Surprenant. Voici en substance le premier qualificatif venant effleurer l'esprit à l'écoute de ce nouvel opus de TURNSTILE. Après avoir commis un véritable hold up il n'y a guère que 3 ans avec un « Time & Space » aussi jubilatoire que délicieux, l'attente de ce nouvel album des natifs de Baltimore, dans le Maryland, s'est avérée intenable pour son public et même au-delà. Il faut dire que les prestations scéniques du groupe sont apocalyptiques, tant en festival qu'en salle à capacité réduite, terrain de jeu idéal où la saveur brute et sans concession du groupe se déguste le mieux. TURNSTILE a su prouver avec son deuxième album sa capacité à rassembler les chapelles, hardcore, bien entendu, puisque c'est bien cette scène dont il est issu, mais également une frange plus ample du public, allant des aficionados de musique électrique au sens le plus large du terme, jusqu'aux hipsters les plus caricaturaux en passant par les petits jeunes en mal de sensations fortes. Il faut dire que son approche et sa conception du hardcore ratisse large, n'hésitant jamais à pousser le curseur de la mélodie et des vocaux chantés relativement loin. Sur ce « Glow On » fraîchement paru, le vocaliste Brendan Yates et ses potes semblent avoir voulu élargir davantage encore leur audience, inconsciemment ou non.
Remarquable dès le titre d'ouverture, le groupe a souhaité privilégier une vision très aérienne et synthétique de son œuvre, une impression confirmée par la suite des morceaux s'enchaînant sans difficulté particulière. L'utilisation de machines, synthétiseurs ou filtres vocaux, s'entremêle à des percussions tantôt discrètes, tantôt franchement assumées. Mais toujours cette volonté farouche de ne jamais trop s'éloigner de sa base même s'il ne devient pas déraisonnable de qualifier désormais la musique de TURNSTILE de punk/hardcore... popisant. Ça y est, le mot est lâché ! Les réfractaires et autres intégristes du mouvement hardcore vont sans doute crier au scandale et à la trahison, si bien qu'il n'est pas impossible de découvrir un tout nouveau public, plus abondant et plus jeune encore, lors des shows à venir, voyant les old timers déserter le pit. Pourtant, à bien y réfléchir, si un groupe de hardcore de la dernière génération peut s'enorgueillir d'incarner le renouveau du genre sur des fondamentaux directement empruntés à la tradition, TURNSTILE figure sans aucun doute parmi l'élite des prétendants, en en devenant même son plus digne représentant. Car la formation du Maryland n'est jamais vraiment parvenue à s'inscrire durablement dans une case prédéfinie, bien trop étroite pour son talent, son esprit non-étriqué et son panache. Alors c'est entendu, les morceaux de ce nouvel album paraissent différents, et le sont d'une certaine manière, mais il faudrait se poser en véritable héros de la mauvaise foi pour prétendre voir dans ces nouvelles compositions un condensé de titres bas de gamme. La puissance des rythmiques est bien là, fait le job, la voix de Yates affiche une couleur artistique de plus en plus étoffée et luxuriante, et l'apport synthétique se fond dans l'édifice de manière bien moins abrupte que certains veulent bien l'admettre. La prise de risque est malgré tout très importante pour TURNSTILE avec cette approche des plus surprenantes, laquelle ne sera pas forcément synonyme d'échec individuel et commercial. A-t-on reproché à un SHELTER d'adoucir quelque peu sa musique au milieu des années 90, devenant ainsi une petite « attraction » MTV à l'époque de « Beyond Planet Earth » (1997), voyant le clip de « Whole Wide World » tourner de manière récurrente sur la chaine américaine ? Un virage déjà largement amorcé à l'époque de l'album précédent,« Mantra » (1995) – remember « Civilized Man » ou « Here We Go », lesquels avaient suscité appréciations et réactions diversement approuvées. TURSNSTILE semble vouloir s'inscrire dans cette dynamique, celle de faire progresser son œuvre, son approche musicale singulière et sa production alambiquée, sans forcément renier ses racines, son sceau indélébile sur la scène hardcore moderne. Pour les plus réfractaires à l'évolution, et Dieu sait s'ils sont nombreux, notamment au sein de la scène hardcore, ils pourront toujours se contenter des AGNOSTIC FRONT, HATEBREED et autres MADBALL, lesquels resservent inlassablement la même formule depuis une bonne vingtaine d'années, au bas mot, et dont l'intérêt s'amenuise à chaque nouvelle sortie, à l'image de leurs prestations scéniques respectives. De son côté, TURNSTILE a les deux pieds bien ancrés dans le présent tout en incarnant pleinement son rôle de probable futur candidat aux plus hautes fonctions de la scène mondiale. Evolution ne rime pas forcément avec trahison. Probité et sincérité, en revanche, le font davantage avec distinction.
Une nouvelle fois, « Glow On » ne se résume pas à ses machines, ses boucles ou ses effets sur les voix. Il s'agit d'une œuvre complète à laquelle il faut laisser du temps, afficher une réelle volonté de pénétrer son for intérieur, de l'apprivoiser en faisant preuve d'abnégation pour en découvrir toutes les variables et la profondeur. Un très bon album, désarçonnant de prime abord, mais d'une opulente richesse, quoi qu'en pensent certains.
Liste des titres
1– Mystery
2– Blackout
3– Don't Play
4– Underwater Boi
5– Holiday
6– Humanoid/Shake It Up
7– Endless
8– Fly Again
9– Alien Love Call
10– Wild WRLD
11– Dance-Off
12– New Heart Design
13– T.L.C ( Turnstile Love Connection)
14– No Surprise
15– Lonely Dezires
cool
Excellent groupe, excellent disque ! C'est du Hardcore Pop ou de la Pop Hardcore mais ces mecs savent écrire des tubes !
Et on va à la ligne de temps en temps monsieur AlexXxis????
TU VEUX NOUS FAIRE SUFFOQUER, C'EST CA??????
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36