Feral

Scavenger

07/01/2024

Autoproduction

Quittons un peu le monde du Heavy Metal pour nous aventurer sur les sentiers de Katmandou. Mais pas celui des hippies aux colliers de fleurs et pensées hédonistes. Non, celui plus violent des amateurs de lourdeur Rock agrémenté d’un soupçon d’herbe Doom. En gros, le lourd, le puissant, le riffé et le violent. Et quoi de mieux qu’un groupe du Montana pour renouer avec la liberté de greaser ?          

Actif depuis quelques années, le quatuor SCAVENGER a déjà publié son premier manifeste en 2018. Un petit précis à l’usage des abuseurs de ventoline végétale, qui déployait alors ses ailes au-dessus de Big Sky, pour mieux admirer le paysage. Mais après ces débuts en fanfare, le collectif s’est fait bien trop discret, nous laissant mariner pendant six ans avant de reprendre contact, via un signal radio faible, mais identifiable.

Un signal martelant le même message, en mode station de nombres quelque part en Russie :

Feral.

Sauvage ?

Je veux bien, d’autant que la vie dans les grandes cités devient étouffante. Partons donc pour les grandes étendues désertiques, la tête remplie de chansons de KYUSS, DOWN, et autres VRP en fumette et alcool de contrebande. Sans vraiment révolutionner le genre, les SCAVENGER (Benny Blodgett - basse/chant, Timmy Bowers - batterie, Joey Mathis - guitare et Brent Philippi - guitare/chant) apportent un sang neuf aux vieilles productions poussiéreuses, et arpentent le désert harmonique avec une belle confiance.

D’autant que leur musique n’est pas si évidente à classer. On y trouve évidemment des traces patentes de Metal lourd de la NOLA, des effluves de SABBATH un soir de messe noire, mais aussi de sales traces de Hardcore compact et méchant, à peine allégé de quelques interventions de guitares plus enjouées. Mais malgré tous ces indices savamment distillés, Feral garde une part de mystère qui s’articule autour de chansons moins évidentes et plus planantes, pour ne pas dire, « progressives. » Ainsi, à mi-parcours, le collectif nous surprend d’un plus nuancé « Unknown », longue suite de sept minutes aux accents sombres et nostalgiques, dérivant rapidement vers un Post-Metal plus maîtrisé et ciblé.

Les sensations sont donc multiples, mais toutes agréables. Avec un son rude qui refuse les fantaisies et une attitude franche dans le maniement des instruments, SCAVENGER présente un schéma de Stoner/Sludge/Doom décharné, réduit à l’essentiel, sans ces petites friandises en wah-wah et autres divagations éthyliques.

Et finalement, en choisissant l’épure et l’approche directe, Feral s’apparente plus à un excellent disque de Desert Rock alourdi que comme un effort Stoner vraiment raidi. Avec un duo de guitaristes qui n’ont pas oublié les tierces inhérentes à la NWOBHM, et un chanteur qui ne se contente pas de balbutier des galimatias incompréhensibles, SCAVENGER titille la curiosité, et joue avec beaucoup de panache des répétitions, qui s’apparentent d’ailleurs plus à des insistances.  

Sobre, essentiel et honnête, ce second album perfectionne la recette et distance son aîné. On y pioche des licks bien gluants, des lignes de chant syncopées et des saccades bien frappées (« Let Me Out »), mais on note aussi quelques ambitions bien placées. Sur « Valley » qui n’hésite pas à découper son riff pour le rendre plus chaloupé, tout en nous piégeant d’une rythmique bancale comme un ancien beatnik handicapé par une prothèse de hanche mal bricolée.

Compact sans être hermétique, cohérent sans être lassant, Feral est un travail honnête, âpre, plus proche des cols bleus que des cols blancs, et réminiscent d’une histoire de trip US qui en a laissé plus d’un sur le carreau. Entre un Phil Anselmo regardant ses vieilles photos, et un Kirk Windstein après une semaine de sobriété, SCAVENGER peut facilement intéresser les puristes come les novices, et les fans de Rock comme les mordus de Stoner épais.

D’ailleurs, et sans contestation possible, « Bog », posé en épilogue nous maintient sur la route des souvenirs, avec ses petites idées ludiques, ses cocottes de guitare en palm mute, et son évolution un peu jaunie par le temps, mais aussi vivante qu’un inédit du NEUROSIS de Souls at Zero.

Une musique saine, un peu rouillée, un paysage désolé, pour un voyage entre deux pages d’histoire américaine. De quoi oublier le tumulte de la routine urbaine pour mieux se concentrer sur l’essentiel : l’humain, et son sens du partage artistique.

 

            

Titres de l’album:

01. Feral

02. Drowning

03. Last Day  

04. Unknown 

05. Let Me Out         

06. Valley      

07. Death       

08. Bog


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par mortne2001 le 16/03/2024 à 16:52
78 %    449
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