Projet sombre et international séparé entre l’Italie et la Norvège, DARVAZA propose enfin son premier album après une succession d’EP’s et concrétise en longue-durée une vision très précise d’un Black Metal de tradition, lourd, empesé, glauque et violent.
Deux musiciens, au CV long comme un bracelet clouté quinze rangs, au parcours différent, mais aux intentions similaires. A gauche, Omega, aka Gionata Potenti, résidant à Calci, et actif au sein de structures comme BLUT AUS NORD, CHAOS INVOCATION, CRYPTIC WANDERINGS, CULTIST, DEATHROW, FIDES INVERSA, FROSTMOON ECLIPSE, KULT, LIBER NULL, MANETHEREN, MARTRÖÐ, MOLOCH, MORTUALIA, NOCRATAI, NUBIVAGANT, SHADOWS GROUND ou TUMULUS ANMATUS. Chargé de l’instrumentation, Omega tisse donc des structures formelles pour que son complice y pose ses lignes vocales.
A droite, Björn, aka Luctus, aka Wraath, aka W, membre de BEHEXEN, BEYOND MAN, DARK SONORITY, FIDES INVERSA, MARE, RITUAL DEATH, et norvégien pour assurer la caution historique du genre.
Ensemble, les deux hommes ont décidé d’unir plusieurs tendances et courants, de joindre deux époques de leur inspiration, pour nous offrir ce long et froid Ascending Into Perdition, qui sans vous perdre dans les abysses du BM le plus factuel, vous fera perdre vos sens en spirale dans l’escalier de la violence la plus rigide et pourtant ambitieuse. Et pour cause, six longs morceaux, évolutifs mais stables, agressifs mais compréhensibles, bénéficiant d’une production précise et claire, mettant admirablement bien en relief une poignée de riffs plus autoritaires que la moyenne. Evidemment, tout ceci ne sent pas la révolution dans les bois ou les montagnes, mais l’édifice est d’une hauteur conséquente, et peut éventuellement servir de promontoire pour un suicide organisé.
Malgré la caution italienne assurée par le maître d’œuvre du projet, on sent que les influences viennent clairement du Nord et de la grande légende du Black local. Créé et enregistré entre 2018 et 2021, ce premier album a donc pu prendre son temps pour distiller ses ambiances, et imposer ses breaks. Ceci étant dit, et même si le secteur instrumental se montre sans failles, le classicisme de l’objet en question ne surprendra personne. « Mother of Harlots », après une courte et sobre intro énonce les faits, laisse la batterie suivre un rythme bien connu des amateurs des premiers DARKTHRONE et MAYHEM, et si la solidité de l’ensemble n’est pas sans rappeler les enseignements les plus stricts de l’école allemande, le fond de l’air est très frais, et le côté clinique du chant de Wraath s’accorde parfaitement bien des thèmes pondus par Omega à la guitare.
On craquera ou pas face à ce déferlement de nostalgie, soulignant son trop grand respect des dogmes tout en appréciant ses évolutions les plus amples (« The Spear and the Tumult »). En alternant les séquences de brutalité et les passages plus atmosphériques, tout en empruntant quelques figures de style au Metal traditionnel (« This Hungry Triumphant Darkness », à l’entame aussi accrocheuse qu’un lick du BATHORY des grandes épopées), DARVAZA tisse une toile de laquelle il est difficile de s’extraire, et prouve qu’il connait le lexique du genre pratiqué sur le bout des doigts.
On se laisse alors happer par le vortex de puissance incarné par le lent et oppressant « The Second Woe », à l’agencement plus fin et aux accroches plus prononcées (et une belle dualité vocale qui s’éloigne enfin des automatismes), avant de craquer immanquablement pour un épilogue ambitieux, aux arrangements pompeux d’une tragédie souvent écrite, mais reprise ici à bon compte d’auteur. Misant tout sur la puissance de feu d’Omega, « Silence in Heaven » est une fin digne de ce nom, qui synthétise les arguments, mais avec panache. Riffs recyclés d’un titre à l’autre, inspiration facile à identifier, mas personnalité affirmée, tel est le menu proposé par ce premier album encore un peu trop respectueux, mais qui annonce des lendemains sombres.
Deux musiciens qui se comprennent bien, et qui savent parfaitement ce que les fans d’un BM classique attendent.
Titres de l’album:
01. Mother of Harlots
02. The Spear and the Tumult
03. Mouth of the Dragon
04. This Hungry Triumphant Darkness
05. The Second Woe
06. Silence in Heaven
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00