Color

Summery Mind

17/05/2019

Timezone Records

L’été arrive à grands pas, mis à part qu’aujourd’hui il pleut. Mais nonobstant ce petit caprice météorologique d’un printemps agonisant, la saison la plus chaude s’annonce avec certitude. Et quoi de mieux lorsque la température grimpe et que le sable a été un peu chaud, un peu longtemps, que de siroter un cocktail rafraichissant ? Certains y vont carrément, et visent le même nombre de degrés que l’air ambiant, mais d’autres préfèrent jouer la nuance, et mélanger les fragrances. Ainsi, on combine la force d’un alcool mur et la douceur d’un sirop plus pur, ce qui permet de légèrement s’envoler sans ressentir les effets trop néfastes de l’ivresse. Ce procédé s’applique aussi à la musique, puisque si les hard-rockeurs de base aiment leur style dru et couillu, d’autres ne rechignent pas à le voir atténué par un soupçon de Rock plus traditionnel, de Pop plus douce, ou d’Alternatif plus malléable. Et si tel est votre cas, j’ai la boisson/groupe qu’il vous faut, que les serveurs allemands les plus branchés vous recommandent chaudement. Les SUMMERY MIND et leur baptême qui justement fleure bon les mois de juillet ou août (phonétiquement s’entend) sortent justement leur troisième LP, celui de la confirmation ou de l’infirmation, restant collés à des principes de métissage artistique qui leur conviennent parfaitement bien. Nous venant de la petite ville de Bad Salzuflen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ce quintet (Larissa Rieke, Michael Kevin Wolf Ward, Jan Philipp Höpker, Christopher Müller et Fabian Schmidt) existe déjà depuis plus d’une décade, et a publié son premier album en 2011, About Dreams And Reality, avant de confirmer en 2014 d’un puissant Belonging. Aujourd’hui, c’est donc ce Color que nous accueillons, qui ne trahit nullement les principes de ses auteurs.

Au menu treize titres se voulant variés, une attitude, une volonté de mixer les influences, et de tremper dans la modernité l’approche nineties d’un genre qui finalement reste assez vague. Se situant en convergence d’un Hard Rock moderne et d’un Rock Alternatif ne l’étant pas moins, les SUMMERY MIND signent donc des titres courts, remarquablement produits, qui titillent agréablement les tympans, et qui ne sont pas sans rappeler un mélange assez intéressant entre EVANESCENCE (sans le côté gothique cheap pénible), Avril LAVIGNE (la plus distordue) et ALPHA ACADEMY. Le rapprochement avec leurs collègues nationaux n’est d’ailleurs pas innocent de ma part, malgré des différences notables, puisque les deux groupes partagent des vues sur la modulation mélodique souple, n’hésitant jamais à fricoter avec la Pop et l’électronique pour agrémenter leur Rock d’une touche contemporaine populaire. Populaire, mais pas populiste, puisque l’art est bien réel, et malgré des prétentions commerciales avouées, ce Color n’en reste pas moins une solide affaire. Que les amateurs de puissance ne se sentent pas mis au ban, puisque malgré ces précisions apportées, le quintet germain n’est pas du genre à multiplier les câlins inutiles. Inutile donc de vous fier à votre instinct lorsque l’intro « Light » résonnera dans vos oreilles, puisque cette petite délicatesse de présentation n’est en rien symptomatique d’une démarche plus globale. Et si « Blue » commence sous des auspices aménagés, son couplet ne tarde pas à amplifier la guitare et à rapper le phrasé pour se rapprocher d’un Metalcore light ou d’un Nu Metal à tendance radiophonique. Niveau prestation, tout est en place, les musiciens jouent carré et précis, mais le tout se voit transcendé d’un naturel assez plaisant, comme si la composition coulait de source. Inutile donc d’y voir de l’opportunisme, mais bien de l’honnêteté, ce qui est souligné par la voix versatile de la chanteuse Larissa Rieke, loin des arabesques pénibles de certaines consœurs qui se sentent obligé de hululer ou de forcer leur timbre pour convaincre.

Car cette fonction est remplie par les chansons elles-mêmes, jamais gratuites, et souvent d’une efficacité terrible. Ainsi, l’élastique et bondissant « Futuremakers » sonne comme un hit imparable pour charts alternatifs, et virevolte d’un up tempo contagieux et de mélodies euphorisantes. Se voulant apolitiques, mais concernés par l’état du monde et de la société, les allemands se concentrent donc plus volontiers sur l’acceptation de soi et l’identité, encourageant la nouvelle génération dont ils font encore partie à se forger ses propres idées et à suivre son chemin. Gageons que cette génération se sentira encouragée par ces harmonies qui sont plaquées par une guitare agressive mais raisonnable, et surtout, par ces astuces rythmiques qui n’ont rien de gimmicks. Car les morceaux s’enchaînent, tous différents, ce qui confère à cet album une aura hétéroclite, mais logique. Les cassures dans l’atmosphère sont assez fréquentes, mais amenées avec beaucoup de tact, ce qui nous permet de glisser du duveteux et onirique « Casual And Young » au fédérateur et rageur « Shipwrecked » sans encombre. Bien sûr, et pour rester honnête, inutile d’essayer de vous convaincre que les SUMMERY MIND gravitent dans notre atmosphère Heavy, puisque tel n’est pas le cas, ce que vous comprendrez très bien en écoutant « River », qui aurait pu figurer sur la B.O de Sucker Punch. « Someone » joue clairement la carte de la Pop moderne et décomplexée, mais « Dead-End Road » emballe les débats pour nous ramener en terrain plus familier. On se dit qu’une rencontre entre SKUNK ANANSIE et les FOO FIGHTERS pourrait être envisageable, mais il est inutile de vouloir rapprocher ce quintet d’autres références, la leur leur suffisant amplement.

Toujours est-il que les quarante-quatre minutes passent très vite en leur compagnie, et entre le Disco-Progressif de « Infected » et l’ambiance confinée de « A Scrap Of Love », le passage en revue tient de l’ouverture d’esprit la plus totale, et surtout du talent incontestable pour trousser de petits hymnes fondant sous la langue, mais qui laissent un goût un peu amer en bouche. Très crédible, Color se pose donc en troisième album très solide qui confirme la bonne réputation des SUMMERY MIND dans leur pays, et si ces treize morceaux se veulent annonciateurs d’un été similaire, autant préparer les maillots mais aussi les pulls qui tiennent chaud.      

 

Titres de l’album :

                           1.Light

                           2.Blue

                           3.Futuremakers

                           4.Just Say No

                           5.Casual And Young

                           6.Shipwrecked

                           7.River

                           8.Someone

                           9.Dead-End Road

                           10.Isolated

                           11.Infected

                           12.A Scrap Of Love

                           13.Dark

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par mortne2001 le 14/08/2019 à 17:25
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