Est-ce du, ou est-ce du ?
On se pose souvent cette question en écoutant certains albums, qui s’échappent d’une case un peu trop restrictive. Sans aller jusqu’à dire que cette liberté de ton est garante d’une qualité inévitable, on peut toutefois admettre qu’elle nous évite la facilité d’un album enregistré de façon linéaire, et évidemment, hautement prévisible. C’est en tout cas le parti-pris choisi par les américains de MINDRAZER, qui estiment qu’à l’époque des playlists virtuelles, un disque se doit d’être varié et inattendu.
D’ailleurs, MINDRAZER n’hésite pas à se poser en anti-AC/DC, histoire de bien préciser aux fans éventuels qu’ils seront surpris de piste en piste, loin du systématisme australien consistant à jouer le même titre ad nauseam. La formule est avantageuse pour le chaland, mais comporte aussi certains risques pour le groupe. Manque d’unité, incapacité à séduire les accros au Thrash et les afficionados Power Metal, et finalement, le cul entre deux chaises, de finir par terre avec une belle escarre sur le fessier.
Mais admettons que la formule pas si magique fonctionne, et que ce premier album fasse la joie des petits mélodistes et des grands rythmiques. MINDRAZER pourrait bien être l’attraction la plus affolante du moment, celle en tout cas qui offre bien plus qu’un énième voyage dans le passé, même si l’on sent que les influences ne datent pas d’hier.
Nick DeFuria (chant/guitare/percussions), Vin « Hawky » Verducc (basse), Brian Weissman (batterie/chœurs) et Zack Larmer (guitare/chœurs) ont donc cimenté leur coup pour dénoter dans le paysage musical ambiant. Les promesses étant ce qu’elles sont, encore fallait-il les valider sur le terrain, et oser des enchaînements acrobatiques et des déviances systématiques. En se basant sur les trois premiers morceaux, le concept est crédible, et les ambiances multiples. On passe d’une méchanceté purement Thrash à une emphase lyrique symptomatique du Power Metal, sans oublier la préciosité d’un Heavy vraiment poli au niveau des chromes.
Quelque part entre SANCTUARY, CRIMSON GLORY et ICED EARTH, MINDRAZER ose donc le métissage et ratisse large, espérant bien attirer tous les fans de Heavy Metal dans ses filets. Et avec des mailles aussi resserrées que celles de « Left to Rot », la pêche risque d’être bonne, très bonne même, puisque ce titre ambitieux de plus de sept minutes synthétise les scènes de Phoenix, Seattle et Los Angeles, d’un coup de patte magique, et d’une science exacte de la composition tragique.
Blindé de riffs épais et syncopés, A Thing of Nightmares est un cauchemar qui laisse une impression étrange dans le cerveau, et qui défie la réalité de son sens de l’à-propos métallique. Le manque de cohésion que l’on pouvait craindre en se basant sur le postulat de départ est totalement absent, et les morceaux se succèdent avec une belle logique. Aussi théâtral qu’un concept album partagé entre METAL CHURCH et NEVERMORE, A Thing of Nightmares est une belle surprise matinale, de celles qui rendent la journée plus agréable. Et si l’on admettra que le quatuor a bien écouté METALLICA et FLOTSAM & JETSAM (« In the Corner of Your Eye »), on concèdera quand même une inspiration plus personnelle parfois, notamment sur les chansons les plus imprégnées de NWOBHM (« Knightfall », le titre le plus nerveux et addictif du lot).
Si la surprise constante n’est finalement qu’un gimmick promotionnel comme un autre, les guitares bâtissant un pont évident entre tous les cours d’eau, le plaisir est conséquent, d’autant que les américains jouent fin et intelligent. Ce qui ne les empêche guère de s’énerver à intervalles réguliers, et de nous en coller de bonnes, comme cette intro explosive sur « The Misanthropist » qui permet à un batteur capé de faire montre de son sens de la percussion.
On ne peut évidemment pas éviter la tutelle d’un QUEENSRYCHE des jeunes années, eu égard à cette tendance à s’épanouir dans un Heavy de luxe rutilant, mais la patine Thrash/Power permet de relancer la machine sans avoir à forcer, et d’accélérer en côte via le supersonique « Extractor ».
MINDRAZER intrigue donc par son choix de taper un peu dans toutes les poches sans se faire prendre. Même si la main finit par être serrée dans un poing, on ne peut qu’admettre la richesse d’un disque qui ose à peu près tout, et qui évite le ridicule et la grandiloquence avec un panache incroyable. Capables de tracer un trait d’union entre les années 80 et le nouveau siècle, les quatre musiciens agressent avec bienveillance, et nous mettent même en transe, lorsque « Better Dead » prône une mort choisie plutôt qu’une vie subie.
Jusqu’au bout, le quatuor tient la rampe de la qualité, avec fermeté. Et si « Crusader » n’est pas sans évoquer un MAIDEN plus grave et gras, les influences sont savamment mélangées pour ne pas trop se faire remarquer, ce qui est toujours un bon point. Oublions donc les promesses promotionnelles faciles pour nous concentrer sur un album gracile. MINDRAZER mérite d’être plus connu à grande échelle, et entame sa carrière par une œuvre fédératrice à défaut d’être fondatrice.
Titres de l’album:
01. Entombed In Time
02. Suffer in Silence
03. Left to Rot
04. In the Corner of Your Eye
05. Knightfall
06. The Misanthropist
07. Extractor
08. Better Dead
09. Crusader
10. Mercy
Sur les vidéos disponible du concert, aucun doute possible sur l'identité du batteur, la rumeur disait vrai. On reconnaît bien Casagrande avec sa gestuelle si particulière.( Bon, on peut se le dire, il ressemble à rien derrière une batterie, ma(...)
28/04/2024, 15:53
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
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25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
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22/04/2024, 18:04
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20/04/2024, 23:36
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20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26