Je ne porte pas d’œillères, et les querelles de style ne m’intéressent guère. Mais si AFTER ALL est un groupe de Thrash, alors METALLICA joue du Dark Ambient. Il serait plus juste - et encore plus après ce changement de line-up - de classer les belges dans la catégorie du Power Metal, décision validée par l’orientation artistique de ce nouvel album.
Ceci étant dit, Eos est l’occasion rêvée de dresser un bilan de l’aventure AFTER ALL, entamée en 1987 sous le nom de CRAP SOCIETY. Trente-deux ans d’existence pour une discographie sans tâche, et une envie sans cesse renouvelée, avec toutefois quelques périodes de silence plus ou moins inquiétantes. Celle consécutive à la sortie du neuvième album Waves of Annihilation par exemple, s’étalant sur six ans et affolant les fans. Mais aujourd’hui, le pivot belge de la scène Power/Thrash revient enfin sur le devant de la scène, après quelques ajustements et autres boulons resserrés.
AFTER ALL vit toujours sous l’impulsion de sa paire de guitaristes, seuls membres de la formation d’origine. Dries Van Damme et Christophe Depree, motivés comme jamais, nous ont encore pondu une sacrée collection de riffs killer, que le chant du nouveau venu Mike Slembrouck sublime de son timbre lyrique et de son emphase mélodique. Les trois hommes sont épaulés par la section rythmique implacable de Frederic Vanmassenhove (basse) et Bert Guillemont (batterie), et c’est donc une formation qui s’étale dans le temps qui aujourd’hui nous propose un nouveau voyage, aux confins des galaxies Metal.
Et une fois oubliée cette triste affaire de Thrash qui n’en est pas, on peut apprécier en toute quiétude cette musique convaincante, jouée autant avec les tripes que le cerveau, et aussi influencée par HELLOWEEN, SCANNER et BLIND GUARDIAN que par ACCEPT ou AVANTASIA. Entre envolées épiques, stances harmonieuses et furie contrôlée, Eos nous montre le visage épanoui d’un groupe au passif impressionnant, et développe de nouvelles qualités en fluidité qui coulent dans les tympans comme un nectar des années 90.
Entre la fougue incroyable et convaincante de « The Judas Kiss », hymne Speed comme on en entend trop rarement, et le cachet QUEENSRYCHE du subtil « Waiting for Rain », AFTER ALL invoque les esprits de CRIMSON GLORY, ARK, du DREAM THEATER de l’époque Falling into Infinity, et fait honneur au mixage et au mastering de la légende Dan Swanö. On apprécie vraiment cette diversité de ton, et cette incroyable puissance dans les moments les plus intenses, qui, une fois de temps à autres, se rapprochent effectivement d’un Thrash raisonnable à la HEATHEN (« Demons Raging »).
Il est assez rare de souligner qu’un album de quarante-cinq minutes aussi formel n’a laissé passer aucune scorie. Le groupe a donc taillé dans le gras, choisi les compositions les plus efficaces, pour accoucher d’un des albums les plus persuasifs de sa discographie. Il semblerait que le line-up actuel soit la meilleure formation connue pour AFTER ALL, et laisse présager d’un futur sous des cieux azur. SAVATAGE, MAIDEN, HELLOWEEN, tout y passe lors d’une fête donnée en l’honneur de la nostalgie la plus sincère, et sans vraiment sonner old-school, Eos accepte ses racines et modernise quelque peu ce schéma Power Metal tant usité depuis 1988/89.
Dries Van Damme et Christophe Depree s’en donnent à cœur joie et se laissent aller à des interventions toujours pertinentes et flamboyantes, et acceptent parfois l’arythmie d’un Heavy ultra saccadé pour parvenir à leurs fins (« Shadows of the Mind »). Mais les nombreuses mélodies, les évolutions peaufinées, et l’approche précieuse permettent au quintet de rester entre des balises raisonnables, et de signer la collection d’hymnes la plus probante de son parcours. En maintenant l’attention jusqu’à son terme, ce dixième album marque un anniversaire qui souffle ses bougies avec force, et qui permet à AFTER ALL de dépasser son statut culte pour incarner enfin la valeur sure qu’il a toujours été.
Un disque de qualité, une constance remarquable, et une façon sincère de flatter les fans dans le sens des clous sans les prendre pour des vaches à lait. Alors certes, pas de Thrash, beaucoup de nostalgie, mais un amour des choses bien faites. C’est parfois tout ce qu’on demande à un groupe pour continuer à l’aimer.
Titres de l’album :
01. Premonition
02. The Judas Kiss
03. Deceptor
04. Kindred Spirits
05. Elegy for the Lost
06. Waiting for Rain
07. Demons Raging
08. Grand Illusion
09. Torn Asunder
10. Shadows of the Mind
11. At Dawn’s First Light
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19