Voici encore un groupe au parcours assez particulier. Fondé en 2002 du côté de Kumla, EVIL CONSPIRACY a connu une trajectoire plutôt erratique, commençant sa carrière sous une autre bannière avant d’opter pour son baptême définitif, ce qui ne lui a pas forcément permis de concrétiser immédiatement ses ambitions. Je vous renvoie d’ailleurs à leur page Facebook pour une biographie plus exhaustive, mais en réalisant que plus de dix ans ont séparé leur naissance de la parution de leur premier long, vous comprendrez de vous-mêmes qu’ils n’ont pas toujours dormi dans la soie. D’abord réunis sous le nom de LEGIONS, ces suédois ont ensuite connu de nombreux changements de line-up, changements qui ont perduré au travers des années, à tel point que l’ensemble n’a pu offrir que des démos entre 2003 et 2006, connaissant ensuite un long hiatus de production que seul Prime Evil a rompu en 2014. Et c’est encore cinq années qui ont obligé le groupe à ronger son frein, avant que leur label Sliptrick ne s’enthousiasme de cet Evil Comes, brisant des années de disette expressive. Tout ça nous fait beaucoup d’Evil sur le chemin, et malgré l’analogie flagrante avec l’un des pamphlets les plus sous-estimés des très estimés VENOM, la musique d’EVIL CONSPIRACY n’a pas grand-chose à voir avec un Black Metal de pacotille, ni même avec un extrême occulte, bien que certaines de leurs inclinaisons les rapprochent de la vague Thrash originelle, celle qui hésitait encore à tremper ses deux pieds Heavy dans les eaux tumultueuses du chaos. Non, ces suédois, avec quelques nuances Power ne sont rien d’autre qu’un énième combo nostalgique du Heavy Metal tel qu’il était pratiqué dans les eighties, avec toutefois de légères modulations plus contemporaines qui leur permettent d’éviter les clichés trop prononcés de la vague old-school.
D’ailleurs, ils se retrouvent fort marris au moment de décrire à leurs fans éventuels la teneur précise de leur optique. Ils acceptent en toute bonne foi les influences de MAIDEN, d’ACCEPT, et même de JUDAS PRIEST, durcissant le tout d’une touche sombre de MERCYFUL FATE, et complétant l’ensemble d’une petite pincée de Metal progressif, histoire de justifier de leur allant évolutif. On se retrouve donc face à une musique qui combine les références, et qui s’articule autour d’une puissance Metal assez générique, à la lisière d’un Power des années 90 (BLIND GUARDIAN), ou d’un Metal plus contemporain mais tout aussi viril (SABATON), tout en assumant l’héritage des ténors de la brutalité contrôlée des eighties (METAL CHURCH, MANOWAR, JUDAS PRIEST, HELLOWEEN, RUNNING WILD). Un cocktail qui à défaut d’être original sait se montrer séduisant, épique par moments, et qui s’articule autour de riffs bien velus, qui parfois acceptent de céder quelques pouces de terrain à des modulations un peu plus prononcées. Dix nouveaux morceaux donc pour cet Evil Comes, qui sans faire apparaître le Diable sur terre l’invite à des agapes riches et sombres, entre mélodies musclées et guitares déchaînées, pour une liaison tout à fait cohérente entre présent et passé. On pense même parfois à une association entre le METAL CHURCH le plus lyrique et le SAXON guerrier de la fin des nineties (« Endless Darkness »), à cause de cet instrumental emphatique évidemment, mais aussi de la voix très connotée de Fredrik Eriksson, assez proche des accents mystiques et dramatiques de David Wayne. Privilégiant le mid tempo ou la lourdeur à la vitesse, les suédois ne manquent pas de panache, et parviennent sans peine à transcender leur classicisme pour le convier au banquet du modernisme, sans tomber dans le faux jeunisme de la nostalgie.
Toutes les qualités du quintette (Fredrik Eriksson: chant, Andreas Mäkelä: guitare/claviers/chœurs, Patrik Mäkelä: guitare, Henrik Persson: batterie et Martin Giaever: basse) sont apparentes et criantes dès l’entame de « Dogs of War », qui caresse les sens de sa violence entre Heavy appuyé et Thrash cité. La production, qui n’en fait pas trop mais donne de l’écho aux graves tout en aiguisant les médiums permet de mettre en relief les atouts d’un groupe qui ne prétend rien révolutionner, mais juste donner du plaisir aux fans de Heavy ne crachant pas sur un brin de Power, ce que « When Evil Comes to Town » confirme de ses saccades et de sa brutalité maîtrisée. On se souvient de ces groupes jouant avec les nerfs, pas complètement raisonnables mais pas totalement débridés non plus (MAIDEN, LEATHERWOLF, JUDAS PRIEST, RIOT), qui refusaient de se cantonner à la musicalité pour mieux suggérer des sensations plus poussées, et le tout est habité avec tant de foi et de professionnalisme que la pilule passe sans forcer, d’autant plus que les chansons ont toutes été peaufinées sans perdre de leur naturel. On apprécie beaucoup ces chœurs qui sortent de nulle part, cette attitude bravache à la PRIMAL FEAR mais sans les clichés les plus marqués, mais aussi cette envie d’aller plus loin et ailleurs, via des titres que les plus grands auraient pu composer (« Demons on Speed », le PRIEST de Painkiller aurait apprécié). Mais on adore surtout cette façon de jouer avec les codes du classicisme pour les détourner et produire une œuvre un peu plus personnelle que la moyenne, qui embrasse la grandiloquence du Heavy épique pour imiter ACCEPT tout en louchant vers MAIDEN et King DIAMOND (« Golgatha »).
De l’excellent travail donc, et quelques petits allègements pour ne pas sonner trop lourd et gras, via des interventions plus brèves et surtout, légèrement plus Thrash (« Pagan Curse »), précédant une doublette de fin qui apporte un point final ferme et définitif. D’un côté un « Resurrection », Power en diable, qui cavale d’un tempo enlevé pour mieux oser des arpèges plus modulés, de l’autre « Down to the Lord », tout en pesanteur et oppression, mais sans lâcher les harmonies de l’œil. Bien sûr, et c’est assez logique, Evil Comes n’évite pas toujours les poncifs dans lesquels ses influences ont parfois baigné, et quelques plans à la SAVATAGE pas forcément inspiré viennent parfois gâcher la fête, mais globalement, ce second LP confirme la bonne réputation des EVIL CONSPIRACY qui de leur Suède natale peuvent s’enorgueillir d’avoir tout compris à l’histoire du Heavy européen et d’une partie de la légende du Thrash américain.
Titres de l’album :
1.Dogs of War
2.When Evil Comes to Town
3.We Rise
4.Demons on Speed
5.Endless Darkness
6.Golgatha
7.Pagan Curse
8.Violent Intent
9.Resurrection
10.Down to the Lord
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08