Tout ça pourrait induire en erreur, mais quelques secondes d’écoute ainsi qu’un coup d’œil à la pochette suffisent à dissiper le malaise éventuel. Non, Mick DEVINE n’est pas Mink DEVILLE, époque oblige, mais style pratiqué aussi. Inutile de vous attendre à des volutes de cigarillo dans un club cubain, ici, nous évoluons plutôt en pleine lumière d’un soleil anglais qui une fois n’est pas coutume, brille au travers des nuages londoniens. Mis à part que l’action ne se situe pas dans la capitale anglaise, mais dans un petit bourg nommé Market Harborough, et Mick, vieux de la vieille malgré une discographie récente, est né à Bulawayo, en Rhodésie du Sud. Ceci étant posé, toutes ces indications ne vous diront peut-être pas grand-chose si vous n’êtes pas un adepte de la cause Rock mélodique, même si le nom de Mick est associé depuis les années 2010 à un outsider de poids, je veux bien sur parler de SEVEN. SEVEN, groupe aux deux albums impeccables, dont un premier qui aurait dû voir le jour dans les années 90, nous avait laissés il y a trois ans dans l’expectative d’un troisième chapitre, qui finalement, n’a pas encore vu le jour. Shattered, le second LP de SEVEN (Austin Lane, Keith McFarlane, Mick Devine, Pat Davey, Simon Lefevre) devra donc patienter encore quelques temps avant de se voir offrir une suite légitime, puisque le CEO d’Escape Music en a décidé autrement. Khalil Turk a donc présenté Mick à Steve Morris (LONERIDER, HEARTLAND, IAN GILLAN BAND), histoire que les deux hommes développent un partenariat en écriture et composition, avant d’ajouter à l’équation Brian J. Anthony (LONERIDER, STEVE WALSH, OVERLAND), multi-instrumentiste omni-discipliné et gravement doué dans de nombreux domaines. Le résultat ne s’est pas vraiment fait attendre, et se présente aujourd’hui sous la forme d’un premier album solo onze titres, composé et enregistré à plusieurs, mais symptomatique de la patte d’un chanteur au parcours impeccable, et assez bizarrement mésestimé…Alors, fans de SEVEN, ne vous attendez pas vraiment à une suite logique des œuvres de votre groupe adoré, puisque la tonalité choisie ici est plutôt en demi-teinte, et empreinte de Rock west-coast tel qu’on pouvait le pratiquer dans les nineties, nuancé de Pop anglaise de première classe. Et faites-moi confiance, Mick n’en manque pas.
Je parle de Rock US, de Pop, mais la force de Hear Now est d’inclure des influences diverses pour les amalgamer dans un tout totalement cohérent. Il n’est d’ailleurs pas intrigant de rapprocher le nom de Mick DEVINE de celui de Rick SPRINGFIELD, puisque Rocket Science se rapproche assez de ce premier effort en solo, spécialement lorsque les musiciens se laissent aller aux joies de la Country flavoured Pop sur le soft mais séduisant « Hope Rising ». A l’écriture de ces mots, je sens que j’ai déjà perdu l’attention d’une bonne partie de mon lectorat, qui éprouvera une très légitime sensation de rejet inconscient. Alors, puisqu’il faut bien l’avouer, Mick DEVINE et ses comparses ont plus joué la carte du Classic Rock légèrement musclé, mais suffisamment harmonique pour ne pas perdre pied, et tourné le dos à un Hard FM calibré pour se laisser aller aux plaisirs des harmonies subtiles et des rythmiques nuancées. Pourtant, les débats s’entamaient d’eux-mêmes sous des auspices plutôt abrupts, avec l’ouverture agressive de « Strange Voices », le plus à même de rappeler aux fans le parfum de SEVEN, sans pour autant en reprendre les fragrances à la goutte près. Guitare saignante, riff redondant, voix qui force le trait, tout était fait pour vous entraîner à la suite d’une musique gonflée aux entournures, mais encore assez abordable pour ne pas faire fuir le grand public. Sauf qu’au lieu d’enchaîner dans la même veine, le trio créatif de base a préféré faire place à l’honnêteté, pour ne décevoir personne, et lâcher le syncopé « Live Forever », plus volontiers symptomatique de Richard MARX que d’ECLIPSE ou HAREM SCAREM. On appréciera bien évidemment la rythmique chaloupée, la guitare qui se souvient de Lenny Kravitz et de Joe Perry, mais l’énergie ambiante laisse rapidement la place à des sentiments plus intimes et à une ambiance plus confinée. Et « Home » de sonner le rappel des romantiques et des sensibles de ses strates vocales parfaitement superposées et de sa mélodie très prononcée. Soft donc, mais pas mélasse ou guimauve pour autant, Hear Now est donc à prendre tout autant comme une parenthèse que comme le signal du départ d’une carrière en solo, qui affirme les positions et affiche les choix sur son cœur.
Produit par Brian J. Anthony, coproduit par Steve Morris et Mick Devine, enregistré, mixé et masterisé par Brian J. Anthony, ce premier album est donc le fruit des efforts de trois hommes complètement en phase avec leurs affinités. Remplis de parties de guitare en son clair, de lignes de chant pures et d’arrangements travaillés, ces dix morceaux font donc la part belle à une musique populaire mais non populiste, avec ces clins d’œil aux modes radiophoniques en vogue ces quarante dernières années aux Etats-Unis. Mais avec une assise totalement européenne, et des allusions à certains groupes anglais (SHY notamment), Mick DEVINE évite avec brio les récifs dangereux de l’AOR à la suédoise tellement en vogue cette dernière décennie, au prix d’un adoucissement global qui rebutera les plus méchants des vilains. Il sera donc très difficile pour les chevelus les plus hirsutes de se reconnaître dans la quiétude Pop de « Standing In The Middle », ou dans l’équilibre Classic Rock de « Life Goes On ». L’analogie avec Rick Springfield était donc tout sauf anodine et gratuite, puisque les deux artistes semblent partager les mêmes accointances. Mais entre une production parfaite aux dimensions humaines, de fréquentes allusions à la scène Modern Country US (« Another Way », que les HIGHWOMEN auraient pu nous offrir sur leur premier album éponyme), un Brian J. Anthony faisant feu de tout bois (outre la production, l’enregistrement, le mixage et le mastering, l’homme s’est offert des parties de basse, de guitare, de batterie et de claviers, en sus de la mandoline), et Mick qui vocalise et taquine les claviers avec bonheur, Hear Now est une fontaine de jouvence et un disque duquel exsudent des torrents de bonheur musical qui n’ont que peu d’équivalent actuellement.
Pourtant, avec onze morceaux et quarante-cinq minutes de musique, la redondance et la linéarité auraient pu s’inviter au banquet. Heureusement pour nous, des titres plus puissants se fraient un chemin dans la quiétude ambiante, comme « Game Over », qui galope sur un up tempo qu’une guitare aux licks enflammés semble particulièrement apprécier. Le LP se termine par une énième preuve de savoir-faire harmonique, via l’épilogue splendide de « Promise Me » qui une fois encore, se voit blindé de guitares bavardes et de soli en bravade. Un disque poli, mais pas émoussé, frais, mais pas gelé, qui donne le sourire et applique du baume Rock et Pop au cœur.
Titres de l'album :
01. Strange Voices
02. Live Forever
03. Home
04. So Much Better Now
05. Hope Rising
06. Standing In The Middle
07. Life Goes On
08. Another Way
09. Life Is An Open Road
10. Game Over
11. Promise Me
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