Forever Free

Viana

25/01/2019

Escape Music

Guitariste italien de talent, Stefano VIANA est un pur enfant des années 80, et s’est emparé pour la première fois d’une guitare après avoir entendu Randy Rhoads jouer. C’est alors l’âge d’or du Hard Rock des eighties, et le jeune instrumentiste restera marqué à vie par la découverte de WHITESNAKE, BON JOVI, DEF LEPPARD, Ozzy OSBOURNE ou Y&T. Et peut-on lui en vouloir lorsqu’on est soi-même un enfant des années 80 ? Bien sûr que non, spécialement lorsqu’on est conscient du potentiel du musicien, qui depuis une poignée d’années nous rassasie d’une musique mélodique et nostalgique, et pourtant bien dans son temps. C’est simple, en jetant une oreille sur ses travaux les plus récents, et en prenant note de sa nationalité, on serait en droit de croire que le prodige a été signé sur le label Frontiers, et pourtant, c’est bien chez les concurrents d’Escape Music que son deuxième album est hébergé, ce qui ne change rien au fait que ce Forever Free a largement de quoi séduire les amateurs d’harmonies musclées et toux ceux qui regrettent que l’AOR ne truste plus les premières places du Billboard comme à la grande époque de JOURNEY ou Richard MARX. Et après un premier LP éponyme, qui avait attiré l’attention sur lui, le guitariste de Novara revient donc à la charge sans vraiment chambouler les plans, mais en ayant pris soin de réunir auprès de lui une équipe de mercenaires quatre étoiles, venus lui prêter main forte. Et c’est encore une fois sous la houlette de son grand ami Alessandro Del Vecchio, qui s’est chargé du mixage et du mastering que Stefano nous enchante les oreilles avec ses chansons simples mais débordant de joie de vivre, histoire d’égayer un peu notre quotidien morne et violent…Pas de craintes à avoir donc au moment d’aborder ce second chapitre, mais plutôt une grosse dose d’espoir, de soli en sourires Ultrabrite, et de refrains en soleil levant sur une famille de soap-opera américaine. Car même s’il n’est pas né du bon côté de l’Atlantique, ce cher Stefano a bien appris de ses aînés, au point de leur faire la nique sur leur propre terrain, confirmant que depuis l’orée des années 2000, les européens ont bien appris la leçon.

Pour ce second LP, VIANA, le groupe, a pu s’enorgueillir de participations fameuses, à l’instar du premier tome éponyme. C’est donc après avoir contacté Bryan Cole (GIANT, STEEL CITY), chanteur et producteur de son état, que Stefano s’est mis au travail pour élaborer un nouveau répertoire. Prenant donc la place encore chaude de Del Vecchio au micro, Bryan s’est manifestement fait très plaisir à interpréter ces chansons débordant de bonheur et de mélodies, qui collent à la peau de leur compositeur et de leur interprète. Mais Bryan n’est pas le seul invité de marque de cette réalisation de luxe, puisqu’on retrouve aussi au casting les noms connus de John Roth (WINGER, STARSHIP) aux soli sur trois morceaux, celui de Terry Brock dans les chœurs, ainsi qu’Anna Portalupi (HARDLINE) à la basse, Adam Ernst à la batterie, Francesco Marras à la guitare et Pasquale India aux claviers. Et c’est ainsi que dix nouveaux titres sont nés, respectant l’esprit général du projet, et la nature propre du compositeur et guitariste principal qui n’a rien changé à sa façon de voir les choses, tentant toujours de recréer cette ambiance magique qu’il a connu étant adolescent, et frémissant à l’idée de combiner une fois de plus la science Hard-Pop de BON JOVI et l’art imparable des refrains homériques de JOURNEY. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’entreprise est encore une fois couronnée de succès, puisque Forever Free est un véritable hymne à la liberté, et un voyage sur les autoroutes du Rock le plus nuancé, mais aussi le plus sincère dans les faits. On retrouve donc ces couplets qui roulent sur du velours, ces chorus entonnés à plusieurs voix, ces guitares qui mordent tout en caressant dans le sens du poil, et ces arrangements qui nous replongent avec bonheur dans les années 80, lorsque les permanentes étaient une figure imposée, et que les productions se devaient de sonner comme des génériques de films.

