The Sacred Oath

Katana Cartel

26/02/2021

Autoproduction

KATANA CARTEL est un jeune groupe australien dont la naissance remonte à 2012, et qui jusque-là, n’avait fait parler de lui qu’en publiant un EP il y a cinq ans, intitulé War Part I. Cette déclaration de guerre annonçait pourtant une suite que les fans (que le groupe appelle « le Cartel ») attendaient de pied ferme, sans savoir qu’il leur faudrait patienter un certain temps avant d’en découvrir la seconde partie du plan. Ce plan est maintenant plus globalement dévoilé, grâce à cette autoproduction, qui en une dizaine de titres soulève le voile sur le plan d’attaque de nos amis australiens, enfin prêts à conquérir le monde. Et quoi de plus efficace pour mettre les foules à genoux qu’un solide Heavy Metal tirant sur le Power ? Rien je vous le concède, et dans les faits - aussi formel soit-il - The Sacred Oath est aussi consistant que classique, et aussi entêtant que conquérant. Le line-up n’a visiblement pas changé depuis les débuts, et le quintet (Matt "Matty" Ientile - basse, John 'JD' Price - batterie, Rob 'Rockit' Georgievski & Dylan "Dylzy" Reeves - guitare, Steven 'Fluffy' Falkingham - chant) profite aujourd’hui d’une solide expérience acquise en huit ans de pratique pour proposer sa musique, solide, inspirée, mélodique et puissante, dans l’optique d’un Power Metal à l’américaine, suffisamment méchant et aéré pour fédérer des troupes importantes.

Inutile de la cacher, la musique de The Sacred Oath n’est pas du genre à révolutionner quel que créneau que ce soit. Elle se contente de relire des partitions écrites il y a longtemps, butinant au gré de son inspiration dans les feuillets du Heavy Metal 80’s tout comme dans ceux du Néo-Power des nineties, se montrant parfois allusive au Thrash du PANTERA de légende (« Dime A Dozen », la référence crève les yeux depuis le titre), pour ainsi proposer un crossover rafraîchissant et distrayant. Avec une formation aux individualités compétentes et à l’esprit d’équipe palpable, KATANA CARTEL peut donc s’appuyer sur de solides fondations pour tenter de transcender son formalisme, tombant parfois dans la recherche d’une inspiration épique lui allant à merveille. Et on prend immédiatement conscience du potentiel du combo une fois la courte intro passée, en s’envoyant le redondant « Air Raid » dans les oreilles. Tempo rapide très marqué, performance vocale intéressante, violence sous contrôle, basse qui roule, les éléments sont tous en place pour provoquer un headbanging furieux, effet justement recherché par le groupe qui ne souhaite pas décrocher la lune sur de fausses promesses.

L’agression est donc immédiate, et si « War Prelude » fait de ses sirènes la jonction avec l’EP précédent, le déluge de décibels qui vous tombe sur la tête vous forcera à chercher un abri pour ne pas exploser sous le feu des projectiles célestes. Riff à la ICED EARTH pour un tempo à la SCANNER, tout est dit avec franchise, et les éléments de négociation vite balayés d’un revers de main. Et pour cause, puisque les australiens connaissent leurs qualités, et se savent capables de mettre les foules à genoux avec leur Metal franc du collier, mais suffisamment souple pour ne pas écraser sans pitié.

Entre Speed raisonnable et Power vraiment musclé, The Sacred Oath est un aveu d’allégeance au Heavy Metal le plus noble, et à ce qu’il peut entraîner de comportements les plus sains. Ainsi, « Bang Your Head » anticipe avec brio les réactions des fans qui ne manqueront pas de faire décoller leur chevelure à l’écoute de cet hymne intemporel, qui permet à Steven 'Fluffy' Falkingham se nous offrir une partie vocale assez fascinante. Refrain immédiat et simple comme un signe de ralliement en concert, efficacité des deux guitares qui se montrent complémentaires, et frappe solide d'un batteur qui s’y connaît en fills et en compression de double grosse caisse. Le son global, un peu stérile et générique parfois, est heureusement sauvé par quelques arrangements plus fins que la moyenne et par de nombreuses cassures en son clair qui dynamisent l’ensemble.

Dès lors, l’album se présente sous la forme d’un catalogue de possibilités, avec des intros synthétiques menant sur des hits purement Metal, des soli de toute beauté et des déviations intéressantes en fin de parcours. Car bien que le groupe ait privilégié l’optique courte et les citations les plus évidentes (« Night Town », qui peut remercier Steve Harris et sa bande), certains titres se permettent une invitation plus poussée, et s’incrustent plus longtemps qu’à l’ordinaire. Les deux derniers chapitres de l’album, totalisant plus de douze minutes de musique montrent le visage d’un groupe qui en veut, et qui n’hésite pas à déployer tout son arsenal pour impressionner. « The Art Of Self-Destruction » débute ainsi comme un futur classique Speed avant de maîtriser sa vitesse pour offrir des nuances prononcées, toujours entre harmonies vocales symptomatiques des nineties, et instrumental fiable voué aux gémonies de la nostalgie 80’s.

« Judge Shredd » et son jeu de mot assez cocasse offre donc la conclusion rêvée pour ce genre d’album, avec ses harmonies martelées, et John 'JD' Price s’illustre encore une fois derrière son kit en offrant à ses camarades une assise plus que solide. On pourra certainement reprocher plusieurs choses à KATANA CARTEL, son absence totale de prise de risques par exemple, mais on ne pourra guère le réprimander pour avoir bâclé le travail. Il y a de tout pour tout le monde sur cet album, du velu qui gratte les thrasheurs sur « The Battle », du saccadé à outrance qui caressera les Heavy Metal kids dans le sens du poil, et en gros, un solide résumé des tendances en vogue il y a quelques décennies. Du bon boulot, qui mérite une suite rapide, et aussi efficace.                     

             

                                                                                              

Titres de l’album:

01. War Prelude

02. Air Raid

03. Bang Your Head

04. Night Town

05. Dime A Dozen

06. The Battle

07. Fragile Denial

08. Grenade

09. The Art Of Self-Destruction

10. Judge Shredd


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par mortne2001 le 06/10/2021 à 18:13
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