Désolé de vous inciter au vice, mais vous ne trouvez pas que le moment est bon pour s’en rouler un petit? Après tout, l’année 2023 n’a vraiment pas été terrible et 2024 s’annonce sous des auspices encore plus déplaisants. Alors allons-y, sortons les trois feuilles, les têtes, jouons du briquet et pinçons tout ça entre les lèvres avant de l’allumer. Les premiers effluves envahissent les naseaux, alors que l’herbe commence à faire son effet. Tout à coup, les problèmes s’évanouissent en volutes, et le cerveau nous remercie de cette pause salvatrice.
Mais…
Mais tout le monde n’a pas du matos à disposition. Tout le monde ne connaît pas un bon dealer en came de premier choix, et doit donc se débrouiller avec les moyens du bord. Mais surtout, ne sombrez pas dans l’alcool, produit de substitution qui crame le foie et l’estomac. Non, optez pour une alternative naturelle et musicale. Comme le premier album des cannois de CURSED BY WEED.
CURSED BY WEED fait partie de la galaxie Stoner/Sludge, et nous présente son programme de réjouissances sous la forme de douze titres pour une heure de musique. Composé de cadors de la scène française, avec au chant Clément Flandrois (HYRGAL, SVART CROWN, PILLARS), Blaspho à la batterie (WITCHTHROAT SERPENT, IMPERIAL SODOMY, PILLARS) et Kévin Gabellini à la guitare et à la basse, le trio lâche donc tous ses efforts dans ce premier longue-durée, destiné à séduire tous les consommateurs de ganja de la terre. Et je pense que son opération va porter ses fruits, et lui ramener de nouveaux clients potentiels.
Toutefois, pas de tromperie sur la marchandise. Drug Island est aussi classique qu’un trip Stoner peut l’être, avec ses allusions à la NOLA, ses emprunts à SABBATH, et ses œillades à KYUSS. Le meilleur des trois mondes donc, pour un crachat épais et noir, lent comme un pauvre gars défoncé depuis le début de la journée, gras comme des bronches prises, et puissant comme une gerbe de vomi à la belle étoile. Mais la classe dont font preuve les cannois n’a d’égale que la conviction insufflée à ce travail passionné et léché. Comme quoi, on peut être de gros rustres mais avoir des manières.
Il n’y aura pas de révélation sur le chemin de Damas, mais Drug Island est une altération des sens tout à fait probante. On y trouve des riffs pachydermiques, une rythmique enclume et un chant délicieusement stone, pour des chansons qui recyclent les méthodes de production classiques en jouant avec le tempo et l’humeur de la guitare. Une guitare évidemment omniprésente, boostant des lignes de chant traînantes, dans la plus droite lignée du DOWN de la tétralogie des EP’s, ou du CORROSION OF CONFORMITY tardif.
Donc, de la joie en barre, ou du plaisir en feuilles. C’est comme vous voulez.
Produit avec ambition, ce premier long est toutefois très digeste. Malgré une répétition d’idées assez évidente, il parvient à nous emmener au pays des délires, comme si Cannes était délocalisée dans les marais de la Nouvelle-Orléans. Plus efficace qu’un pack de 6 partagé avec personne, plus récréatif qu’une meth injectée ou fumée, ce premier tome des aventures de CURSED BY WEED est cent pour cent naturel, et même bio, et ne peut donc faire de mal à personne.
Le contraire des drogues dures, de la picole excessive, et du bourrage de crâne par des substances de synthèse.
J’ai beaucoup aimé ce trip intérieur qui nous rappelle le meilleur de la scène US des nineties. Groovy, collant, gluant même par endroits, et symptomatique de l’expérience extrême de ses membres (Clément braille comme un veau Death sur l’éponyme « Drug Island »), il est certes un peu long, mais propose sur sa longueur des inserts bien boogie (« The Sacred Tree », traditionnel, mais fameux), et des ambiances étranges et cotonneuses comme un petit matin embrumé par la fumée (« Zombies »).
Bien sûr, je ne peux pas nier non plus son manque de diversité. Mais l’ayant écouté sobre, j’ai évidemment perdu beaucoup en termes de lâcher prise, et je l’ai donc jugé en toute lucidité. Une erreur assumée, mais qui m’a empêché de le savourer à sa juste dose.
Alors, suivez les consignes, et collez-vous en une bonne derrière le casque. Les CURSED BY WEED maîtrisent leur sujet malgré leur esprit qui s’envole par les persiennes, et nous accueillent comme des hippies en retard d’une cinquantaine d’années sur la tradition.
Je n’en suis pas certain, mais je pense que la marijuana cause moins de dommages à l’organisme que le chocolat. Rien à voir, mais il m’en reste encore des kilos de Noël. Je les échangerais bien contre quelques grammes d’afghan.
Titres de l’album:
01. The Call Of
02. 40% of Cthulhu (Mescal'in Bottle)
03. Worm Sacrifice
04. Trip to the Depths
05. Drug Island
06. The Sacred Tree
07. Zombies
08. Valley of Mushrooms
09. Capture (by the Devils)
10. Inquisition for the Ungodly
11. Carnage
12. Cursed By Weed
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55