Il m’arrive souvent d’acheter d’occasion, surtout les CD et DVD en fait, parce que c’est moins cher, tout simplement. Mais attention, je n’achète pas n’importe quoi, et j’exige de la qualité malgré une somme plus modique. Autant vous dire que je n’aime pas mon Rock n’Roll soldé, mais bien sur-mesure, libre, un peu fou et sauvage comme dans les années 70, et de fait, je me montre très difficile en tant que chroniqueur. C’est pour cette simple raison que je passe des heures sur la toile à écouter Pierre et Paul, et voir si Luc ou Marc ne méritent pas plus mon attention. J’écluse des dizaines d’albums qui restent dans les tréfonds du Net avant de trouver la perle qui me donne envie d’écrire à son propos, et en tombant sur les canadiens de SECONDHAND HABIT, j’ai immédiatement su que j’avais trouvé l’occasion en état neuf qu’il me fallait pour alimenter ces colonnes. Pourtant, au prime et second abord, ces originaires de Victoria n’ont pas grand-chose de plus que les autres, de grosses guitares grasses, une rythmique solide et volubile, des soli classiques, mais l’attitude générale m’a tellement rappelé le meilleur du Rock simple et direct que je suis tombé sous le charme de ces sept morceaux totalement décomplexés, ne cherchant pas Mimie Mathy à quatorze heurts. Du bon Hard Rock, solide mais léger, aux chœurs riches et aux arrangements sobres, les instruments faisant tout le travail sans avoir besoin de gimmick extérieur. Existant depuis quelques années, le groupe a commencé avec un format court, sorte de super 45t des années 60 avec cinq morceaux bétons réunis sous la bannière From The Ashes. SECONDHAND HABIT a donc émergé des cendres pour renaitre tel un Phœnix, et après avoir peaufiné quelques singles, les voilà prêts à lâcher sur le monde leur premier LP, Contact High.
Contact High, c’est un peu ce qui se passe quand on bascule le disjoncteur principal sur la position verte, et que toutes les lumières s’allument. Une entrée en matière dégoulinant de watts, de sincérité, et de joie de jouer. Le quatuor composé de Jon Yellowlees (guitare/choeurs), Jesse Turner (guitare/chant), Skyler Wilson (batterie) et Levi Megenbir (basse/choeurs) est conscient de n’avoir rien inventé puisqu’il n’y a rien de nouveau à inventer, mais joue crânement sa carte de bar-band avec toutefois un atout dans la manche Rock, ce son alternatif symptomatique des années 90 lorsque les frontières se brouillaient entre les genres. Revendiquant plus ou moins directement des affiliations avec des groupes comme QUEENS OF THE STONE AGE, RED HOT CHILI PEPPERS, FOO FIGHTERS, THEM CROOKED VULTURES, RAGE AGAINST THE MACHINE, OFFSPRING, SOUNDGARDEN, GOJIRA ou MASTODON, qui peuvent effectivement servir de guides, le groupe capitalise sur son expérience scénique qui lui a permis d’ouvrir pour ELECTRIC SIX, NASHVILLE PUSSY, ou DEAD QUIET, et nous propose un cocktail très vitaminé, partant un peu dans toutes les directions pour mieux couvrir le terrain séparant les années 70 des nineties. Difficile dès lors d’ancrer les canadiens dans un mouvement précis, eux qui font allusion au Big Rock des seventies tout autant qu’au Grunge des années 90. Le morceau d’ouverture « Hey » est d’ailleurs symptomatique de leur prise de contact, et lâche un gros riff redondant caractéristique des années MTV 92/95, mais on sent que la base de leur démarche trouve ses racines dans le Hard Rock plus classique de deux décennies.
Tous sont impeccables à leur poste. La complémentarité des guitares crève les oreilles, et le chant solide et plein de feeling de Jesse Turner assure le lien entre les changements de genre, et si le tout sonne délibérément classique, il n’en possède pas moins cette petite touche personnelle qui transforme le boogie en séance de headbanging furieux (« Get Back »). Chansons simples, qui reposent sur une ou deux idées, sans chercher la petite bête, mais en travaillant le moindre détail pour qu’il sonne authentique. Variant les plaisir du beat, les quatre canadiens nous offrent une belle démonstration de diversité, mais misent avant tout sur l’énergie et la séduction de mélodies immédiates. On dodeline donc du chef en se sevrant du très seventies « Bad Habit », qui rappelle le meilleur des pires habitudes Rock historiques, et on sent que le Desert Rock et l’Alternatif ont beaucoup servi au moment de composer. Pourtant, le groupe n’est ni Stoner ni Grunge, il est juste Rock, Hard évidemment, cru et wild, mais largement assez sophistiqué pour être invité à des fêtes plus guindées. Archétype du groupe du coin qui joue dans les bars le vendredi soir, SECONDHAND HABIT possède un répertoire solide qui échappe aux étiquettes les plus convenues, et se contente de jouer la carte du naturel, qui remporte la mise. N’oubliant pas qu’un bon hit permet d’attirer l’attention, le groupe a fait le tri dans son inspiration pour n’en retenir que le meilleur, avec un « Choice Chance Change » qui arrache tous sur son passage et dissipe les derniers doutes.
Il est difficile en effet de résister à ce concentré de jeunesse et de morgue dans l’humilité, spécialement lorsque les guitares saccadent et se déchainent sur le très STONE TEMPLE PILOTS « Soundwaves ». Rien que nous n’ayons déjà entendu pas mal de fois, mais de l’honnêteté, du sérieux, du fun aussi, parfois des climats plus plombés qui nous rapprochent de SOUNDGARDEN (« Next To None »), et ce petit quelque chose qui fait la différence sur la concurrence. Un album court, simple, authentique, focalisé sur le sacro-saint principe du batterie/basse/guitare/chant, et qui fait du bien, malgré sa brièveté. On n‘aurait bien signé pour une poignée de chansons supplémentaires histoire de faire durer le plaisir. Espérons que Contact High permette aux SECONDHAND HABIT de jouer hors de leurs frontières, leur Rock high on energy étant susceptible de faire un gros malheur en Europe.
Titres de l’album:
01. Hey
02. Get Back
03. Bad Habit
04. Choice Chance Change
05. Soundwaves
06. Next To None
07. Shapeshift
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12