Des mecs qui font passer un message sans se prendre au sérieux, j’aime. Des mecs qui en plus agrémentent leur musique et leur discours d’une pochette fabuleuse, j’aime encore plus.
Je sais, ce sont des considérations un peu futiles et superficielles, mais après tout, on trouve le point d’accroche qu’on veut, et c’est comme ça.
Alors après avoir jeté un coup d’oeil à l’artwork éminemment fluo du deuxième album des américains de BRAIN DEAD, et parcouru les post de leur page Facebook, j’étais déjà bien décidé à dire le plus grand bien de leur œuvre.
Ça aussi, c’est une réaction très subjective, mais une fois assimilés les morceaux de ce Disaster Ahead, je me suis rangé à ma propre opinion, et finalement, j’ai eu assez raison.
Pour faire court niveau historique, sachez que ce groupe de gentils allumés existe sous sa forme actuelle depuis 2010, et que ses membres s’appellent Rez Peterson (CRUCIBLE, basse et chœurs), Josh Angel (batterie), Adam Axe (guitare et chœurs), et Joey Dalo (chant).
Le quatuor a déjà sorti un premier LP en 2014 (Indoctrinator), et il convient de ne pas les méprendre pour leurs homonymes venus du Wisconsin.
Non, eux viennent de Los Angeles, California, et jouent une mixture intéressante de Thrash et de Heavy, qu’ils balancent avec une attitude très Punk, mais beaucoup d’application dans l’exécution.
Nous n’avons pas affaire-là à des branleurs à peine capables de pomper les références qu’ils se plaisent à citer (et d’ailleurs ils n’en citent aucune), mais bien à des instrumentistes aguerris, qui connaissent leur Thrash et leur Heavy sur le bout des doigts et qui les régurgitent avec une bonne humeur contagieuse.
Disaster Ahead est à l’image de sa pochette (l’œuvre d’un graphiste nommé Dominic, qui détaille d’ailleurs le processus de création sur son site, que je vous invite à découvrir), que je me plaisais à décrire comme très alléchante en préambule, et ne se gêne pas pour foncer bille en tête sur l’autoroute de l’enfer Metal sans trop se poser de questions, mais en posant quand même quelques jalons.
Loin d’un Thrash bas du front ou d’un Heavy bidon, les huit morceaux de ce second album sont tous coulés dans le béton, mais suffisamment agiles pour ne pas finir comme vulgaire poteau sous un pont. On pourrait bien évidemment citer les sempiternelles références eighties pour le situer, mais comme nous les connaissons toutes déjà, l’entreprise s’avèrerait vaine dès le départ. Contentons nous de savoir que le Thrash de ces Californiens est aussi exubérant que percutant, et que l’ennui ne nous guette que très rarement, voire jamais.
Les quatre cavaliers de l’apocalypse à venir aiment à varier les tempi et les ambiances, passant d’un Heavy Thrash mélodique à un Thrash radical et décisif qui ne tombe jamais dans l’excès, mais combine les rythmiques et les riffs des plus grands représentants du genre, tout en tâtant un peu du Crossover des LUDICHRIST/NUCLEAR ASSAULT.
L’humour est évidemment une composante importante de leur démarche, mais n’empiète jamais sur le sérieux d’une musique mature et fun à la fois.
Et comme les mecs sont tout à fait capables de signer des hymnes diablement accrocheurs comme cet entêtant « Last Obsession » et son riff redondant rebondissant sur une basse élastique, qui ressemble à s’y méprendre à un mariage consommé entre EXODUS et MORTAL SIN, avec une petite et délicieuse touche de METAL CHURCH, on se laisse vite embarquer dans les aventures de leur personnage fétiche, ce Billy Brain dont on retrouve trace un peu partout sur leur Facebook (et qui semble se délecter des méchancetés qu’il fait subir à cette pauvre Hillary Clinton et ce clown de Donald Trump).
Des gimmicks donc, à la MAIDEN/SOD, un talent indéniable pour la mise en scène captant l’attention, et un album qui s’écoute comme on dévore un comics, avec son lot de personnages hauts en couleurs qui déambulent dans des paysages apocalyptiques et absurdes tels qu’ils sont dépeints sur cette formidable pochette.
Billy Brains nous narre donc un futur peu enviable qui nous attend au détour d’un désastre annoncé, mais le fait avec bonne humeur, et au son d’un Heavy Thrash tonitruant.
A vrai dire, les BRAIN DEAD sont à l’image de cette nouvelle scène Thrash complètement décomplexée, à l’instar des WARHEAD avec qui ils partagent la scène, et qui n’hésitent pas à associer fun outrancier et efficacité personnalisée.
On peut penser à une adaptation de la Troma en musique, avec plus de sérieux et d’application bien évidemment, mais on imagine très bien ce héros squelettique affronter ses ennemis au son de ce Metal agressif et paillard.
Tout commence d’ailleurs par une longue intro situant les débats, avant que le quatuor ne défonce le rideau pour imposer une explosion de Metal en fusion allumée par une mèche Thrash (« Anonymous »). Et une fois passé l’écueil de la voix si particulière de Joey, l’adhésion est totale, et on suit avec ferveur ces pérégrinations thrashisantes et subtilement Punk dans l’esprit qui savent se placer sous des auspices travaillées et légèrement sombres.
Les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas du tout, ce qui est suffisamment rare pour être souligné, et « The Flight Of Oderus » de se mettre en relief via une basse gigantesque qui soutient un mid tempo apocalyptique, à mi-chemin entre le désert anglais à la Mad Max des ROGUE MALE et le nitro Thrash des OVERKILL.
Notons d’ailleurs le travail fantastique abattu la quatre-cordes en main par Rez, qui s’amuse beaucoup de ses arabesques sinueuses (« War », instrumental malicieux qui rebondit de plan en plan à la DEATH ANGEL), ainsi que les velléités progressives d’un morceau fabuleux comme « Panic », qui débute sous des arpèges à la « Brain Death » de NUCLEAR ASSAULT (ça tombe bien quand même…), avant de se laisser porter par une vague Heavy Thrash aussi mélodique que catchy.
Ne reste plus au morceau éponyme qu’à refermer ce deuxième tome des aventures de Billy Brain de la façon la plus radicale qui soit, en adaptant les tics de la première vague Thrash US qui prônait le moderato au niveau du tempo tout en nous assommant de riffs marteaux.
Chœurs omniprésents, rythmique créative et guitares saccadées sur fond de chant possédé, ce second album des thrasheurs allumés de BRAIN DEAD est une réussite assurée, qui s’éloigne des canons trop connotés, pour proposer SA version d’un gros Heavy thrashisé et nucléé, qui nous fait sourire autant que headbanger. Quand je vous disais que cette pochette m’avait inspiré…
On ne va quand même pas s’en priver ?
Titres de l'album:
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07