Des américains, californiens de surcroit, de Los Angeles, du Thrash, de la jeunesse, tout ça doit certainement vous rappeler des jolis souvenirs. Les SEIZURE s’affilient d’eux-mêmes à la New Wave Of Old School Thrash Metal, mais affirment quand même dévier des thématiques usuelles du Thrash de papa. Exit donc les revendications sociales et les dénonciations d‘injustices, et bonjour aux fantasmes et aux légendes qui ma foi s‘accordent très bien de cette violence maîtrisée. Fondé en 2017 dans la cité des anges, ce quatuor a d’abord publié un premier EP pour tâter le terrain (Grandmaster Wizard, que je recommande), avant de patienter quelques années pour oser son premier long. Le voici donc, sorti à compte d’auteur, et disponible en écoute sur toutes les plateformes, mais aussi sur Youtube et quelques VK bien fournis. De quoi apprécier une musique simple, franche, radicale, mais nuancée. Les SEIZURE ne provoqueront pas de crise de tétanie de par leur originalité, mais risquent par contre de dénouer vos muscles de leur attitude virile et juvénile. D’une moyenne d’âge assez basse, ces jeunes musiciens s’y entendent comme personne pour recycler les formules classiques de la Bay-Area, et développent donc un répertoire formel, mais terriblement attachant.
Ezra Behrens (basse), Ira Black IV (guitare), Joey Love (guitare/chant) et Justin Pittman (batterie, depuis 2019) se fondent donc dans le décor nostalgique, et attaquent nos souvenirs de front avec ce premier longue-durée qui frise la perfection dans le traditionalisme appliqué. Se plaçant en convergence de plusieurs combos de légende (EXODUS, DEATH ANGEL, METALLICA, MEGADETH), les californiens jouent donc l’efficacité au dépend de la créativité, mais savent agrémenter leurs morceaux de multiples interventions individuelles notables. Saluons au passage le travail fantastique en lead d’Ira Black IV qui n’a pas les doigts dans sa poche et qui dévale son manche avec une dextérité digne de Jeff Waters.
Produit proprement, disposant d’un son un peu sec parfaitement adapté au propos, Born in the Dark rappelle un peu le parti-pris des AGONY suédois, avec ce compromis entre brutalité et musicalité, et cette tendance à alterner les tempi pour ne pas sonner trop linéaire. Avec en cerise sur le gâteau des chœurs très Crossover, ce premier album est donc d’une qualité indéniable, même s’il ne tente rien de culotté pour s’extraire de la masse. Seuls les plans plus techniques que la moyenne et la fluidité des transitions permettent au quatuor de se distinguer, ainsi que leur recherche d’atmosphères sur les morceaux les plus nuancés. On pense alors aux débuts de TESTAMENT, et à son The New Order, notamment sur l’intro de « Dear Boss / From Hell », qui recycle des images sonores bien connues de l’album photo du Thrash californien de la seconde partie des années 80.
Du formalisme donc, mais beaucoup d‘application, des saccades parfois supersoniques, l’amour du travail bien fait, et quelques accélérations en 4G qui collent au casque. Du travail de professionnel à un niveau amateur, quelques ambiances bien troussées pour s’écarter du droit chemin tracé par le Big4, et une tendance à mélanger le Thrash pur à son pendant Crossover lorsque le climat exige un peu plus de légèreté. Sans tomber dans la gaudriole des groupes de la nouvelle génération qui confondent pochade et souplesse rythmique, les SEIZURE proposent des choses plus légères et enthousiasmantes, à l’image du survolté « Holy Relics ». Avec des compétences individuelles notables mises au service d’un collectif soudé, Born in the Dark s’écoute donc avec un plaisir non feint, et ne lasse pas, grâce à un habile jeu de transitions rythmiques. Et même si les passionnés reconnaitront les leurs, même si les die-hard admettront la facilité classique, quelques décélérations plus pesantes que la moyenne (« Hunting Season », encore une fois très proche du meilleur EXODUS), et une poignée de fioritures guitaristiques (« Lowlife ») permettent à l’entreprise de se hisser au-dessus de la mêlée un peu confuse du « renouveau » Thrash vintage de ces quinze dernières années.
Tout est là, en quantité suffisante, les percussions agressives, les redondances cycliques de riffs qui connaissent la chanson aller-retour du médiator, et la spontanéité d’une jeunesse qui se reconnaît toujours en ses aînés. Dispensable dans le fond, mais efficace dans la forme, ce premier album des SEIZURE, encore sous lourde influence permet de dégager quelques espoirs fondés, basés sur la capacité des compositeurs à proposer des choses plus risquées, comme cet épilogue un peu fou qui mélange des harmonies psychédéliques et des embardées en blasts efficaces (« Djinn's Curse », pimenté d’un solo d’Ira Black (OF GODS & MONSTERS, LIZZY BORDEN, METAL CHURCH).
Encore un peu de travail pour affirmer l’identité, et les américains pourront prétendre à un statut d’outsider sérieux. Mais en termes d’efficacité, les SEIZURE ne craignent déjà plus grand monde.
Titres de l’album:
01. Judgment
02. Phantasm
03. Born in the Dark
04. Crystal Ball
05. The Message
06. Dear Boss / From Hell
07. Holy Relics
08. Hunting Season
09. Lowlife
10. Djinn's Curse
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28/04/2024, 15:53
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
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