Nous avons enterré 2020 hier soir, c’est donc 2021 qui commence, à peu près sous les mêmes auspices. Mais histoire de dévier le cours des évènements, quoi de plus pertinent qu’entamer ce premier janvier par un album de Thrash, tout comme j’avais achevé ce 31 décembre ? Le Thrash, what else depuis 1983, et c’est une fois encore aux Etats-Unis que l’affaire se déroule, avec le premier long proposé par les VOLTAIC, qui en tant que fournisseurs d’énergie recyclable, proposent des tarifs avantageux pour réchauffer vos oreilles. Originaires de Pueblo dans le Colorado, cette jeune bande hirsute se fend dont d’un premier jet assez intéressant dans les faits à défaut d’être fondamental, et si leur musique se montre hargneuse et puissante, elle sait aussi garder cette patine personnelle qui l’éloigne des hommages les plus prononcés. Sans avoir pris connaissance de l’acte de naissance de cette assemblée frisée, on peut souligner le fait qu’elle a déjà publié quelques morceaux l’année dernière pour nous aiguiser l’appétit, mais autant dire que ce Frail Existence est leur premier témoignage sérieux. Mais en fouillant un peu sur leurs pages officielles, on peut apprendre que le combo s’est réuni sous l’impulsion de Rafi Ornelas, Kenny Landgrave, Jack Ridpath, et Issiah Moreno en janvier 2018.
Le but du jeu était alors de composer un album basé sur le concept d’Apocalypse du nouveau testament, et si la musique ne ressemble pas du tout à du TESTAMENT, elle a ce parfum Bay-Area de la même époque, même si le groupe aime à brouiller les pistes en durcissant son approche. Après avoir laissé murir leur idées, les musiciens ont décidé de plaquer la légende des quatre cavaliers de l’apocalypse sur leur réalité ambiante, et chaque titre de ce premier long est donc un chapitre entièrement dédié à l’un des cavaliers, qui nous expose sa vision des choses. Thématique pour le moins originale, qui tendrait à nous rappeler au bon souvenir du séminal « The Four Horsemen » de METALLICA, mais là encore, les californiens ne constituent pas l’ossature des influences du quatuor de Pueblo. Dans les faits, cette musique sombre et grave ressemblerait à une mixture entre le Thrash californien et le Death à l’Allemande, avec quelques réminiscences de l’approche d’un MORGOTH des jeunes années. C’est sans doute la voix d’Issiah Moreno qui aiguille sur cette piste, son timbre assez raclé et ses lignes vocales hurlées permettant au projet de se coller au train d’un Death/Thrash pas totalement assumé.
Le nom de HEXX peut aussi venir à l’esprit, tout comme celui d’EXODUS pour la franchise des riffs, ou de DESTRUCTION pour leur aspect concentrique. Et dès « Conquest », le titre d’ouverture, VOLTAIC prouve que ses batteries sont bien chargées et que l’impact de la puissance est leur souci majeur. Avec une vitesse d’abattage raisonnable mais une basse roulée qui en fait des tonnes, le groupe étonne, et n’hésite pas à casser le rythme de breaks évolutifs, rappelant ainsi les débuts du PESTILENCE progressif ou d’un ATHEIST en version plus modérée. Des surprises donc à l’écoute de ce premier né, qui ne se contente pas d’une relecture bête et méchante du Thrash de tradition. C’est touffu, dense, tendu, et on marche sur le fil séparant le Metal dur du Metal noir, même si le BM n’a pas droit de cité. Mais en tant que leader et bassiste/chanteur, Issiah Moreno fait un job admirable en soignant ses parties de cordes qui détonnent dans l’optique habituelle du bassiste dit « de Thrash ». On sent que le groupe a un potentiel énorme et qu’il est constitué de fins instrumentistes vraiment passionnés par leur cause. Il n’est même pas interdit de voir en eux des héritiers potentiels du grand POSSESSED, débarrassé de ses obsessions diaboliques.
Du coup, Frail Existence fascine de sa facilité à sauter d’un plan à l’autre sans perdre de sa cohésion. « Enslaved » poursuit cette même veine de Crossover violent, et nous réserve quelques calottes rythmiques assez appuyées, tandis que l’intro Noisy de « Famine » s’adapte à la thématique en faisant sonner les trompettes de Jéricho plus tôt que prévu. Avec son climat lourd et Doom, ce morceau offre encore une cassure dans la continuité, et confère à l’album une pluralité dans la globalité, nous évitant la linéarité habituelle des efforts Thrash old-school. « Famine » nous permet donc d’apprécier le talent de ces créatifs qui ne font pas semblant d’être hargneux, et si le timbre de Moreno pourra peut-être lasser les amateurs de nuances, la complémentarité des guitares d’Isaiah Rivera et Kenny Landgrave leur fera vite oublier ce grief. Les deux compères malmènent leurs cordes en riffs et en soli, et nous offrent un véritable festival d’accroches démoniaques, utilisant les leçons de l’école allemande mais aussi les retenues de la fac américaine.
Bien que courts, les titres recèlent un nombre conséquent d’idées, de changements de cap, et si parfois, la franchise semble dominer les débats (« War »), les malins ont tôt fait de changer leur fusil d’épaule pour nous faire bifurquer dans leur inspiration du moment.
Intelligent, ce premier album permet aux VOLTAIC de nous inonder d’une lumière blanche et chaude, peut-être un peu froide pour certains puisque tous les tics les plus joyeux sont laissés à la concurrence, mais avec une crise de folie comme « Death », la passion se montre sous son jour le plus sincère, et les soli incendiaires pleuvent comme des plaies d’Egypte.
Une bonne prise de contact donc, et une façon de commencer 2021 pied au plancher, mais avec suffisamment d’expérience pour négocier les virages. Espérons toutefois que le thème de cet album sorti le 31 décembre 2020 n’annonce pas l’apocalypse à venir.
Titres de l’album:
01. Conquest
02. Enslaved
03. Famine
04. Plagued Pleasure
05. War
06. When the Scales Tip
07. Death
08. Frail Existence
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31