Si vous trouvez GHOST surcoté et surfant prétentieusement sur sa propre hype monstre, si NIGHT FLIGHT ORCHESTRA est devenu une parodie de lui-même selon vous, et si les HOTEL REPUBLIC vous apparaissent encore comme des clowns qui rient de leurs propres blagues, laissez-vous tenter par ces australiens étranges.
Les BLACK MAGICK SS sont un secret austral bien gardé, un groupe polémique, mais surtout, une révélation incroyable. Une révélation qui repose toutefois sur une controverse, puisque leur nom fait directement référence à un groupe d’exploration SS fondé par Heinrich Himmler. L’Ahnenerbe, institut de recherche créé pour prouver scientifiquement les fondements de l’idéologie nazie a donc servi de base à ces marsouins au goût douteux, mais ne vous méprenez-pas. Ces mecs-là n’ont rien de chantres d’un NSBM en goguette, quelque part entre la provocation et l’affiliation néo-nazie.
Ils sont juste tarés, et aiment bien gratter à rebrousse-poil.
BLACK MAGICK SS se sont des EP’s, des LPs, des compilations. Et surtout, un style qui a évolué depuis leurs débuts, passant d’un Stoner psychédélique à une sorte de Néo-Synth-Pop magistrale et souple. D’ailleurs, chacune de leurs sorties a affiché une tendance différente, recoupant divers sous-genres comme le Psychedelic Rock, le Black Metal, le Doom, l’Electronica, la NWOBHM, l’Italo Disco, le Space Rock, la New Wave, ou la Borderline Synth-Pop (certains se demandent encore ce que ça peut être).
Largement de quoi intriguer, et surtout, se demander ce que ces imbéciles heureux font là, leur musique devenant de plus en plus éloignée de nos considérations les moins amplifiées. Et cette question légitime de devenir carrément pertinente au moment d’écouter Burning Bridges, qui coupe les ponts avec le Metal de façon abrupte et sans regrets.
De fait, l’écoute de ce quatrième longue-durée risque de te surprendre cher lectorat. Comment se sentir concerné ou touché par ces synthés omniprésents, par ces influences VISAGE/KRAFTWERK/FAKE, et par ces mélodies chantantes et évanescentes, qui nous propulsent dans un monde haut en couleur, là où la violence n’a pas droit de cité ?
En prenant en compte ce chant rauque et assez proche d’un Black gothique de bas étage, il est encore possible de relier la passion de ces pingouins à notre intérêt Metal principal. Mais même en faisant preuve d’une complaisance complice, il est vraiment difficile de ne pas se dire que ce groupe totalement anonyme (aucun line-up ni bio disponible) a dérivé loin dans un espace qui a laissé des traces, et provoqué une rupture d’anévrisme oubliant le Rock le plus élémentaire.
Malgré quelques tierces empruntées à la NWOBHM qui permettent de faire allusion à un passé pas si lointain, une poignée de « riffs » un peu plus agressifs, Burning Bridges reste un disque unique, qui n’utilise le Hard-Rock qu’avec parcimonie, pour densifier parfois son propos. Bande-son d’un film de science-fiction pour les oreilles (genre Les Trois Mousquetaires contre les Hommes-Ventouses), voyage intersidéral avec étapes sur des planètes plus ou moins accueillantes, fusée chromée polie pour traverser l’atmosphère en répandant des parfums enivrants, ce quatrième album est une échappatoire incroyable à la morosité ambiante, et une des seules façons d’échapper à une routine nostalgique qui ne prend même plus la peine de frapper avant d’entrer.
« Burning Bridges », en bon title-track d’ouverture trace la ligne de conduite à suivre, et immédiatement, les claviers s’emparent du leadership. Le rythme jumpy, les effets généreux, le vent qui passe entre les deux oreilles, tout le contexte est étudié pour vous évader d’un quotidien déprimant, avec percussions mutines et mélodie qui reste dans la tête aussi efficacement qu’un refrain pondu par Stock, Aitken et Waterman.
L’effet est bœuf, et le plaisir ressenti tout neuf. A chaque album, les spationautes nous font le coup du ravalement de façade, pour mieux nous surprendre d’une direction différente. Et vous pouvez tout à fait détourner le regard, gêné par tant de distance avec un Rock primal, sans pour autant nier le talent de musiciens capables d’être plus suédois que les suédois eux-mêmes. Ainsi, « Breaking Free », sorte de tube pondu par THIN LIZZY pour RAH BAND, se pose comme le hit imparable d’un disque cohérent, dansant, et terriblement crédible.
Le mieux est de se laisser aller, de faire tomber ses défenses naturelles, et de partir sans savoir quand on reviendra. C’est peu ou prou ce que proposent les BLACK MAGICK SS qui depuis quelques années sont devenus les agents de voyage les plus réputés du marché.
