Ce jeudi sera Hardcore ou ne sera pas. Ce jeudi sera Hardcore Français ou ne sera pas. Il y a des jours comme ça, des points de convergence…
Tous les chemins ne mènent pas à Rome, mais parfois à Tours, ou Rouen dans le cas présent, pour vous présenter un jeune quatuor qui sait montrer les dents et jouer lourdement et puissamment. Mais qui sont donc ces éléphants, qui finalement, ne trompent pas énormément ?
Baboune (chant), Grégoire (guitare), Pierrot (basse) et Benito (batterie), sont quatre potes, ont formé leur groupe en 2012 sur les cendres de feu BACK TO SQUARE, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mue leur a plutôt réussi.
ELEPHANTS, nom qui convient à merveille à ce Loudcore (pardonnez le néologisme, mais il décrit si bien leur barrissement…) qui marche à pas lourds avant de ruer dans les brancards de ses défenses pointues et acérées. Parfois proche d’un Downtempo qui n’aurait pas oublié la puissance du Métal au cimetière de ses potes, la musique des Rouennais est éminemment compacte, grasse, grave, et pourtant frappe pile là où ça fait mal, c'est-à-dire un peu partout.
Sickness Before Us est leur premier effort, disponible en digipack via une bordée de labels qui les soutiennent, de terrain Vague à Guru Disques, en passant par Emergence Records, pour une distro qui couvre pas mal de terrain, qu’ils prennent eux-mêmes un sale plaisir à défricher avec férocité et efficacité.
Alors, le Hardcore de Rouen, fait-il aussi mal que celui de Ouessant ou de Mont-de-Marsan ? Il est pertinent, c’est le moins que l’on puisse dire, et le mélange des riffs plombés et densifiés de Grégoire et du chant méchamment violent de Baboune se prend en plein dans les dents, et fait encore plus mal aux gencives lorsqu’il se conjugue en chœurs majeurs (« Take a Look »).
Pas de chichis, pas de quartier, il faut jouer lourd, uni et énervé, et la production énorme aide les quatre tueurs à remplir leur contrat Core en temps et en heure.
On pense aux meilleures réalisations du genre, avec toutefois cette patte locale qui rend leurs morceaux assez uniques. Finesses rythmiques, déliés guitaristiques, et violence pratique, ce premier EP/LP démontre bien des qualités tout en préservant la cohérence de ton. Pas de raison de se perdre sur les détours de la versatilité, ici on cogne, on cogne encore jusqu’à ce que le clou rentre dans le cercueil de la réalité ambiante.
C’est terriblement Heavy, mais ça n’hésite pas à briser le moule selon l’envie (« What’s Next » ? De la brutalité maîtrisée mais bien concentrée), en lâchant un mid tempo bien suivi qui racole l’école du gros Downcore US made in NYC (« If I »). Somme toute, c’est classique dans l’effort, mais percutant comme la mort au bout du tournant. Pour un premier effort, les ELEPHANTS marquent le pas, et chassent en troupeau, alors autant se méfier de leurs trompe qui vous ramone les naseaux.
Rarement patronyme n’aura été en telle adéquation avec une démarche, et même si l’originalité n’est pas inscrite dans l’ADN du pachyderme, son cheminement tout en tremblements du sol sous ses pattes est vraiment impressionnant.
Il termine même son périple par une course tout à fait impromptue (« Pigs Make The Rule »), blâmant la race porcine pour son infortune avec force contretemps avant une fois de plus d’écraser la concurrence d’un ralentissement concassant.
Comment se porte le Hardcore en France ? Je pense que vous aurez eu une bonne réponse à cette interrogation ce matin, et les Rouennais d’ELEPHANTS vous convaincront sans peine de la vitalité de la scène.
Le Core frenchie est lourd, suintant, s’inspirant des racines en les faisant pousser loin du passé vers l’avenir, qu’ils pressentent aussi noir que leurs défenses sont blanches.
Une tranche de réalité ne se refuse pas, surtout lorsqu’elle est nourrissante de lucidité. Sickness Before Us est sans doute un constat de pathologie, mais tout sauf un arrêt de travail. L’ordonnance est claire, et recommande de grosses guitares accompagnées d’épaisses gouttes de sueur rythmiques, le tout avalé d’un trait par un gosier en feu.
Merci Rouen, merci ELEPHANTS, nous allons donc marcher avec vous d’un pas lent pour constater votre allant dans les années à venir.
Liste des titres:
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Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52