Quand le printemps arrive, on fait traditionnellement le ménage. Certes, l’analogie manque un peu de classe, mais la situation actuelle du projet REVOLUTION SAINTS se rapproche pourtant de cette image. En effet, après avoir partagé l’affiche avec Jack Blades (NIGHT RANGER) et Doug Aldrich (ex-WHITESNAKE, DIO) pendant plusieurs années, Deen Castronovo (JOURNEY, BAD ENGLISH, HARDLINE) se retrouve aujourd’hui flanqué de deux nouveaux lieutenants, et pas les moins capés.
Aux côtés du batteur de légende, on retrouve en 2023 Jeff Pilson (DOKKEN, FOREIGNER, BLACK SWAN, THE END MACHINE) à la basse, et Joel Hoekstra (WHITESNAKE, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, ICONIC, et son projet solo JOEL HOEKSTRA'S 13) à la guitare, soit un nouveau trio de rêve pour continuer l’exploration d’un Hard-Rock de tradition, entre assouplissement AOR et durcissement Heavy. Sacrée brochette donc, mais qui n’apporte pas grand-chose de neuf au niveau de la composition, toujours assumée pleinement par Deen derrière ses fûts et son micro.
REVOLUTION SAINTS reste donc une affaire de famille pour Frontiers et son directeur Serafino Perugino. Outre les trois musiciens officiels, le casting comporte aussi le nom d’Alessandro Del Vecchio, présent aux claviers et à la production, soit l’élite d’un label en totale autarcie. Mais alors, puisque ce ménage ne chamboule pas vraiment les habitudes, qu’attendre d’un disque qui finalement ne fait que reprendre les recettes des trois précédents ? Justement, tout ce qu’on a adoré sur ces trois dits albums, puisque Eagle Flight se cale sur la ligne d’un parti pas vraiment démocratique.
En effet, c’est toujours le sieur Castronovo qui décide de tout, et qui emporte le dernier et le premier mot. Ses compositions sont toujours aussi peaufinées, et proche de ce que son groupe fétiche JOURNEY peut proposer depuis la fin des années 90. Sauf que cette fois-ci, le soutien de la référence Joel Hoekstra impose des soli de toute beauté, et en parfaite adéquation avec le jeu monstrueux d’un batteur en pleine possession de ses moyens.
Deen a toujours cette voix incroyable que l’on a découverte il y a quelques années, parfois proche de celle de Steve Perry, puissante, poignante, stable en vibrato et lyrique juste ce qu’il faut, sans que l’instrumental n’en perde de sa force et de son impact. Escaladant le versant Hard-Rock de la montagne AOR, REVOLUTION SAINTS n’a rien perdu de sa pugnacité et de son agressivité, même lorsque l’ambiance se tamise en fin de soirée (« I’ll Cry For You Tonight », sortez les mouchoirs).
Après trois albums, le groupe renouvelé n’a donc pas dévié de sa trajectoire initiale, et reste toujours à la recherche active de la perfection dans un domaine pour le moins exigeant. Evidemment, l’effet de surprise est totalement absent, et seules les accroches et mélodies permettent de juger de la pertinence de la démarche, toujours aussi professionnelle et sincère. Et dans son rôle de gardien de la flamme JOURNEY, Deen est toujours aussi crédible et pertinent, nous abreuvant d’harmonies à plusieurs couches de voix et autres digressions délicates mais fermes.
Evidemment, tout ça ne rend pas ma tâche plus facile. Puisque l’évolution du groupe est proche du zéro, je suis condamné à répéter les même arguments, replacer les mêmes compliments, tout en restant suffisamment objectif pour admettre que ce quatrième album reste légèrement en deçà de ses aînés, principalement à cause de ce refus de bousculer l’ordre des choses. Alors, si vous avez aimé Rise, Light in the Dark ou Revolution Saints, Eagle Flight vous revira de la même façon, avec des chansons faussement simples mais techniquement fouillées.
On pourra regretter le manque de nuances, même si « Once More » joue l’émotion à la DARE, rempli de chœurs en cascade et rythmé par des percussions à la Jeff Porcaro. Synthèse parfaite du parcours d’un projet attachant et endurant, Eagle Flight ne vole certes pas beaucoup plus haut que ses concurrents, mais hisse quand même la tête à quelques centimètres, grâce à quelques mouvements plus prestes (« Save It All »).
Pas de surprise ne découle pas forcément sur une mauvaise surprise, même si on apprécierait que Deen abandonne certains automatismes pour transcender ses influences. On sait le batteur incroyablement doué, le chanteur affuté et puissamment organé, mais le compositeur a encore quelques efforts à faire pour quitter sa zone de confort, ce qui serait judicieux s’il veut que l’avenir se conjugue à la mode REVOLUTION SAINTS.
Des saints, sans doute, mais la révolution n’est toujours pas à l’ordre du jour. Dommage.
Titres de l’album:
01. Eagle Flight
02. Talking Like Strangers
03. Need Each Other
04. Kids Will Be Kids
05. I’ll Cry For You Tonight
06. Crime Of The Century
07. Set Yourself Free
08. Sacred
09. Once More
10. Save It All
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20