En écoutant des albums, on sent parfois les choses. On sait que le groupe est là depuis longtemps, non parce qu’il a acquis une expérience qui le caractérise, mais tout simplement parce qu’il semble fatigué, en pilotage automatique. Tout ça fait un peu de peine d’ailleurs, et on serait enclin à conseiller à certains musiciens de prendre leur retraire.
Dans d’autres cas, c’est le phénomène inverse qui se produit. On se penche sur une musique, et on réalise soudain que le combo en question existe depuis plus de trente-sept ans, dont plus de trente de production discographique.
Mais faites le test pour rire. Prenez un ami au hasard, et faites-lui écouter Dead Sun des NIGHTMARE. Gageons qu’à aucun moment, il ne supposera que ces metalleux hargneux ont commencé leur aventure à l’orée des glorieuses eighties.
Certes, les choses ont quelque peu changé depuis la création du concept, et encore plus certainement depuis la parution en 1984 de Waiting For Twilight. L’époque évidemment, mais aussi les membres de l’équipe, et malgré un hiatus de presque cent quatre-vingt mois, qui vit l’ensemble renaître comme un phœnix juste avant le nouveau millénaire, il est possible de considérer le cauchemar comme la continuité onirique d’une nuit sans fin qui n’est d’ailleurs pas prête de voir le jour si l’on en croit le titre de leur dernier effort.
Il est mort le soleil ? Il nous a quittés ?
Etrange, parce qu’en se penchant sur les onze pistes de ce Dead Sun, j’ai plutôt le sentiment qu’il brille et chauffe plus intensément que jamais. Il nous réchauffe comme à ses plus grandes heures, ces instants fugaces ou nous tous, avons compris que le Heavy Metal serait notre passion d’une vie et pas qu’un simple caprice rebelle d’adolescent en manque d’exutoire de violence.
Car oui, je l’affirme haut et fort, Dead Sun fait partie de cette catégorie de réalisations qui me font comprendre pourquoi j’ai craqué un jour, irrémédiablement, pour cette musique haute en cris et en décibels.
Depuis The Aftermath, sorti en mai 2014, le NIGHTMARE historique a rendu les armes. Exit les frangins Amore, au-revoir donc la caution « roots » des Grenoblois, et bonjour l’ouverture sur une autre légende, celle qu’ils ont commencée à écrire sous la plume vocale de la ténébreuse Maggy Luyten (BEAUTIFUL SIN, BEYOND THE BRIDGE, ex-AYREON), et sous les coups d’enclume du forgeron Olivier "Piv" Casula. On pouvait légitimement se demander ce qu’il adviendrait de la patine d’origine du NIGHTMARE que l’on connaissait, mais à dire vrai, une fois les premiers rais de ce Dead Sun illuminant l’aube, le doute et les interrogations ne sont plus permis. Le NIGHTMARE justifie sa réputation de machine de guerre Heavy prenant d’assaut n’importe quelle stage Européenne pour la mettre à genoux. Une fois les onze chapitres de ce nouveau tome avalés, vous terminerez les oreilles en sang, mais la foi Heavy Metal renforcée, prêt à aller de l’avant et à continuer d’y croire pour au moins cent ans.
Musicalement, le ton s’est durci, et le quintette (Maggy Luyten (chant), Franck Milleliri (guitare), Yves Campion (basse et chant), Matt Asselberghs (guitare) et Olivier "Piv" Casula (batterie)) semble s’en donner à cœur joie en pourfendant les défenses d’un Metal timoré qui joue à cache-cache avec la puissance et la franchise. Celle de ce dixième LP est énorme, frappe en plein cœur, mais n’est pas exempte de nuances et autres légères variations de ton, aussi difficilement perceptibles soient-elles.
L’apport de Maggy est évident, et le premier atout/ajout notable. Sa voix chaude, profonde et rauque est une sacrée plus-value pour l’ensemble, et apporte aux chansons ce petit plus de hargne qui permet à la musique de se rapprocher d’un Power Metal en fusion. Quant à la frappe d’Olivier, mate et percutante, elle propulse les riffs dans une dimension parallèle, celle dans laquelle la mélodie et le tranchant cohabitent pour déchirer les chairs et les laisser saignantes à vue.
En gros, deux nouveaux soldats prêts pour un carnage dans les grandes largeurs qui ne laisserait aucun survivant sur le champ de bataille Metal.
Produit par le tandem Patrick Liotard et Joost Van Den Broek (THE GENTLE STORM, EPICA), et mixé par ce dernier aux Sandlane Studios bataves, Dead Sun fonctionne à la manière d’un cœur volcanique qui explose en quelques secondes pour expulser un trop plein de lave, coulant doucement sur une ville à la merci de la catastrophe annoncée.
Certes, le principe est classique dans la forme et le fond, mais appliqué avec tellement d’énergie et de conviction qu’il remporte l’adhésion des plus sceptiques, dont je faisais évidemment partie avant d’écouter ce nouvel album.
Entre les montées d’adrénaline frisant parfois le Néo-Thrash le plus ébouriffant (« Of Sleepless Minds »), et les coups de marteau pilon Heavy appuyés par des riffs sombres et menaçants (« Indifference »), le quintette fraichement formé joue la carte de la percussion et de la variété de ton dans la cohésion.
Supérieur à son prédécesseur dans bien des domaines, Dead Sun nous irradie d’une lumière aveuglante et présente des musiciens affutés et liés par un pacte tacite, celui de balancer les watts tout en réfléchissant à leur impact.
Si les parties velus sont vraiment méchantes, les mélodies ont été soignées pour ne pas sonner trop mièvres ou éculées, et ce dixième album du cauchemar itinérant pourrait bien faire partie de leurs meilleures réalisations, se permettant même de tutoyer les sommets d’un Power Metal mélodique de très haute volée (« Dead Sun », et ses chœurs grandiloquents et guerriers).
Bien sûr, difficile de maintenir la tension de l’intro à la conclusion, et pourtant NIGHTMARE y parvient presque en variant son approche sur les derniers morceaux du LP. Parfois en admettant qu’une pause médium permet de relancer la machine (« Seeds of Agony », superbe juxtaposition d’arpèges électriques et d’énormes guitares déliées, mélange s’épanouissant dans un refrain rivière de parties vocales entremêlées), ou au contraire en se lâchant sur un énorme burner qui synthétise la rage d’un PRIMAL FEAR et la science Heavy exacte d’un ACCEPT (« Serpentine »).
Pour un dixième LP, NIGHTMARE semble plus heureux et jeune que jamais. Ce changement de line-up semble avoir appliqué un lifting probant au visage du combo, qui ne porte absolument pas les stigmates d’une carrière longue comme une vie. En radicalisant légèrement son approche et en confiant les rênes du micro à une vocaliste hargneuse au charme vénéneux, les Grenoblois ont eu le nez fin, et s’ouvrent une voie royale vers un avenir qui pourtant ne renie rien du passé.
Et ils ont beau nous décrire la mort du soleil, la chaleur qui émane de leur musique nous baigne dans un halo de fournaise, halo qui pourtant n’éloigne pas les cauchemars d’une nuit que leurs chansons font durer jusqu’au bout de l’envie.
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04