Encore un groupe finlandais ? Oui, mais pas vraiment neuf celui-là, puisque les origines de STARGAZERY remontent à 2005, lorsque Pete Ahonen composa une chanson qui ne convenait pas au répertoire de ses deux projets BURNING POINT et GHOST MACHINERY. De là germa l’idée de monter un nouveau concept, plus porté sur le Hard Rock traditionnel légèrement teinté de Heavy Metal. Vite épaulé par le formidable chanteur Jari Tiura (ex-MSG, SNAKEGOD), Pete se mit en quête d’un complément de line-up et enrôla son vieux compère Jukka Jokikokko à la basse. Après avoir trouvé de quoi boucher les trous de la formation, Pete commença son nouveau voyage, qui débuta humblement avec un simple, avant de produire un premier longue-durée en 2011, Eye on the Sky. Quatre ans plus tard, Stars Aligned, toujours obsédé par le ciel et les étoiles offrit une digne suite aux aventures, avant que cinq ans de silence ne viennent interrompre la progression. Et c’est aujourd’hui avec une certaine fierté que le quintet renouvelé (trois nouveaux musiciens depuis le dernier LP) nous présente le troisième tome de son histoire, sous la forme de ce flamboyant Constellation, qui décidément n’a pas l’intention de garder les pieds sur terre. Le groupe malgré sa longue absence n’a pas changé grand-chose à ses habitudes, et oscille toujours entre Hard Rock classieux et Heavy Metal mélodique, restant fidèle à son nom dont la référence n’aura échappé à aucun fan de musique précise et harmonique. C’est bien évidemment du côté de RAINBOW qu’il faut chercher l’influence majeure des danois, les tables de loi de Ritchie Blackmore servant encore aujourd’hui de dogmes absolus pour des milliers de musiciens du monde entier. Mais le collectif cite volontiers d’autres références, WHITESNAKE, DIO, Gary MOORE, et certains s’amusent même à voir des traces d’HAMMERFALL dans leur musique, ce qui est pour le moins osé. Mais dans son créneau de classicisme absolu, STARGAZERY reste le mètre-étalon de qualité qu’il a toujours été, et ce nouvel album ne trahira aucunement la confiance de ses fans.
Je parlais de trois nouveaux instrumentistes depuis Stars Aligned, avec l’adjonction d’Ilkka Leskelä à la batterie depuis 2017, de Marko Pukkila à la basse et Pasi Hiltula aux claviers depuis 2019. Ne restent donc plus du line-up original que la tête pensante Pete Ahonen à la guitare et Jari Tiura au chant, qui assurent la liaison depuis le début. Constellation dans le fond, ne change pas grand-chose à l’histoire de STARGAZERY, et poursuit l’exploration d’un Heavy Metal de tradition, très perméable aux mélodies, et assez symptomatique d’une fusion 70’s/90’s, avec ce vocable RAINBOW traduit dans un langage finlandais plus tardif. Sous cette superbe pochette de cachent donc dix nouveaux morceaux royaux, d’une emphase caractéristique, avec toujours en exergue les superbes lignes vocales de Tiura qui n’a rien perdu de son talent et de son dramatisme lyrique. Un troisième album qui s’adresse donc aux fans les plus puristes du Heavy des origines, et qui supportent très bien quelques concessions Hard Rock plus souples et mélodiques. L’alternance est donc de mise, entre morceaux en mid et d’autres plus rapides, avec quelques touches de lenteur disséminées avec beaucoup d’intelligence. Le quintet commence d’ailleurs très fort avec un morceau haut en couleurs, « Sinners In Shadows », qui a tout d’un tube des eighties remis au goût d’un jour énergique. Tout est en place, et le groupe semble nous avoir quitté la veille, tant les vieilles habitudes reviennent aussi vite que le plaisir ressenti. Avec un refrain hautement fédérateur, un riff formel mais redondant, une rythmique solide et stable, le tout s’avale d’un trait, comme un inédit de MAIDEN revu et corrigé RAINBOW. Rien de novateur, mais là n’est pas le propos, et entre des chœurs enchanteurs, et une virilité de surface mâtinée d’une émotion bien tangible, ce premier titre nous plonge dans le bain d’un Heavy en fusion.