Oubliez le nom, oubliez les concessions pour accepter les modulations New-Wave, et concentrez-vous sur des chansons incroyables, aussi souples qu’efficaces. Et sous leur scaphandre, les australiens sourient comme des kangourous un peu fous.
Et ils le peuvent puisqu’ils ont encore réussi à nous entrainer dans leur délire sans forcer.
Titres de l’album:
01. Burning Bridges
02. Breaking Free
03. Dinosaurs
04. Let Go
05. Mystery
06. Let The Magick In
Cet album est vraiment excellent ! Je me suis laissé surprendre et le parallèle avec GHOST est tout à fait juste, j'ai pensé à ce groupe, notamment sur le début d'album. Franchement énorme découverte et le fait que le Rock soit loin de leur base musicale ne me dérange pas, reste plus qu'à écouter les précédents albums pour me rendre compte de la trajectoire dont parle mortne2001 dans sa chronique.
Non mais même si tu veux faire dans le hip-hop dark (et noisy de préférence), tu as des tas de types qui ont plus leur place. Mais dans le cas présent oui ils sont à la maison, il faudrait arrêter de relayer les annonces de ce festival sur tout site sp&eacu(...)
10/12/2024, 17:13
Cypress Hill ils ont fait des feat avec des groupes de Metal et aussi un projet avec Morello de RATM...Mais sinon c'est du Hip Hop
10/12/2024, 16:50
Par contre Cypress Hill je veux bien une explication, car encore Muse on peut trouver une filiation lointaine, mais n'étant pas du tout fan de ce style, là je sèche...
10/12/2024, 16:33
Alors là, comme dirait Jacko " eat apples!" Chichi, ça m'en touche une sans bouger l'autre :-) je n'aurai aucun mais alors aucun regret par rapport à l'affiche...cela dit content pour Hexecutor, Cuypress Hill ou Béton Armé par exemp(...)
10/12/2024, 15:22
Metal et écologie... mouais. L'écologie dont on parle systématiquement n'en est généralement pas, il s'agit pour l'essentiel d'un mélange hétéroclite de taxes supplémentaires déconnectées, (...)
10/12/2024, 13:34
Pour la scène et tout, non c'était pas un tremplin pour de groupes plus extrêmes, c'était déjà une situation à chier.
10/12/2024, 13:24
Oui enfin c'est depuis des années, mais on dit pas assez que votre ticket soutiens Linkin Park et compagnie avant tout, même quand il y avait plus d'extrême et qu'il y avait encore une prétention de jouer sur les deux tableaux, nos gars touchent les miette(...)
10/12/2024, 13:23
Voir des têtes d'affiche Rock ne me surprend pas. Il y a une baisse de popularité du Metal et du Rock ces dernières années, et les grandes têtes d'affiche historiques du Metal prennent progressivement leur retraite, le temps faisant son oeuvre. Un rappro(...)
10/12/2024, 13:13
Effetivement...Voici le texte de la chanson :Why should we tolerate pansy faggot shitNot even in an animal world male sucks male dickCrawl back under the rock you faggots came fromThis is real fucking world, fuck your inferior rights!Zero tolerance, no fuckin(...)
10/12/2024, 12:08
Fait chier quand même merde !J'avais ma place pour juillet afin de faire voir à ma môme de 9 ans ce monument qu'est MAIDEN.Manquerait plus qu'il y en ait d'autres qui se désistent bordel... ... ...
10/12/2024, 11:11
J'suis pas sûr que ce soit du 2ème degré concernant cette chanson... ... ...
10/12/2024, 11:08
Mosh, si tu lis le lien posté par Grozny tu verras que la décision de les virer est intervenue suite à des discussions avec la communauté LGBT locale qui ne comprend apparemment pas le 2ème degré. A quand du black metal labelisé "LGBT fr(...)
10/12/2024, 11:05
Bref ce n'est plus un festival de metal mais de rock alternatif, il est plus que temps de fermer le ban.
10/12/2024, 09:53
Si certains déçus se séparent de leur Pass, je suis intéressé. Merci beaucoup !
10/12/2024, 09:36
Go MOTOCULTOR pour moi cette année - dont l'affiche est bien plus alléchante (même sur le plan de la diversité musicale)
10/12/2024, 08:42
Le métal extrême ? La réponse est sous nos yeux, avec l'Altar et la Temple reléguées en dernière position...
10/12/2024, 07:53
La Valley est plutôt réussie pour les fans du genre, mais où est passé le metal extrême ?! Dans trois ans faudra penser à changer nom du festival en Rockfest. Ça paraît improbable mais Acid Bath en very spécial gue(...)
10/12/2024, 01:49