Amateurs de calembours genre JODIE FASTER ou METH LEPPARD, accueillez je vous prie une nouvelle congrégation anglaise qui elle aussi, manie le verbe avec cocasserie, et réjouissez-vous de la parution de ce nouvel EP des anglais de RAD PITT. Les potaches ont même poussé le vice jusqu’à piquer au beau Brad une de ses photos de yearbook pour en faire leur profil sur Facebook, ce qui en dit long sur leur sens du droit à l’image. Mais si au prime abord, on pourrait croire à un énième combo Grind avide de private-joke et autres puns plus ou moins habiles, il n’en est rien, et musicalement, RAD PITT est solide, crédible, consistant, et intéressant. Evoluant dans un créneau bien particulier, genre de Crossover global recoupant les pistes Hardcore, Post Hardcore, Noisy Rock et Rock alternatif, les originaires de Colchester dans l’Essex nous offrent donc une petite dizaine de nouveaux morceaux, trois ans après leur dernière livraison Pink, qui avait affolé les webzines les plus underground. Et il faut dire qu’il y a de quoi, puisque leur musique évoque tout autant les UNSANE que le ROLLINS BAND, les SEX SNOBS et JESUS LIZARDS, tout en respectant la nonchalance du Rock Indie anglais des nineties. Jouant la brièveté, le quintet (Nick Smith - chant, Chris Smith - guitare/chœurs, Mat Gilbert - guitare/chœurs, Nick Barnard - basse et Jim Read - batterie) joue donc en rangs serrés, mais ne se contente pas de galéjades balancées vite fait comme les titres des morceaux le suggèrent : leur Hardcore est teigneux, évoque les Etats-Unis, Boston et New-York, Detroit, parfois Londres, mais aussi la Suède des REFUSED et de THE INTERNATIONAL NOISE CONSPIRACY, en gros, le meilleur d’une caste qui se place là où elle veut pour jouer son Rock le plus librement possible.
Un seul crédo, pas plus de deux minutes et quelques au chrono. Mais dans ces deux minutes au maximum, le groupe case le plein de riffs, qui évidemment évitent la franchise trop facile. On ressent la dissonance, les mélodies maladives, la tension rythmique, et si les chœurs se rapprochent d’un Hardcore plus classique, la trame instrumentale choisit des voies moins évidentes. Les cassures sont nombreuses, et découlant directement des enseignements du Post-Rock des années 80/90, évitant le piège du feedback pour se rapprocher de la rudesse urbaine des UNSANE, sans le côté malsain de la chose. Et « Slice o' Pi » n’y va pas par 3.1416 chemins pour annoncer la suite des évènements, avec ses guitares raides comme des piquets FUGAZI, et son chant exhorté. Il est même possible de voir en RAD PITT parfois un frère non reconnu des DESCENDENTS, qui aurait cédé à son penchant le plus féroce envers les AGNOSTIC FRONT (« Office Man »), mais il y a quelque chose de si personnel chez les anglais qu’on rechigne à les comparer à des valeurs plus sûres. Finalement, on se contente d’apprécier leurs ruades viriles, mais fertiles, et d’encaisser « Fridge Space » en pleine face, comme on se prendrait la porte du frigo dans la tronche à deux heures du matin. Pas vraiment aussi festif que son nom ne le laissait suggérer, RAD PITT n’a vraiment rien de fun dans les faits ni le fond, encore moins la forme, mais n’est pas non plus trop chafouin. Toutefois, lorsque les musiciens veulent plomber l’ambiance à la new-yorkaise, ils ne font pas semblant, et « Mr Preparation » de dérouler son mal-être sur deux minutes, avec guitares qui se pendent et batterie qui avance avec peine.
Inutile donc de vous attendre à des coups de folie, ou à des saillies Grind qui tuent la mouche, car même l’intermède Noisy « Xerox 'n' Roll » joue la prudence d’une photocopieuse de bureau tournant à plein régime. Et tout repart de plus belle avec le rageur « Are You Having a Path? », encore une fois chargé d’électricité, malgré quelques riffs plus purement n’Roll. Chant qui se double, chœurs efficients, guitares qui se livrent à un véritable festival de tension, pour un EP qui se consomme bouillant, comme un café noir bien serré et qui va vous agiter toute la nuit. Et quand le groupe joue Heavy, ça sonne (« Driving Miss Crazy »), alors, ne vous gênez pas. Avec ça, vous ne risquez pas de murmurer à l’oreille des chevaux, mais vous pourriez vous laisser tenter par le prochain Fight Club que votre cerveau malade pourrait vous proposer.
Titres de l’album:
01. Slice o' Pi
02. Office Man
03. Fridge Space
04. Mr Preparation
05. Xerox 'n' Roll
06. Are You Having a Path?
07. Assholism
08. Driving Miss Crazy
09. Parkasm
On pourrait aussi citer Tina Turner Fraiseur, Joe Pesci, Boris Viande... et j'en oublie.
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00