« Bonjour, je voudrais le dernier SCAVENGER s’il vous plait »
« Bien sûr, le SCAVENGER américain ? »
« Non »
« Italien, suisse, estonien ? »
« Non »
« Irlandais, autrichien, danois ? »
« Non »
« Je sèche. Quel SCAVENGER désirez-vous ? »
« Le SCAVENGER belge »
« Excusez-moi…vous avez bien dit belge ? »
« Oui »
Dialogue imaginaire n’ayant jamais eu lieu chez un disquaire imaginaire, mais qui aurait pu exister. Il m’a fallu vérifier et recouper mes informations pour m’assurer que ce SCAVENGER là était bien le même que le SCAVENGER belge des années 80, qui n’avait eu le temps de sortir qu’un unique album en 1985, Battlefields. Alors, certes, les deux groupes sont les mêmes, mais il y a une différence de taille. Car le SCAVENGER 2024 ne comprend aucun membre du SCAVENGER de 1985, ce qui laisse planer quelques doutes sur la légitimité de cette reformation.
Un premier coup de semonce avait été tiré en 2020 avec le single boulet « Backslider », et si quelques puristes avaient pris note de cette déflagration, la planète Metal ne s’en était pas pour autant agitée. Mais alors qu’aujourd’hui l’affaire passe en longue durée, les webzines devraient porter une attention toute particulière à ce Beyond the Bells, qui respecte la tradition des intitulés en « b », et qui surtout, explose les compteurs d’un Heavy Metal énergique, rapide, entre Speed et Power.
Je n’attendais rien de spécial de cette reformation surprise, d’autant plus que je n’étais pas au courant. Mais après avoir réuni tous les éléments, je me suis intrigué de ce longue-durée impromptu, qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Et après quelques écoutes, l’intrigue se transformait en épiphanie, au vu du caractère d’urgence d’un disque qui fait la nique à quatre-vingt-pour-cent de la production vintage actuelle.
Le nouveau line-up (Tim Naessens - guitare/chœurs, Kevin Demesmaeker - guitare, Tine Callebaut - chant, Vincent DL - basse et Gabriel - batterie) fait donc honneur à la réputation de son pays, et nous ramène aux grandes heures de KILLER, d’ACID et autres représentants salement énervés, mais toujours mélodiques. Superbement produit, ce deuxième album surprise est indéniablement celle de ce mois d’avril, battu par la pluie et tassé par les vents, qui s’accordent à dire que sa puissance est équivalente à celle d’une belle bourrasque bretonne.
Le quintet belge a crânement joué sa carte sans se poser de questions et nous offre le disque de Heavy/Speed de ce printemps 2024. La voix ferme et éraillée de Tine Callebaut s’accorde à merveille d’un instrumental flamboyant, et dynamise des plans classiques, mais toujours efficaces. La maîtrise est donc impressionnante, et une fois passée l’intro « The Warning Bell », « Black Witchery » gicle de son riff saccadé et de son tempo pulsé pour nous ramener dans les années 80, lorsque le Heavy Metal rapide ne s’appelait pas encore Power Metal. Mais ne soyez pas dupe, SCAVENGER, celui de 2024, aurait pu être le contemporain des HELLOWEEN, SAVAGE GRACE et autres DETENTE, tant sa puissance souffle un vent brûlant sur la nuque.
Avec une salve de morceaux méchamment fumasses, le groupe valide sa renaissance, et nous fait entrer en transe. Si les structures restent simples, la violence s’exprime à plein régime, tout en gardant sous le coude une fluidité harmonique intense. Les soli réchauffent, les chœurs s’échauffent, et le bal devient frénétique, avant que le quart d’heure belge ne rompe les vœux de vélocité.
Mais que ce soit en up, mid ou down tempo, SCAVENGER sort toujours un lapin de son chapeau. L’envie, le classicisme et un panache indéniable font de ce deuxième album un digne héritier du cult-classic Battlefields, sans forcément en singer les tics.
Les plus cramés d’entre vous, et les speedovores les plus exigeants se régaleront de cette première partie d’album qui brave toutes les limitations de vitesse, alors que les modérés fricotant avec le Heavy Metal de maman savoureront un « Streetfighter » sur lit de braises, avec un bassiste se mettant enfin en avant pour arrondir un son plutôt grognon. Et inutile de penser résister à la charge frontale de « Defiler », qui fait défiler devant nos yeux un wagon de nitroglycérine allemand des années 80.
Assez peu porté sur la sensibilité, le quintet n’en est pas moins capable de tamiser la lumière, pour nous éclairer d’un « Hellfire » plus nuancé, qui laisse respirer l’instrumental et qui permet à Tine de jouer sur un autre registre, plus fragile, mais toujours blindé de chœurs et d’effets.
Plus ambitieuse artistiquement parlant, la dernière partie de Beyond the Bells se perd dans les syncopes, les riffs plus élaborés, et les atmosphères plus ambiancées. Mais quel que soit le créneau, quelle que soit l‘approche, le talent est toujours éclatant, comme le souligne avec beaucoup d’à-propos « Slave to the Master », tube nerveux et sautillant à la belge.
La machine évite la surchauffe grâce à cet habile jeu d’intermittences, et si « Nosferatu » s’affole encore comme un derviche tourneur sur triphasé, « Crystal Light » calme les esprits de ses licks à la tierce dans la plus pure tradition de la NWOBHM.
Du belge pour un 1er avril, la blague était trop tentante. Mais SCAVENGER est tout sauf une plaisanterie, et cette résurrection est une véritable révélation. N’en déplaise aux disquaires à la mémoire trop courte.
Titres de l’album:
01. The Warning Bell
02. Black Witchery
03. Watchout!
04. Streetfighter
05. Defiler
06. Hellfire
07. Slave to the Master
08. Nosferatu
09. Crystal Light
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