Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sentent peut-être le sable chaud, mais ils jouent surtout une musique qui donne des suées, même l’automne bien tapé. J’ai l’honneur de vous présenter la première récolte du quatuor AZELMA, qui s’il n’a rien à voir avec Sabine, nous convie tout de même aux agapes de la culture française. Pour les étourdis ou ceux qui sont allergiques à la littérature, AZELMA est la fille cadette des sinistres Thénardier, sœur d'Éponine et de Gavroche, et l’un des rares personnages à être encore en vie à la fin du monumental Les Misérables. Placer d’entrée son œuvre sous l’égide d’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française montre une confiance en soi absolue, et un sens aigu de la comparaison dangereuse, mais flatteuse. Ceci étant dit, ces quatre niçois savent ce qu’ils valent, et ne vont pas se brader pour une quelconque humilité de surface.
Un an d’existence seulement et déjà un EP en bonne et due forme, avec tirage physique en CD et tape, et plusieurs labels sur le coup. Demandés les AZELMA ? Visiblement oui, et rien d’étonnant à cela. Après deux singles qui annonçaient la tempête à venir, le quatuor (Maelan Lopez à la batterie, Arthur Valerioti à la basse, Romain Viale à la guitare et Tristan Raverdino au chant) s’est donc lancé dans une entreprise plus ambitieuse, en alignant six morceaux comme carte de visite.
Et cette carte ne va pas rester longtemps dans les poches tant elle donne envie de contacter les parties prenantes pour une tournée plus que méritée.
Pourtant, les AZELMA n’ont pas choisi la voie la plus facile. Le Death technique est certainement l’un des genres les plus exigeants, demandant non seulement une pratique de haut niveau, mais aussi une imagination bouillonnante. Beaucoup de pelés pour peu d’alu, et une sale propension à privilégier la démonstration à l’émotion. Heureusement, les quatre sudistes, entre deux pan-bagnats ont réussi à garder leur sincérité intacte, sous une épaisse couche de démonstration, jamais gratuite, toujours efficace.
Allusif à tout ce que ce courant a proposé depuis les débuts de DEATH, SADUS, CYNIC, GORGUTS et autres maitres de la mesure impaire, Swallowed by my Own Sins se bouffe les péchés, et en régurgite une attrition qui laisse les grandes instances dubitatives. On sent que le groupe ne regrette aucun riff, aucune attaque, aucune accélération, et qu’il se vante même de défier les dieux en jouant plus fort et plus vite que la moyenne.
En seulement vingt-trois minutes, AZELMA affirme déjà sa personnalité. Des morceaux évolutifs, courts mais débordant de plans, dominés par une guitare inventive et fertile et une rythmique inépuisable, avec un batteur qui connaît son boulot, et le fait mieux que quiconque. On pourra reprocher un son un peu trop moderne parfois, mais avec un enregistrement signé par Sebastien Camhi au studio Artmusic et un mastering bichonné par Thibault Chaumont au Deviant Lab, Swallowed by my Own Sins est inattaquable, et point de départ d’une saga qu’on espère longue et passionnante.
« The Greatest Moment Of Your Life » posé en trompe l’œil dès le début de l’aventure en dit très long pour ses deux petites minutes. En ce laps de temps très réduit, les quatre musiciens prouvent déjà qu’ils sont non seulement à cheval sur les principes de solfège, mais aussi très attirés par une séduction plus générale, entre Brutal Death et Death progressif percutant et ne se perdant pas dans ses pensées d’autosuffisance.
D’aucuns diront que la véritable aventure commence avec « Prométhée », ce qui est en partie vrai, mais chaque segment de cet EP étant totalement différent du précédent, il est très difficile de baliser le champ d’action sans se planter lamentablement. Disons que les niçois ont choisi d’étendre leur influence au maximum en multipliant les références. PESTILENCE, GOJIRA, DEATH et CATTLE DECAPITATION, certainement d’autres qui ont laissé leur ombre planer sur « I’ll Be Dust Again » et « Under The Rug », et un grand ménage fait au niveau des idées non porteuses.
Poésie macabre pleine de vie, Swallowed by my Own Sins est un plaisir anthropophage qu’on partage entre initiés. AZELMA reproduit en partie la dramaturgie du chef d’œuvre de Victor Hugo, et suggère la misère, mais aussi l’espoir que la connaissance viendra à bout de l’indigence.
Titres de l’album:
01. The Greatest Moment Of Your Life
02. Prométhée
03. Swallowed By My Own Sins
04. I’ll Be Dust Again
05. Perception Fatale
06. Under The Rug
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52