Sorte de supergroupe de l’extrême, LUNA IN SANGUINEM peut se targuer de compter dans ses rangs quelques noms fameux de l’underground. On trouve en effet au casting des poids lourds de la domination violente, avec à la guitare et aux chœurs Mike Eisenhauer (EVIL INCARNATE, ex-PERDITION, ex-APOLLYN, ex-XENOPHOBIA, ex-NUM SKULL, ex-PASSOVER MASSACRE), Patt Maxwell à la batterie (EVIL INCARNATE, MINERS, ex-AMULANCE, ex-ARCTIC SYMPHONY, ex-MALIDICTION, ex-PERDITION, ex-NECROPOLIS, R'N'R OVER, ex-WRATH, ex-STEEL RAIN, ex-BOUND TO PLEASE, ex-DE-EVOLUTION OF PAIN, ex-FULL ON EMPTY, ex-KLINGENBERG, ex-NACHO CAMACHO, ex-PROXIMITY), ainsi que Skip McGullam au chant (ex-NUM SKULL, ex-WRATH).
Du beau monde donc, pour un exercice de style entre Death sourd et Thrash qui bourre. Les spécialistes de la cause auront reconnu quelques groupes fameux dans ces CV fournis, dont EVIL INCARNATE, NUM SKULL, WRATH et AMULANCE ne sont pas les moins connus. Des vieux routards de la cause Thrash donc, pour un nouveau départ qui s’appuie sur l’expérience passée pour se projeter vers l’avenir.
Mais qui dit expérience ne dit pas forcément qualité. D’abord parce que les deux mots ne riment pas, ensuite parce qu’ils ne vont pas toujours de pair. Ce qui est assurément le cas ici, malgré de bonnes mauvaises intentions, et la volonté de jouer une musique sans compromis ni concession.
Je l’avoue tout de go, je me suis salement ennuyé en écoutant Flu World Order. Malgré la malice du titre, ce premier album est d’une linéarité tout à fait rédhibitoire, recyclant des riffs méchamment usés, et se reposant sur une rythmique un peu flémarde sur les bords. Loin des créatifs du genre, LUNA IN SANGUINEM se contente de ruer mollement dans les brancards, en combinant les effets d’un Death/Thrash statique et d’un Groove Metal apathique, ce qui est encore plus flagrant sur les morceaux les plus longs.
Comme un album inédit d’EXHORDER joué par un Phil Anselmo de fin de nuit, Flu World Order risque de vous donner la grippe des sens, entre Death automatique de l’orée des années 80 et Thrash nostalgique moderne qui se contente des règles les plus évidentes. Et dites-vous que tout est énoncé sans rien cacher dès « Flesh And The Digital », qui se traîne avec peine dans les escaliers de la brutalité qu’il n’arrive pas à monter.
Dès lors, la suite s’avère prévisible au premier et second degré, et le malaise s’installe durablement, jusqu’à ce que « Succubus Sorrorrity » nous calme de ses arpèges acides en son clair. A ce moment-là, nous en sommes déjà aux deux-tiers de l’album, et l’avis général n’a que peu de chances de pencher du bon côté. Dommage, car ce riff sympathique et syncopé nous réveille de notre torpeur, nous laissant espérer une prise de conscience soudaine des impératifs Thrash.
Mais non, LUNA IN SANGUINEM retombe immédiatement dans ses travers, et s’oblige lui-même à se mordre la queue. En observant le monstre tourner en rond en essayant d’attraper son appendice, on ne peut que sourire tant le félin aimerait nous faire croire à sa dangerosité, désamorcée en quelques minutes par une envie proche du zéro absolu.
On écoute tout bien sûr, et on attend désespérément une idée qui fasse rebondir l’intrigue, une accélération quelconque, une modulation dans le chant, ou n’importe quoi qui nous éloigne de ce mid tempo permanent et de ces riffs repiqués d’un catalogue de VPC Thrash/Death.
Mais loin de se ressaisir, le quatuor (complété de la basse assez fine de Roderick Valdez) s’embourbe dans sa propre litière, et termine son histoire par deux chapitres interminables. Sans vraiment comprendre ce qui a pu pousser des musiciens aussi capables à enregistrer un disque mort-né, je déplore cette attitude attentiste, qui se contente des facilités d’usage, et qui ne cherche jamais la porte de sortie pour aérer un peu la pièce.
Si vous faites partie des complétistes ou des collectionneurs indécrottables, vous pouvez toujours acheter l’album, il fera joli sur vos étagères surchargées. Sinon, vous savez exactement quoi ne pas faire.
Titres de l’album:
01. Flesh And The Digital
02. Feed The Dead
03. Path Of The Skinwalker
04. Let Us In
05. Succubus Sorrorrity
06. Doomsday Network
07. Flu World Order
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
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@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36