Quand ça ne vient pas d’Allemagne, ça vient des Etats-Unis. Quand ça ne vient pas des Etats-Unis, ça vient de France. Et quand ça ne vient pas de France, ça vient des Pays-Bas. Et puis d’Espagne, de Suède, du Chili, de Colombie, de Russie, de Pologne, et même…d’Estonie. Oui, la mort est partout, et il est donc normal d’en trouver trace de sa concrétisation musicale sur la planète entière, ce que ces originaires de Tallinn nous démontrent depuis 2015. Formé cette année-là, le collectif morbide DECEITOME a quand même attendu un an pour publier sa première démo, The Void Abides, avant de transformer l’essai putride la même année avec son premier longue durée. Death Is Called Ethos, sorti en autoproduction nous montrait déjà le visage hideux d’une créature du fond des temps, restée enfermée dans une caverne depuis l’orée des années 90, et n’ayant appris d’autre vocable que celui inventé par les suédois les plus résignés des nineties. Revenant trois ans plus tard avec un nouvel EP sous le bras, les estoniens peuvent cette dois compter sur l’appui conjoint de deux labels, Redefining Darkness Records et Raw Skull Recordz, qui le 2 août dernier ont misé quelques deniers sur ce Flux of Ruin. Sans rien changer à leur philosophie, les DECEITOME descendent d’un cran dans l’ignominie en appuyant sur leurs aspects les plus infâmes et peu ragoutant, le meilleur exemple en étant donné par Anders Melts, nouveau grogneur intronisé en 2017 après la parution du premier long, qui de sa voix caverneuse risque fort d’investir vos cauchemars les plus putrides…Mais les riffs distillés par la paire Ats Aim/Tarvi Neemelaik ne sont pas en reste non plus, allant piocher dans la terre aride la plus souillée de quoi sonner plus grave qu’un tocsin en décembre, et le tout à de sérieuses allures de revival suédois plus vrai que nature, à tel point qu’on se demande si ces cinq morceaux n’auraient pas été cosignés par une association entre ENTOMBED et UNLEASHED.
Flux of Ruin en substance, est un chant de ruines, une vision désolée, un triste spectacle de décembre qui se déroule sous vos oreilles, de l’écho typé HM-2 des guitares en passant par ces variations de rythme qui s’accompagnent de mélodies toutes plus frustrées les unes que les autres. On connaît le processus, par cœur même, mais il fonctionne toujours grâce à cette nostalgie omniprésente qui nous force à regarder en arrière, du temps de notre jeunesse, lorsque le style pouvait et devait encore évoluer. Ici, il est resté bloqué, aux alentours de 92/93, lorsque les suédois et les américains se tiraient la bourre pour savoir quel était le peuple le plus glauque, et chaque titre d’appuyer ses empreintes dans le sol gelé, dès l’ouverture franche et massive éponyme. « First Cause, Funeral Rites », provoque le spectre de Left Hand Path sur le terrain de la Floride, et nous assomme de guitares frigides aux motifs stériles, les dynamitant d’un groove assez inhabituel pour ce genre de réalisation. Et comme si ça n’était pas suffisant, les chœurs, empilés comme des grognements de morts-vivants en rajoutent une couche, sévère et inquiétante, portant le tout à ébullition d’une glaciation paradoxale…Loin des exactions habituelles du Death le plus gras, DECEITOME n’utilise que les ficelles les plus classiques du Death des origines, celui venu du nord, mais en sublime l’inspiration d’une sauvagerie personnelle qui nous évite les redites les plus flagrantes. Chaque morceau a en effet un thème porteur, une ambiance particulière, et cet EP déroule comme un film auditif ses atrocités, toutes plus rigides les unes que les autres, accélérant parfois la noire (« Rhythm of Eternity »), pour raccourcir les débats sans les alléger.
Pas novateur pour deux sous, cette deuxième sortie des estoniens est pourtant une excellente surprise dans un créneau surchargé, qui chaque semaine charrie son lot de déchets, dont le quintet ne fait assurément pas partie. Les deux derniers glaviots sont aussi les plus longs, et les plus oppressants, la section rythmique jouant des coudes (Are Kangus - batterie et Grete-Liisa Sihver - basse) pour imposer sa cadence, laissant les guitares geindre et se plaindre du manque de perspectives vitales dans le lointain. On apprécie ces atmosphères vraiment pesantes, ces silences impromptus et inquiétants, et cette façon de laisser des espaces négatifs pour aérer la putréfaction (« Miasthmatic Breed », joli travail au niveau des arrangements), et ce dernier morceau éponyme qui en rajoute encore dans l’horreur, en accentuant les effets et les strates vocales pour créer un magma démoniaque digne des films de possession les plus crédibles. Cinq chansons, pour un effet maximal, et un résultat qui laisse des traces, tel est la nouvelle étape du parcours des DECEITOME, qui avec Flux of Ruin nous donnent l’espoir d’un futur LP qui pourrait être la nouvelle référence vintage de notre époque. On attend la suite la bave acide aux lèvres…
Titres de l’album :
1.Flux of Ruin
2.First Cause, Funeral Rites
3.Rhythm of Eternity
4.Miasthmatic Breed
5.Deceitome
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