Bon certes, à la base ce genre de truc n’est pas ma tasse de thé. Le Technical Death, tout comme le Brutal Death ou le Slamming, ne sont pour moi que des extensions ultra brutales de ce qui existe déjà depuis très longtemps, depuis MORBID ANGEL, SUFFOCATION, GORGUTS et autres CANNIBAL CORPSE, ou CRYPTOPSY, et donc des choses pas vraiment indispensables au mieux-être culturel global. Mais les genres ayant leur fanbase, il serait très élitiste de passer sous silence les meilleures sorties du genre, même si vous ne me ferez jamais toucher un album de Deathcore avec des gants de jardinier. Heureusement pour moi, les brésiliens de BURN THE MANKIND sont des spécialistes du genre, et manient la violence avec un panache indéniable, et en format court, le groupe est tout à fait recommandable, d’autant que ce nouvel EP compte quelques featuring assez fameux et frais (Flavrio Soares, bassiste/chanteur du groupe LEVIATHAN et Eder Macedo, pleureur en chef des doomsters d’A SORROWFULL DREAM). Dans les faits, Chaos Matter est la troisième réalisation pro de ce quatuor de Porto Alegre, après un premier format court initial publié en 2010 et éponyme, et le LP To Beyond lâché en 2015. Nous étions donc sans nouvelles du groupe depuis un bon moment, mais heureusement les esthètes danois d’Emanzipation Productions nous les ramènent avec une jolie carte postale de la vie au Brésil, et ces quatre nouveaux morceaux laissent augurer d’une suite longue-durée de qualité qui ne devrait pas trop traîner.
Fondamentalement, les BURN THE MANKIND continuent de faire ce qu’ils savent faire de mieux, et pilonnent pendant une grosse demi-heure, avec quatre titres studio et trois en live, histoire de proposer un produit plus complet qu’un simple interlude en forme de simple des années 60. On retrouve donc les quatre musiciens au sommet de leur forme (Marcelo Nekard - chant/basse, Rafael Barros - guitare/choeurs, Marcos Moura - guitare, Sandro Moreira - batterie), armés de riffs jusqu’aux dents, et prêts à mettre le monde à feu et à sang de leurs exactions calibrées au millimètre près. Du Death très technique et précis donc, qui rappelle l’école de MORBID ANGEL et KRISIUM, suffisamment bourrin pour donner de l’énergie avant le chocolat du matin, et largement assez sadique pour laisser planer quelques mélodies amères au-dessus de notre pénible routine quotidienne. Superbement produit, Chaos Matter est donc une reprise de contact sans ambages et propose quatre chansons redoutables de violence et de précision, avec toujours en exergue cette rythmique infatigable qui blaste comme Mike Patton croone, ce chanteur aux tonalités sourdes qui n’est pas sans évoquer un Steve Tucker passablement énervé par un teckel, et cette collection de thèmes qui permet de s’accrocher au wagon Death technique sans en faire trop.
Mais les lascars ne se contentent pas de ruer dans les brancards comme une horde de sauterelles sur un champ de blé. Avec un titre de l’épaisseur de « Weigh like Lead », les BURN THE MANKIND prouvent qu’ils sont facilement capables de travailler une ambiance, et de faire preuve de la même lourdeur malsaine que le MORBID ANGEL de « Where the Slime Lives ». C’est chaud bouillant, oppressant, et ça fait du bien après trois morceaux qui vous scarifient à grands coups de tesson de bouteille (stérilisés bien sûr). Mais ne boudons pas le plaisir d’une intro aussi dantesque que « The Red Rise », qui en cinq minutes et quelques résume à merveille l’approche des brésiliens, avec ses blasts systématiques, et cette acuité rythmique qui les range dans la catégorie des frappeurs chirurgicaux les plus pointilleux de la scène. Tout est méchamment en place, tout se place méchamment, et l’énergie développée équivaut à peu près à la production annuelle d’une centrale nucléaire peu avare en surchauffe. Difficile de ne pas penser au MORBID ANGEL le plus performant, mais le quatuor parvient facilement à s’éloigner de ses influences les plus manifestes pour affirmer son identité, et les deux morceaux suivants, plus courts et concis enfoncent encore plus le clou dans le cercueil de la modération. Ajoutez à ça trois morceaux en concert qui sont un peu la cerise à la vodka sur le gâteau au kérosène, et vous obtenez un EP de fort bonne facture, qui en plus d’énerver vos voisins, vous procurera une joie infinie et se substituera facilement au dépeçage d’un cadavre encore frais au scalpel. Nous attendons maintenant la suite des évènements, et un futur LP qui s’annonce brûlant, tant BURN THE MANKIND revient en forme olympique pour fêter dignement cette année 2020 catastrophique, dont Chaos Matter est la bande-son idoine.
Titres de l’album:
01. The Red Rise
02. Sulfur
03. Sudden Inversion
04. Weigh like Lead
05. Lies (live)
06. Sudden Inversion (live)
07. Everyone is Blind (live)
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47