Thunder (nanananana), thunder (nanananana), thunder (nanananana), thunder !!!!
Ne mentez pas, vous l’avez dans la tête. Impossible de résister à un tel hymne d’AC/DC, le seul groupe à faire se trémousser les trépassés, qui oublient l’espace d’un single leur condition. Le groupe australien a influencé tellement d’artistes qu’on a arrêté de compter, et si l’influence n’est pas forcément directe, elle s’inscrit dans les riffs et l’attitude comme un tatouage sur les bras de Bon Scott. Et les THUNDERMOTHER sont bien placées pour en parler.
Six albums en dix ans, une belle constance pour un line-up qui a pas mal changé avec les années. Mais focalisons-nous sur 2025, puisque c’est celle qui célèbre la sortie de ce Dirty & Divine, à la pochette faussement angélique, et à la musique subtilement diabolique.
THUNDERMOTHER, c’est une marque de fabrique, comme D.A.D, AIRBOURNE, Ford ou Marshall. La garantie d’un Rock n’Roll joué avec les tripes, et truffé de riffs inoubliables et de chœurs fédérateurs. Filippa Nässil n’est d’ailleurs pas peu fière de cette dernière réalisation, aussi concise que carton. Bien entourée par ses consœurs, la guitariste se laisse aller à une certaine complaisance Pop-Rock, en enjolivant ses watts de mélodies à reprendre à tue-tête. « So Close » en est le premier exemple, et se veut plus que proche d’une vérité Hard-Rock irréfutable : sa preuve indéniable, par A+B, et une rage ne se démentant pas avec les années.
Bien évidemment, le quatuor complété par Joan Massing (batterie), Linnea Vikström (chant) et Majsan Lindberg (basse) ne propose rien de plus que ce qu’il a déjà offert entre 2014 et aujourd’hui. Une grosse pelletée de graviers en tubes majeurs, burners incontournables qui donnent envie de tout casser et de se téléporter dans une salle quelconque pour savourer ces dix tranches de vie sauvage, que la Suède parraine avec fierté. Très proche de la sueur australe et du labeur américain, Dirty & Divine est une nouvelle déclaration d’amour des filles à l’attention de ce Hard-Rock pas farouche, que l’on déguste live entre deux vols de mouche.
Filippa teste donc avec ce sixième bébé son nouveau line-up, avec deux bleues et un vétéran, sachant que c’est elle qui tient la barre. Produit crûment pour ne pas perdre en énergie, mais soigné pour ne pas choper de maladie, Dirty & Divine est légèrement crade mais franchement divin, et « Speaking of the Devil » en incarne la quintessence même, avec cette éternelle alternance entre couplet et refrain, principe défini par les rockeurs des années 50. Mais au-delà de cette constance et de ce respect des règles, les filles savent aussi se faire plus séductrices, en tâtant de la Pop, via un « Feeling Alright » totalement irrésistible, et sensible sous le cuir et les badges.
Beaucoup de nuances donc, mais une franchise de passion qui fait toujours plaisir à entendre. Mais ne transpirez pas d’inquiétude, les filles n’ont pas cédé aux sirènes de la facilité radiophonique, puisque « Take The Power » réaffirme les options et les intentions, en se lovant au creux de la légende de feu Lemmy, via un killer de première bourre, épileptique, colérique, enthousiasmant et hystérique. La dynamite est donc toujours préférée au lipstick, au nom d’une certaine dynamique, et pour ne pas perdre de vue le cap initial : head-ban-guer.
Sous cet aspect-là des choses, ce sixième long est déjà une référence. Avec sa petite demi-heure bien tassée, il se place dans le haut du panier, même s’il reprend des recettes largement utilisées. La comparaison avec Angus et feu Malcolm n’a jamais été aussi vraie que sur « I Left My License in the Future », incapable de filer son permis à l’agent pour cause de voyage dans le temps. On sent aussi que les frangins Binzer ont compté pour nos suédoises préférées, et ce titre pourrait devenir un grand classique des campagnes live.
D’ailleurs, le répertoire a été enregistré avec la fougue développée d’un concert à guichets fermés.
Et c’est ce qu’on cherche sur un album de THUNDERMOTHER. Du tonnerre, des éclairs, de l’électricité à ne plus savoir qu’en faire, et un aller en enfer pour y retrouver nos rockeurs préférés. Reines du binaire qui tâche et du Hard-Rock qui fâche, les quatre musiciennes ont uni leurs forces pour en devenir une encore plus importante, et l’irrésistible « Dead Or Alive » de se voir placardé sur tous les murs comme avis de recherche avec récompense pour quatre outlaws en partance.
Hymnes, tubes, up tempo, down, humeur badine et coups de fouet, Dirty & Divine varie les plaisirs, et se laisse aller à une certaine bonne humeur sur le lent et plombé « Can You Feel It » (oui, on le sent bien, pas de soucis). On peut toujours se dire que la facilité n’est pas forcément garante d’une qualité qui traverse les années, et on acceptera de souligner le caractère convenu de certaines (très légères et ponctuelles) déconvenues. Mais globalement, et puisque seules les sensations épidermiques importent, THUNDERMOTHER nous offre exactement ce que nous attendions, avec même une emphase particulière sur les titres qui passent en un éclair (« American Adrenaline »).
Nouvelle chanteuse qui assure, batteuse qui s’amuse, cohésion d’ensemble à la swede et résultat hors d’haleine. Les déchaînées ne sont pas prêtes à rentrer dans le rang pour faire plaisir aux machos à nachos. Du bruit, de la fureur, des motos, des senteurs, le cambouis et l’encre sur la peau pour un trip qui écume les tripots. Changez de tricot, et suez comme un goret.
Il faut relâcher la pression régulièrement sous peine d’éclater.
Titres de l’album:
01. So Close
02. Can't Put Out The Fire
03. Speaking of the Devil
04. Feeling Alright
05. Take The Power
06. I Left My License in the Future
07. Dead Or Alive
08. Can You Feel It
09. Bright Eyes
10. American Adrenaline
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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