Je ne suis jamais contre un brin de fantaisie. Je n’ai rien non plus contre un petit flashback me ramenant à ma jeunesse chérie, lorsque je découvrais les joies du headbanging et de l’air guitar sur fond de MAIDEN conquérant ou de SAXON triomphant. La nostalgie a cela de bon qu’elle efface les années de déception, d’une adolescence troquée au profit d’une maturité qui n’est finalement qu’une accumulation de désillusions vous obligeant à vous replonger dans votre passé pour vous souvenir qu’un jour, vous aviez encore des espoirs. Alors, dans ces moments-là, quoi de mieux que de faire fonctionner votre mémoire musicale, ou de la confier à un artiste qui lui aussi, préfère l’avant au maintenant. Ils sont nombreux d’ailleurs à opter pour ce choix, et celle que j’ai choisi de mettre en relief aujourd’hui n’a pas fait les choses à moitié. Et c’est au Pérou que ma boite mail est allée la dénicher, elle qui depuis quelques années mène une belle carrière en collectif ou dans son coin. Et c’est justement en solo que nous retrouvons la belle Fátima NATTHAMMER, qui comme Doro Pesch avant elle s’est affranchie de son groupe MANDRAGORA pour voler de ses propres ailes Hard n’Heavy. La musicienne péruvienne nous propose donc ses vues sur un Metal non édulcoré, et se base sur sa propre expérience pour lancer son projet, qui ne manquera pas de séduire les fans d’un Heavy light et d’un Hard Rock corsé, mais mélodieux, soit la quintessence d’une décennie qui n’en finit plus d’attirer les fans dans ses filets. Enregistré fin 2018 au LCR studio, ce premier éponyme est un modèle de simplicité et de sincérité, mais ne s’adresse qu’à la frange la plus puriste des accros au Hard passéiste. Simple comme les premiers efforts du genre purent l’être, cette collection de neuf morceaux (dont une reprise en mode acoustique) n’est pas le genre de nouvelle qui bouscule la hiérarchie ou l’ordre établi, mais un plaisir doux/amer qu’on s’accorde entre deux sorties plus cruciales, sans aucune condescendance.
Entourée de musiciens solides et fiables (César Augusto Gonzales Salaverry - guitare, Jorge Manzanares - basse et Javier Honorio - batterie), Fátima est donc bien épaulée, et peut se laisser aller à sa passion. En évoquant toutes les vocalistes de légende des eighties (Pat Benatar, Doro, Lita, Ann) Fátima joue avec les tripes, et ne vise qu’un seul objectif. Se faire plaisir, sans prendre ses fans pour des imbéciles en leur proposant des chansons faisandées et calquées sur des modèles préétablis. On sent que la vocaliste a du métier, et qu’elle a partagé la scène avec les plus grands, de DORO à ACCEPT en passant par ENFORCER ou SATAN, et même PENTAGRAM, soit une partie du gratin rétro qui a certainement dû lui refiler indirectement et inconsciemment quelques conseils. La chanteuse concède aussi des influences, WARLOCK, DORO PESCH, JUDAS PRIEST, ACID, SISTER SIN, et son Hard Rock n’est rien de moins que la transposition sud-américaine des canons européens des années 80, avec un son qui évoque même cette décennie avec une acuité assez surprenante. Pas de débordement gonflé, pas de stéroïdes pour rendre la musique plus musclée, Natthammer est en quelque sorte la première étape sur un nouveau parcours, et une démonstration de capacités, sinon remarquables, du moins notables, suffisamment pour en parler en tout cas. Sans rien bousculer ni révolutionner, Fátima se contente de passer en revue toutes les figures imposées d’il y a trois décennies, avec son timbre de voix agréable, assez pur dans les inflexions et raisonnable dans la tessiture, loin des grognements et/ou jérémiades en vogue chez les chanteuses actuelles.
Ici, pas de Sympho, pas de Prog, pas de Néo-Death, non, juste du Hard joué Heavy, simple, presque basique, et pourtant, satisfaisant. Dans un monde où la vitesse de transmission de l’information oblige les groupes à toujours plus en faire et plus fort que les autres, ce premier album solo tient de la pause salvatrice, du souffle repris, pour hurler à plein poumons son amour d’un Metal franc et non édulcoré. Il est évident qu’au regard des performances accomplies par les groupes old-school, Natthammer pourra paraître un peu simpliste de son refus des gimmicks et des arrangements frimeurs, mais sa naïveté à quelque chose de touchant, un parfum de sincérité qui exhale de « Fly Away » dès ses premières secondes. Après une intro en son clair de quelques mesures pour planter le décor, le riff classique déroule et la chanteuse peut enfin plaquer ses lignes vocales sur un instrumental simple, mais pas simpliste. Jolie basse ronde, structure formelle, pour une allégeance à un style traditionnel, à la limite ici de la Pop et du Hard, de la même façon que DORO menait sa carrière solo avant de sombrer dans les affres de la radiophonie américaine sous la houlette de Gene Simmons. Evidemment, pas grand-chose à attendre de bien neuf de la part d’une artiste qui a choisi son camp depuis longtemps, mais juste une variation sur un thème de saison, avec passage en revue de tous les tempi possibles, de l’avancée échevelée de « Gypsy » au romantisme exacerbé de « Lonely Heart » (que la péruvienne reprend en fin de parcours en mode acoustique). Avec en background un line-up solide à défaut d’être inventif, Fátima NATTHAMMER fait preuve d’une belle confiance, et prouve qu’elle est ouverte, synthétisant le Hard californien et le Heavy germain sur le trépidant « Still Alive » et sur le branché « Rock me in your Light », offrant un melting-pot intéressant, à défaut d’être fascinant.
Un disque simple, qui oscille entre énergie brute et nuance plus prononcée (« Heaven », plus proche de Benatar que de HELLION ou BITCH), et une carte de visite que la chanteuse pourra distribuer avec fierté, certaine du bon travail accompli.
Titres de l’album :
01. Fly Away
02. Gypsy
03. Black Rain
04. Rock me in your Light
05. Heaven
06. Lonely Heart
07. Still Alive
08. Torn
09. Lonely Heart (acoustic version)
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