Difficile de ne pas voir en VIANA un concept contemporain aux PALACE, SPACE ELEVATOR, et à une bonne partie de l’écurie Frontiers/AOR Heaven, tant les points communs sautent aux oreilles dès les premières notes de « Forever Free ». Même sens de l’emphase harmonique, même bonheur de jouer des morceaux enthousiasmants, même énergie déployée à bonne escient, pour un résultat qui a de sérieuses allures de Greatest Hits déguisé d’un combo capé. Stefano n’a rien perdu de son savoir-faire, et sa dextérité à la guitare brille encore de mille feux, lui qui pourtant n’en rajoute pas dans la démonstration. C’est à ce point parfait qu’on a parfois la sensation d’écouter des inédits de JOURNEY ou de REO SPEEDWAGON remis au goût du jour, et la comparaison n’a rien d’anodin eut égard au pedigree des deux groupes cités. Evitant avec flair le sentimentalisme dégoulinant, Stefano n’en cède pas moins de temps à autres aux sirènes de l’émotion, permettant à son vocaliste de nous hisser vers les étoiles, à l’occasion d’un sublime « Do You Remember ». Mais ce petit infléchissement ne doit pas faire oublier que les trois quarts de l’album débordent d’allant, recopiant avec fidélité les recettes du beau Jon Bon Jovi, celui qui nous émerveillait les tympans de son diptyque Slippery When Wet / New Jersey (« Friday Night », « In the Name of Love »), sans pour autant sombrer dans le pastiche ou la reproduction un peu trop fidèle pour être louée. On tombe aussi régulièrement sur des traces de pas du trottoir du Sunset, mais aussi sur des réminiscences de la scène européenne des MAGNUM et de DEF LEPPARD, avec cette petite touche très italienne des années 2000 qui a su élever le recyclage au rang d’art majeur. Si certains trouveront le tout un peu trop poli et lisse pour être encore du Rock, les autres, et ardents défenseurs de la cause mélodique jubileront à l’écoute de ces morceaux aux refrains à applaudir des deux mains, qui parfois laissent place à des choses plus ambitieuses.

Ainsi, « Heart Of Stone » permet aux seventies héroïques de s’unir aux 80’s hédonistes, dans un élan presque progressif, mais surtout, efficace en diable. Le feeling n’a donc pas été oublié dans le placard des souvenirs, mais il est très difficile de faire son choix parmi cette foire à la joie, et si certains chapitres se mettent naturellement en avant, les critères de qualité sont maintenus sur la durée, permettant d’apprécier des singles de la trempe de « I Wanna Tell You » que les WHITE LION et KING KOBRA auraient pu co-composer du temps de leur grandeur. Et pour bien prouver son allégeance totale à un Hard Rock vital, VIANA nous sert sur un plateau un final de héros, accélérant le tempo pour faire glisser la sueur et nous faire vibrer de chaleur. Et « We Will Never say Goodbye » d’exploser comme un plaisir trop longtemps contenu. Libre à vous de refuser tout ceci sous des prétextes fallacieux de purisme et de trop grande ouverture, mais ceux qui comme moi n’ont pas oublié l’exubérance d’une décennie qui nous a tout appris (ou presque) sauront reconnaître un musicien vraiment passionné, qui ne fait pas les choses à moitié, et qui assume l’apprentissage de ses jeunes années tout en acceptant d’avoir vieilli. Et le bonheur se faisant rare aujourd’hui, autant en profiter lorsqu’il est offert de si bon cœur. 


Titres de l'album :

                       1- Forever Free

                       2- In the Name of Love

                       3- Heart of Stone

                       4- We Can’t Choose

                       5- Who do you Think You are

                       6- Live Free or Die

                       7- Do you Remember

                       8- Friday Night

                       9- I Wanna Tell You

                       10- We Will Never say Goodbye

Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 26/03/2019 à 18:05
85 %    1300

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report

Star Rider/Blaze Bayley

mortne2001 24/04/2025

Live Report

LOUDBLAST : 40 ans de carrière !

Jus de cadavre 20/04/2025

Vidéos

Big Brave + MJ Guider

RBD 12/04/2025

Live Report

Becoming Led Zeppelin

mortne2001 09/04/2025

Live Report

Klone

RBD 08/04/2025

Live Report

Dr. Feelgood

mortne2001 29/03/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Jus de cadavre

Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)

22/05/2025, 17:52

RBD

On lui doit bien ça !

22/05/2025, 12:08

Humungus

Y nous en faut des comme ça en ZEP...

21/05/2025, 19:27

Jus de cadavre

Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...). 

21/05/2025, 17:13

Moshimosher

J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...

21/05/2025, 16:13

Gargan

Ses élèves ne doivent pas moufter...   

21/05/2025, 14:31

LeMoustre

Groupe Polack + thrash ! On pense immanquablement a Turbo. Et ici ce n'est pas complétement faux avec un son abrasif et des vocaux bien criards. Pas mal du tout cette affaire

21/05/2025, 07:33

Moshimosher

Euh... si cet uploading particulier ne date que de 2 semaines, le morceau a, quant à lui, été dévoilé le 30 janvier dernier ! (Bon morceau au passage !)

20/05/2025, 22:13

Gargan

'même pas une ref à un film de 1984 ;)

19/05/2025, 10:45

Simony

Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)

17/05/2025, 18:12

Ivan Grozny

Très belle affiche.

17/05/2025, 16:57

Ivan Grozny

J'aurais préféré voir le disque interprété entièrement en live.

17/05/2025, 16:47

Ivan Grozny

Lord Worm est de retour ?

17/05/2025, 16:46

Humungus

Et ben dit donc...Y'a du beau monde...

17/05/2025, 10:52

Gargan

Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir

16/05/2025, 06:52

Humungus

Cela me coûte de le dire, mais je plussoie.

13/05/2025, 07:56

Gargan

Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)

13/05/2025, 07:48

Jus de cadavre

Ce son de bâtard à la guitare (comme toujours avec Lik) !

12/05/2025, 21:30

Arioch91

@Orphan, pas grave   

12/05/2025, 19:03

Orphan

Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.

12/05/2025, 14:33