Can you feel it, see it, hear it today?
If you can't, then it doesn't matter anyway
You will never understand it, 'cause it happens too fast
And it feels so good, it's like walking on glass
Ça n’est pas moi qui le dis, mais Mike Patton qui le chantait, il y a de ça quelques années. « Epic », le titre qui a fait exploser FAITH NO MORE dans le monde entier trouve aujourd’hui un écho certain dans l’actualité musicale. Non que Mike et les (anciens) siens remettent le couvert, ou qu’un de leurs héritiers se manifeste par album interposé, mais tout simplement parce que le deuxième album du supergroupe VLTIMAS a été baptisé Epic lui aussi…et que son écoute tient du masochisme le plus échevelé.
Non que la musique ne soit pas bonne, bonne, bonne. Car elle sonne, sonne, sonne, mais tout simplement parce que la douleur infligée par cette deuxième déculottée laisse les pieds en sang, comme un pauvre bougre marchant sur du verre pilé. La sensation est évidemment délicieuse, la douleur en infusion, et le volume sonore totalement déraisonnable eu égard aux chiffres du réchauffement climatique.
Il aura fallu cinq ans pour qu’VLTIMAS offre enfin un digne successeur au monstrueux Something Wicked Marches In, qui en 2019 avait déchaîné les passions. Ce projet mettant en relief les talents incroyables de Flo Mounier (batterie), Rune Eriksen (guitare, composition) et David Vincent (chant/textes) avait défrayé la chronique et en avait généré de dithyrambiques, ce qui était assez logique au vu de la qualité du produit en question. Mais celle qui restait en suspens était la suivante : le trio allait-il pouvoir retrouver la magie de cette première collaboration sans perdre de sa fraicheur ?
Les premiers extraits laissaient planer le doute, un certain conventionnalisme se substituant à la puissance dévastatrice de ce premier tome. Mais alors qu’aujourd’hui l’album est enfin disponible sur le marché et le Bandcamp du trio (complété par la basse d’Ype Terwisscha van Scheltinga), les avis ont changé, et l’euphorie l’a emporté. Dès « Epic », title-track dans toute sa noblesse, les quelques interrogations s’évaporent dans un ciel de plomb, et la voix de David revient hanter nos rêves les plus charnels.
L’homme a beau ressembler à un ersatz de Carl McCoy, ou à un vieux beau ayant regardé trop de westerns, il n’en a pas pour autant perdu le grain de sa gorge et ses intonations les plus rauques et grumpy. Ses capacités lui permettent même de proposer une sorte de proto-IRON MAIDEN Death Metal, sur le surprenant « Mephisto Manifesto », morceau concentré et compact comme les aiment les plus raisonnables des excités.
Undefeated, we are sure to remain.
Ce vers hurlé par David Vincent résume à lui seul toute l’entreprise de démolition qu’est Epic. Invaincu, nous sommes surs de perdurer, et c’est exactement le constat que l’on pose à l’issue des trente-sept petites minutes de ce nouvel album. Entre la batterie rouleau-compresseur de Flo Mounier (qui donne un récital de brutalité magistral sur « Scorcher », qui mérite plus que n’importe quelle autre chanson l’étiquette de Blackened Death Metal), la guitare volubile et bavarde de Rune Eriksen qui rumine ses riffs avant de lâcher des humeurs sombres dans la plus logique tradition norvégienne, et le phrasé démoniaque et précis du sieur Vincent, la bataille est rude, mais le combat est truqué d’avance. Le trio de tête à trop d’expérience pour se faire prendre au jeu de la redite ou de l’expérimentation excessive, et Epic se montre solide, au moins autant qu’une excellente livraison de MORBID ANGEL (« Invictus »).
Strié de mélodies, parsemé de petites coupures salvatrices, Epic mérite en effet son titre, et pas mal de lauriers. Si l’effet de surprise généré par Something Wicked Marches In n’est évidemment plus d’actualité, c’est la constance du groupe qui frappe le plus, les chansons s’enfilant comme des perles noires sur un collier d’inhumanité.
Suivant les traces de pas mal de supergroupes nés ces dernières années (KILLER BE KILLED, AZUSA, DEAD CROSS), VLTIMAS démontre que l’ère égotique des musiciens de la A-list se suffisant à eux-mêmes est largement dépassée, les créatifs devant désormais faire preuve d’audace, et surtout, fournir un travail conséquent sans s’en remettre à la foi de fans dont l’énoncé de noms célèbres suffit à exciter.
Très habile alternance de morceaux percutants et brefs et d’autres plus développés et disons-le, « épiques », Epic est un sale virus qui s’insinue dans l’organisme pour l’infester, et contaminer ses cellules jusqu’à la dernière. Que le mal soit insidieux et subtilement disharmonique (« Nature's Fangs », vampirisme naturel dans les sous-bois de Brocéliande), alambiqué et trop intelligent pour se faire repérer (« Spoils of War » final idéal pour maladie létale avec ses guitares harmonieuses et son humeur insidieuse), le résultat est le même, et la science impuissante.
VLTIMAS est bien l’ultime groupe d’une scène qui parvient à se renouveler sans se trahir.
Il faudra évidemment patienter quelques années pour savoir si Epic gardera son aura comme son aîné. Mais en l’état actuel des choses, et avec un maigre recul de quelques jours, on peut déjà affirmer que ce nouvel album toise le reste de la production brutale de quelques têtes. Et même si celle de David ressemble un peu trop à celle d’un sexagénaire qui ne supporte pas la grisaille capillaire, son ramage est encore sacrément impressionnant.
Alors tant pis pour le plumage.
Titres de l’album:
01. Volens Discordant
02. Epic
03. Miserere
04. Exercitus Irae
05. Mephisto Manifesto
06. Scorcher
07. Invictus
08. Nature's Fangs
09. Spoils of War
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.
J'ai écouté Epic deux fois déjà. Je vais retenter mais je n'ai pas retrouvé ces fameux passages/riffs qui titillent l'oreille et qui fait que l'album va rester sur la platine encore un moment.
J'aime beaucoup. Parcours sans faute jusqu'au septième morceau. Du death classieux moins extrême que le premier album mais plus varié. Les délires vocaux de Vincent passent aussi très bien (ce qui n'aurait pas été le cas chez Morbid).
La courte durée de l'album est idéale. Du tout bon.
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
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05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55