Comme à son habitude, STARGAZERY explore toutes les facettes du Hard Rock d’antan, retrouvant la théâtralité de DIO pour la confronter à la foi d’un Jorn LANDE, avec un « Self-Proclaimed King » que les groupes les plus True-Metal des années 90 auraient pu composer avec fierté. Mais pas question de clichés ici, juste d’un amour sincère pour une musique franche et riche, basée sur une guitare omniprésente, mais allégée d’un clavier ludique et pertinent. L’école Blackmore donc, avec ce petit plus contemporain mais délibérément nostalgique. Pas le temps de s’ennuyer, d’autant que les compositions varient les climats et les ambiances, allégeant parfois le propos pour le rendre plus accessible et radiophonique, avec un prenant « Ripple The Water ». La sensibilité affleure toujours à la surface, souvent cachée par des riffs épais, qui parfois se font plus discrets pour laisser le synthé officier aux avant-postes. Ainsi, « I Found Angels » offre une pause bienvenue dans la démonstration de puissance, sans sombrer dans la mièvrerie, en évoquant un savant mélange de WHITESNAKE, DIO, et MANOWAR. Quelques démonstrations de force pimentent un peu l’aventure, et lorsque le tempo décolle et que les sextolets s’affolent, on tombe dans une sorte de proto-Power Metal énergique et convaincant. Avec « Constellation », STARGAZERY affole les débats sans se départir de son sérieux, et signe un hymne incontestable rappelant HELLOWEEN, STRATOVARIUS et tous ceux ayant un jour accepté d’unir l’harmonie à la fougue. Une fois encore, rien à jeter sur un album aussi pensé qu’il n’est instinctif, et les chansons se suivent sans se ressembler, ce qui donne à ce troisième album des allures de Greatest Hits.
Mid tempo jumpy et sautillant (« Caught In The Crossfire »), Hard Rock séduisant et emphatique (« Dark Side Of The Moon »), ballade lacrymale soyeuse (« In My Blood »), avant d’en finir avec une dernière démonstration de classe teintée d’une charge à peine déguisée à l’encontre d’un chef d’état bien connu (« Raise The Flag » et son impitoyable « Pompous and arrogant, the king and the master/Shamelessly ignorant, walking disaster »), Constellation tape le carton plein et accepte le caractère particulier d’un troisième album toujours attendu au tournant et qui doit confirmer. Ce qui est immanquablement le cas ici, le Heavy des finlandais étant toujours aussi magnifique et pluriel. Belle réussite qui rattrape cette longue absence avec les excuses les plus sincères et recevables qui soient.
Titres de l’album :
01. Sinners In Shadows
02. War Torn
03. Self-Proclaimed King
04. Ripple The Water
05. I Found Angels
06. Constellation
07. Caught In The Crossfire
08. Dark Side Of The Moon
09. In My Blood
10. Raise The Flag
C'est justement ce relent de Hardcore qui en fait du Thrashcore en condition live qui m'a dérangé. Le placement du chant fait vraiment moderne, c'est con mais ça m'a un peu rebuté, dommage parce que musicalement c'est vraiment pas mal.
28/03/2024, 16:07
Découvert l'an dernier dans un mini festival à Toulon avec Aorlhac en tête d'affiche, j'avais bien accroché et acheté leur cd (le précédent du coup) qui m'avait un peu déçu (difficile de redre justice à une m(...)
27/03/2024, 00:16
Ben si Cannibal Corpse est une légende, Immolation aussi, non? Ils avaient tourné ensemble en 1996 ( je les avais vus à la Laiterie, avec Inhumate en première partie...)...
26/03/2024, 13:16
Je viens de tomber par hasard sur ce docu à leur sujet, je sais que deux-trois ici pourraient être intéressés : TULUS - 3 DECADES OF UNCOMPROMISING BLACK METAL (FULL DOCUMENTARY) (youtube.com)
25/03/2024, 20:05
C'est très loin d'être pourri, mais j'préfère tout de même de loin "Ozzmosis", "Down to earth" ou "Black rain"...
25/03/2024, 09:21
Tout le mérite en revient à notre hôte, je n'ai influé en rien sur les choix successifs. Autrement dit, cela me convenait aussi.
24/03/2024, 19:53
J'aime beaucoup. Parcours sans faute jusqu'au septième morceau. Du death classieux moins extrême que le premier album mais plus varié. Les délires vocaux de Vincent passent aussi très bien (ce qui n'aurait pas été le cas chez Morbid).(...)
24/03/2024, 13:34
"groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom" : allez, retourne écouter tes groupes de NSBM de fond de toilettes et épargne-nous tes commentaires ridicules
22/03/2024, 09:04
A minima c'est assez inutile, rarement intéressant même si l'idée n'est pas nouvelle. Voivod l'a fait y'a peu, c'est quand même assez anecdotique sur le rendu final. Les morceaux en version d'origine se suffisant a eux mêmes.
20/03/2024, 12:18
Il prend corps au fil des écoutes, et s'il paraît moins immédiat que Firepower, il ne me déçoit pas tant les compositions restent solides et dignes du Priest. Pas encore totalement poncé mais j'encourage à y revenir et chaque écoute(...)
19/03/2024, 14:50
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13