Danger Zone

Smoking Snakes

09/02/2024

Frontiers Records

Nouvelle année, nous n’allions pas y couper, Frontiers nous présente sa salve de sorties pour le mois de février. Un peu de tout, du bon, du très bon, et inévitablement, du suédois pour tenter de rester en phase avec son époque. Et cette première chronique nous permettra d’éviter les productions maison du gourou Del Vecchio, puisque les SMOKING SNAKES ont leur propre réseau, et leurs propres raisons. Notamment celle de réinventer la roue, tout en respectant leur ADN. Quelle roue ? Celle d’un Sleaze joué Heavy, mais gardant prise avec cet enthousiasme purement Hard-Rock des eighties, décennie qui a vu exploser bon nombre de leurs références.

Responsables d’une première démo jouée à onze sur des amplis boostés, les suédois de SMOKING SNAKES se révèlent aujourd’hui en version longue-durée via Danger Zone et sa pochette qui en dit long sur les intentions. Quatre loubards bien laqués, campant sur leurs deux pieds au bout d’un tunnel quelconque, prêts à prélever leur dime sur toute attitude Rock n’Roll de rue. Un signe annonciateur d’un déluge de violence fardée à venir, mais surtout, un postulat graphique : On n’est pas là pour rigoler, mais bien chercher des noises sur fond de refrains à reprendre main dans la tronche.

Produit par Jakob Herrmann, un ponte de la console ayant mis son talent au service d’AMARANTHE, RAISED FIST, EVERGREY, EUROPE, ANTHRAX ou HARDCORE SUPERSTAR, Danger Zone est plus qu’un simple premier album, c’est un manifeste, une profession de foi, et un hommage rendu aux plus permanentés des voyous d’il y a trente ou quarante ans, que le label s’amuse d’ailleurs à recenser. W.A.S.P, RATT, DOKKEN, KISS, qui d’une certaine manière ont évidemment influencé ces suédois débraillés, mais qui ne sont pas les uniques responsables d’une vocation qui sent la sincérité à plein nez.

Car en écoutant ce disque, on pense aussi à d’autres héros moins évidents, mais à la tutelle aussi probante. Les HELLACOPTERS, THE LOCAL BAND, WIG WAM, BLACKRAIN, et évidemment les BACKYARD BABIES, et puis les D.A.D. tant qu’à faire, histoire de proposer le panel le plus large possible. Un fond épais et Heavy pour une humeur parfois Punk/Sleaze, des moyens, une créativité raisonnable mais qui sait cristalliser tout ce que le Glam Metal a proposé de plus catchy jusqu’à présent, le tout mené à un train d’enfer par un quatuor qui connaît bien la musique et ses backstage.

Brett Martin (chant/guitare), Andy Delarge (basse/chœurs), Stan Ricci (batterie/chœurs) et Leo Razor (guitare/chœurs) se dandinent donc sur une musique bondissante qui sert de bande-son à une soirée organisée au débotté dans un local quelconque de Göteborg. Avec pas moins de onze morceaux enlevés et joués avec les tripes, Danger Zone est plus proche en effet d’une zone à risques que d’une zone de confort, même si les balises respectées par les musiciens les empêchent de s’aventurer trop loin.

Un son rêche, une approche rebelle, des guitares qui couinent d’une distorsion que les STOOGES n’auraient pas reniée, pour un cocktail revigorant de Rock N’Roll puissant, certes encore un peu tendre niveau originalité, mais persuasif en termes d’envie. Si la voix rocailleuse de Brett Martin n’est pas sans évoquer nos chers L.A. GUNS ou même ZODIAC MINDWARP, l’instrumental est assez solide et viril pour oublier les parrainages encombrants. L’entrain est donc de mise, et le prix d’entrée modique, ce qui n’empêche guère la fête de battre son plein, comme à la grande époque des trottoirs du Sunset Strip.

Mais pas question de Pop ici. La douceur sucrée n’a pas droit de cité, et le piment de ces chansons crame la gorge bien comme il faut, nous obligeant à hurler de concert avec ces musiciens sympathiques, qui connaissent leur encyclopédie de riffs comme personne. Avec sa basse à l’économie et son binaire de saison, Danger Zone donne envie de braquer une moto pour déambuler dans les rues la nuit, à la recherche de sensations fortes et de rencontres dans une faune interlope.          

Comme un son émanant de la fenêtre d’un vieil immeuble de Göteborg, comme un cri de ralliement braillé à pleins poumons, ce premier album est de ceux qui méprisent les convenances et qui se veulent grand gueule devant l’éternel. Mais les SMOKING SNAKES ont les arguments de leur morgue, et parviennent à nous convaincre que la Californie historique n’est pas devenue une attraction pour touristes, et qu’elle s’est même offert un trip scandinave pour rester dans le coup.

Et des hymnes, en veux-tu en voilà. « There Is No Tomorrow », écho du « No Future » Punk anglais de la fin des seventies, « Angels Calling » propulsé par des percussions tribales en dragster de l’enfer, « Run For Your Life » aussi efficace que du TSOL repris par les NEW YORK DOLLS, « Lady Luck », plus posé mais qui nous rappelle nos chers SQUEALER en plein bœuf avec TEARS, « Rocking To The Morning Light » qui offre une porte de sortie par derrière, le tracklisting est impeccable, et si de temps à autres, l’uniformisation des compositions peut tendre vers une linéarité de surface, quelques petits détails et autres mélodies réussissent à sauver l’album de la routine sans avoir besoin d’une reprise ou d’une astuce de production en gimmick facile.

Fier et musclé, SMOKING SNAKES débute donc sa carrière le perfecto usé, les mines désabusées, mais la confiance affichée. On les imagine très bien nous attendant à la sortie d’un tunnel de métro pour nous faire les poches et nous conseiller d’emprunter un autre chemin. Premier album en ticket choc d’une époque plus si chic, Danger Zone laissera des séquelles, et entraînera une dépendance inévitable pour tous les amoureux d’un Heavy Sleaze percutant et mordant.

  

                     

Titres de l’album:

01. Angels Calling

02. Sole Survivors

03. Run For Your Life

04. Lady Lucky

05. Excited

06. Restless And Wild

07. Sorrow, Death And Pain

08. There Is No Tomorrow

09. Who Am I

10. We Are Alive

11. Rocking To The Morning Light


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par mortne2001 le 05/02/2024 à 17:26
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