l y a des gens comme ça, qui ne peuvent pas rester oisifs. J’en fais partie, mais à ma propre échelle, somme toute assez raisonnable.
D’autres au contraire, se sentent obligés de pousser l’hyperactivité à son paroxysme. Prenez notre ami russe, Oakim, mentor solitaire de la créature GORTAIGH. Rien qu’en 2016, l’homme a publié vingt-deux œuvres plus ou moins longues et concises, ce qui en fait quand même un des individus au rendement le plus élevé de l’underground bruitiste.
J’avais déjà traité de son cas dans une précédente chronique, plus tôt dans l’année, mais entre-temps, l’olibrius à quand même pris le sien pour sortir pas moins de onze EP, trois compilations, deux splits et un single…Hallucinant ?
Oui, quand même.
J’avais abordé son travail par la face Sé Amhráin, EP publié en mars de cette année, et j’avoue qu’à l’époque, son cas m’avait grandement intrigué.
Le musicien se targuait d’enregistrer tous les sons lui traversant la tête, et si j’étais dubitatif alors, je le suis beaucoup moins maintenant. Il est évident que dès que l’homme a une idée, il la couche sur fichier, ce qui lui permet de proposer sans arrêt de nouvelles interventions, pertinentes ou non.
Je reviens donc dans son giron pour découvrir son dernier-né (mais jusqu’à quand ? Après-demain ?) Dirty Southern Winter, qui célèbre quelques collaborations sur la thématique de la rigueur d’un hiver du sud de la Russie.
Il faut tout de suite préciser qu’Oakim n’a pas changé de leitmotiv, et qu’il se conforme à ce triple précepte érigé en postulat sur sa page Vk, « Sale, mal, lentement » (traduction Google soumise à conditions). Roi du Sludge poisseux, pesant et crade, GORTAIGH tente de repousser à chaque sortie les balises de l’excès, en jouant toujours plus pesamment, puissamment, et chichement. Le son rachitique de ses productions colle à l’éthique lo-fi en vigueur dans les strates inférieures des enfers BM, et le bruit émanant de ses instruments ressemble de plus en plus à des bidouillages d’infrabasses, vaguement striées d’une distorsion à l’agonie…
Pas ou peu de progression en quelques mois, mais des featuring qu’il convient de souligner. On retrouve au casting de cet énième EP Djeka Ferecov des BROKENCHELUST, un certain Sadhu, et Domilition (pas plus d’informations non plus), se partageant le chant tandis que le maître se charge de l’instrumentation.
Ces mêmes vocaux sont la plupart du temps inintelligibles, ce qui ne fait qu’ajouter à l’opacité de la musique, qui trouve un thème et lui colle au train, si possible pendant de très longues minutes. Plus de dix pour « Dirty » en ouverture et qui mérite bien son nom de baptême, et douze et quelques pour « Southern », le second. Le fait est qu’en écoutant sans regarder le timecode, on se retrouve vite à la fin du second morceau sans avoir constaté que le premier était fini depuis longtemps, ce qui en dit long sur l’homogénéité du style, ou de sa monotonie.
Et pourtant, comme la dernière fois, le charme opère, et un troublant parfum se dégage de cette réalisation hypnotique, qui pourtant fait fi des variations et autres cassures de ton, mis à part quelques accentuations de temps à autres qui font encore plus mal aux oreilles.
Des changements de tempo à peine perceptibles mais tangibles, des hurlements moins sous-mixés, pour une litanie qui fait vraiment du tort aux tympans et mélange la lourdeur macabre d’un ENCOFFINATION au psychédélisme lo-fi d’un BORIS.
Mais « Winter », seul morceau ne bénéficiant pas d’un apport extérieur propose quelques démangeaisons un peu plus prononcées, même si la structure de base reste toujours aussi lourde et quasiment inamovible. Mais là est le mantra choisi par Oakim, qui ne dévie jamais de sa trajectoire. Néanmoins ce morceau, par son choix de proposer des riffs un peu plus médium et un rythme un peu moins systématique se démarque, avant que la clôture « Seeping Farkness, Ripping Cold » ne lâche quelques effluves et réminiscences du Folklore de l’est via quelques cordes soulignées d’arrangements grondants.
Difficile de juger de la progression éventuelle d’un one-man-project comme GORTAIGH, qui avec Dirty Southern Winter ne fait que continuer son travail de sape en creusant toujours plus profond dans la terre boueuse d’un Sludge vraiment lo-fi.
Ultra saturée, sa musique n’en demeure pas moins intéressante dans son refus d’ouverture, et rares sont les groupes à se montrer aussi intenses sans être trop redondants ou grotesques pour pouvoir espérer attirer et maintenir l’attention.
A réserver toutefois aux inconditionnels du Sludge le plus Doom, à la limite du Psychedelic Funeral, ou à ceux qui n’ont pas les oreilles en crépon mais bien en béton.
Il vous le dit lui-même. « Sale, mal, lentement ». Mais souvent. Alors, vous pouvez faire le tri et ne garder que ce qui vous séduit.
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04