Aujourd’hui, le pays est au bord du confinement partiel, qu’on pressent total devant l’indiscipline des français. Malgré les consignes des autorités sanitaires et du gouvernement, les gens ne peuvent s’empêcher d’aller se balader de concert par paquet de cent, ou de faire leurs courses comme des désespérés attendant un conflit d’ordre mondial, ou une guerre civile. Alors, ça se rue sur les rouleaux de pâtes et les paquets de PQ, ou l’inverse, ça arpente joyeusement les quais ensoleillés, les parcs aménagés, sans tenir compte de l’essentiel : la probable et même certaine propagation d’un virus, dont l’annihilation dépend justement d’une isolation que personne n’appréhende avec sérieux. Il y a pourtant des moyens d’endiguer ce fléau, et d’enrayer cette progression : rester chez soi, écouter de la bonne musique, et se tenir en forme avec un minimum d’exercice physique. Je ne parle pas de sexe ici, quoique vous fassiez ce que vous voulez, mais si vous cherchez une solution facile qui combine plaisir des oreilles et tension des muscles, alors ne cherchez plus. J’ai ce qu’il vous faut, en l’objet du troisième album des tourangeaux de VERBAL RAZORS, qui vous proposent un Crossover si fameux qu’on en viendrait presque à oublier le climat de morosité ambiante. Le presque est d’ailleurs de trop, puisque ce nouvel LP est si parfait qu’on en occulte tout le reste, les commissions, petites ou grosses, la paranoïa ambiante, l’inconscience de ses contemporains, et la panique totale d’un gouvernement qui après avoir sabré des lits dans les hôpitaux compte sur son personnel pour aller bosser dans des conditions déplorables. Depuis 2014, ces musiciens enjoués nous donnent de leurs nouvelles, et c’est donc six ans après Verbal Razors et quatre ans après Misleading Innocence qu’intervient By Thunder and Lightning qui en effet, déclenche la foudre et fait vrombir le tonnerre.
Et c’est un vrai plaisir que d’entendre à nouveau le barouf sympathique produit par Antoine Gandon, Simon Jeffroy, Vincent Tassotti et Matthieu Loublier, qui en 2020 sont plus remontés que des skates aux roues bien huilées. Ces rois du crossover made in France reprennent donc la route pour nous narrer des histoire à base de passion des D.R.I, S.O.D, NUCLEAR ASSAULT, SUICIDAL TENDENCIES, EXCEL et autres LEEWAY, avec toujours cette dominante de Hardcore qui rend leur son plus âpre que celui de leurs concurrents. On comprend assez vite que les DISCHARGE et la scène Hardcore new-yorkaise ont beaucoup compté pour nos amis de Tours, et dès le title-track, les choses sont mises au point : fast and smooth. Avec douze nouveaux morceaux qui passent comme un avis de passage du facteur dans la boite aux lettres alors que vous êtes bien chez vous, By Thunder and Lightning est plus qu’un album, c’est un manifeste de destin, un moshe ou crève, un aveu de dépendance, et surtout, une façon de montrer au reste de l’Europe et du monde que la France n’est pas en reste. Et lorsqu’on tend ses oreilles abimées et fatiguées sur le monstrueux « Waterdrop », seul titre à dépasser les quatre minutes, on est pris d’une bouffée de fierté lourde, mais conséquente. Morceau le plus Heavy et plombé de l’affaire, il est aussi l’occasion de sortir l’un des riffs les plus redondants de l’année, et de faire montre d’une basse brillante et claquante à rendre vert de jalousie Dan Lilker, Frank Bello et D.D Verni. De quoi démontrer que les frenchies sont de joyeux drilles, mais qu’ils prennent leur art au sérieux, et qu’ils sont capables de lâcher des compos sombres, purement Thrash n’Core, et de faire la nique à bien des combos plus établis et remarqués.
Mais en dehors de cet aparté somme toute important, n’oublions pas une chose cruciale : les VERBAL RAZORS sont avant tout fast n’fun. C’est ainsi que la plupart de leurs morceaux, comme d’habitude, jouent les deux minutes pour se montrer aussi lapidaires qu’aiguisés. Mais on peut aimer la rigolade et rester professionnel, et c’est ainsi que ce troisième LP a bénéficié d’un enregistrement et d’un mixage de Guillaume Doussaud au Swan Sound Studio (HEADCHARGER, DIREWOLVES, EXPLICIT SILENCE), d’un mastering d’Antoine Gandon, et d’une sublime pochette de Jerôme Brizard. C’est donc un produit complet et peaufiné que vous pouvez vous procurer chez Deadlight records, trop ravi de vous céder en CD ce pétard mammouth qui explose les bouses sur les passants. Et ce qu’on a toujours adoré chez les VERBAL RAZORS se retrouve ici, cette légèreté teintée de noirceur sous-jacente, avec ce mélange de chansons joyeuses, mais toujours profondes. C’est ainsi que les quatre trublions alternent le délire et le sérieux, avec toujours ces accointances à la limite du Thrashcore (« Love Song »), et ces éclairs de folie plus techniques qu’il n’y parait (« We are Rats », sincèrement, un son aussi parfait, c’est juste incroyable, surtout sur une compo aussi brillante que démente). Excellents musiciens, complètement dévoués à leur cause, les tourangeaux taillent dans le gras pour ne plus laisser que du muscle, et s’affilient d’eux-mêmes à la génération IRON REAGAN, INSANITY ALERT et consorts, qu’ils peuvent regarder comme des frères d’armes et non des modèles à suivre. Difficile de faire plus euphorisant que ce LP qui débouche les canalisations avec force cris d’intro et riffs costauds (« Riot »), et qui impose une homogénéité qui ne le confine (encore..) jamais à l’ennui ou la redondance. Car les lascars trouvent toujours une astuce pour distinguer leurs tranches de vie, en décélérant le tempo (« Trash »), ou au contraire en épaississant leurs morceaux (« Jump into Dead End », plus SUICIDAL qu’un glaviot de Mike Muir).
Du travail bien fait, du travail d’orfèvres même, pour une demi-heure de plaisir total, qui se termine même en version CD par une cover de GANG GREEN via leur hit « Alcohol ». Alors, vous qui finalement avez décidé de rester chez vous, bien cloîtré à regarder des séries moisies, laissez tomber la télé, et moshez. Les VERBAL RAZORS font passer le temps bien plus vite que n’importe qui, vous musclent les mollets et les dorsaux, et vous laissent épuisé, mais heureux et prêt à recommencer. Un album d’intérêt sanitaire public !
Titres de l’album :
1. By Thunder and Lightning
2. We are Rats
3. Riot
4. Trash
5. Jump into Dead End
6. Waterdrop
7. The House
8. Love Song
9. Order by Kicks
10. Cross the Line
11. Party Mate
12. Lazer
13. Alcohol (GANG GREEN cover)
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04