Black Eye

Black Eye

06/05/2022

Frontiers Records

Restons immergé dans l’océan de sorties Frontiers pour ce joli mois de mai, histoire de découvrir le nouveau projet élaboré par le CEO de ce label omnipotent. Désirant une fois encore associer un grand nom de la scène à quelques musiciens maison, Serafino nous propose aujourd’hui le premier album du concept BLACK EYE, tournant autour de la personnalité attachante de David Readman (PINK CREAM 69) et sa puissance vocale incroyable.

Ce projet est né dans l’esprit décidément hyperactif de Serafino, qui souhaitait depuis longtemps associer Readman et Aldo Lonobile, guitariste/compositeur/producteur, histoire de voir si l’accouplement des deux hommes pouvaient aboutir à la naissance d’un gentil petit monstre Hard n’Heavy. Puis, histoire de gonfler le pedigree déjà assez velu, quelques musiciens ont été ajoutés au tableau, dont le guitariste Luca Princiotta (DORO, qui a aussi participé à la composition), le batteur David Folchitto (ex- FLESHGOD APOCALYPSE, STORMLORD) et le bassiste Andrea Arcangeli (DGM). Cerise sur le gâteau déjà bien fourni en crème anglaise, Antonio Agate (arrangeur pour SECRET SPHERE, TIMO TOLKKI'S AVALON, SWEET OBLIVION FT. GEOFF TATE, etc…) et Mattia Gosetti (AGARTHIC) sont venus tâter des claviers pour enrober le tout dans un décorum noble et clinquant.

En ressort évidemment un album énorme en proportions, scellant la collaboration entre deux artistes reconnus de la scène, qui visiblement, ont pris beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Entre Hard-Rock vraiment énergique et Heavy noble, ce premier album éponyme se montre allusif à la mémoire de DIO, RAINBOW, mais aussi au parcours individuel de ses deux stars, qui se font plaisir en multipliant les prouesses.

Si le centre de l’attention est évidemment David Readman, chanteur incroyable au timbre lyrique, qui avait fait des merveilles chez ADAGIO, le reste du line-up n’est justement pas en reste, et trousse des morceaux simples, efficaces, mais suffisamment grandiloquents pour valider le projet artistiquement parlant. Rien de choquant, rien de surprenant, mais un festival de savoir-faire, entre structures Pop et envolées opératiques, comme l’exige le cahier des charges Frontiers depuis quelques années.

Et justement, une fois encore, aussi appréciable soit cette musique savamment couchée sur partition, l’addition des talents n’a pas abouti à une somme plus importante que celle de ses parties. La passion, l’étincelle, le feeling sont encore une fois aux abonnés absents, et la sincérité ne montre le bout de sa muse qu’en de rares occasions, lorsque la tension baisse d’un cran et que l’intimisme parvient à se frayer une place. Ainsi, l’auditeur appréciera à sa juste valeur l’intermède plus sensible « Midnight Sunset » qui vient enfin apporter un peu de naturel à l’entreprise, ou à contrario la sauvagerie Power Metal de « Under Enemy's Fire », proche d’un RIOT parti au combat en compagnie des TANK pour écraser les lignes ennemies.

Le reproche majeur formulable à l’encontre de cette réalisation est encore une fois son caractère trop générique pour vraiment convaincre de son propre bien-fondé. Comme si une intelligence artificielle programmée pour engloutir des tonnes de données avait régurgité un schéma type, applicable en toute circonstance, sans vraiment tenir compte des individualités.

Alors, le Heavy s’impose, mais l’anonymat général de Black Eye, loin de nous laisser un œil au beurre noir après un uppercut, ne nous abandonne qu’avec une vague sensation de talents gâchés, de surface de possibilités à peine effleurée, et d’une impression de gâchis absolu. Je dois reconnaître que chaque morceau peut s‘écouter avec plaisir, tant les mélodies sont nombreuses et l’énergie palpable, mais avec deux cadors de la trempe de David Readman et Aldo Lonobile à la barre, nous étions en droit de nous attendre à un feu d‘artifices du 14 juillet, et pas à une simple fête de patronage avec crêpes à deux euros et mousseux tiède.

Le syndrome photocopieuse est toutefois moins flagrant que sur d’autres sorties Frontiers, et ce, grâce à quelques titres qui sortent du lot, comme ce surpuissant « Don't Trust Anyone », Speed à loisir comme du HELLOWEEN reprenant du DEEP PURPLE, ce qui est loin d’être suffisant pour permettre à BLACK EYE de se démarquer.

Libre à vous de trouver cet album grandiose et pertinent, je ne chercherai pas à vous convaincre du contraire. Mas il serait temps pour Serafino de calmer ses ardeurs, et de se concentrer sur une poignée de sorties plutôt que sur une palette remplie à ras bord. Le volume est certes impressionnant, mais la vente au détail pâtit d’une complaisance regrettable.

Et David Readman mérite bien mieux que cette cape bon marché et ce masque de carnaval.

     

Titres de l’album :                                             

01. The Hurricane

02. Space Travel

03. Break The Chains

04. No Turning Back

05. Darkest Night

06. Midnight Sunset

07. Under Enemy's Fire

08. The Landing

09. Don't Trust Anyone

10. When You're Gone

11. Time Stand Still


Facebook officiel


par mortne2001 le 12/05/2022 à 16:10
70 %    614

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Obscene Extreme 2024

Mold_Putrefaction 29/08/2024

Live Report

Discography 1983-2006

mortne2001 18/08/2024

La cave

Ratos de Porão + All Borders Kill

RBD 22/07/2024

Live Report

HELLFEST 2024 / Clisson

Jus de cadavre 15/07/2024

Live Report

Escuela Grind + BMB

RBD 08/07/2024

Live Report

The Mandrake Project Live 2024

Simony 05/07/2024

Live Report

Hatebreed + Crowbar

RBD 18/06/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Humungus

Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...

13/09/2024, 08:41

Simony

Oui ils font un bus conduit par Emile Louis...

12/09/2024, 21:11

Humungus

En tous cas, l'Est est plus que bien représenté cette année...

12/09/2024, 06:01

Galette-saucisse is krieg

Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!

11/09/2024, 20:54

Meuleu

Peut-être le samedi

11/09/2024, 13:43

Steelvore666

@Gargan : affirmatif !!!!!!

11/09/2024, 08:27

Jus de cadavre

Ça c'est une bien jolie réédition qui se fout pas des gens.

10/09/2024, 22:43

Jus de cadavre

J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...

10/09/2024, 22:39

Gargan

Des lecteurs de Metalnews qui s'y rendent cette année ?

10/09/2024, 10:54

Yann (Pilate)

Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente

08/09/2024, 22:29

Gargan

J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme. 

08/09/2024, 20:10

Arioch91

J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.

08/09/2024, 19:52

pierre-2

https://www.youtube.com/watch?v=3SKX76h68EA&ab_channel=AgoniaRecords

07/09/2024, 20:44

pierre-2

Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.

07/09/2024, 20:42

Saddam Mustaine

Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième 

07/09/2024, 17:07

Buck Dancer

Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)

07/09/2024, 10:39

Saul D

Ratos De Porao c'est plutôt brésilien qu'italien, mais cela aurait pu...

06/09/2024, 13:45

Saul D

je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)

06/09/2024, 13:32

Ivan Grozny

Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !

05/09/2024, 01:56

Ivan Grozny

@RBD : ce n'était pas ici comme beaucoup d'anciens ? ;-)

05/09/2024, 01:44