Si vous n’êtes pas un thrasher averti, si vous n’étiez pas un habitué des colonnes « chroniques » de Hard-Rock Magazine dans les années 80, ou spécialiste/anthropologue de la musique extrême australe depuis trente ans, il y a peu de chances que le nom de HOBBS' ANGEL OF DEATH vous dise quelque chose.
Il m’évoque pour ma part une large frange de la scène underground de l’époque, celle qui comptait dans ses ranges des hordes de groupes de série B qui ne sont jamais parvenus à imposer leur griffe sur la durée, encore moins de provoquer un séisme de leurs riffs tranchants.
L’histoire du groupe est plus ou moins celle de son leader, Peter Hobbs, musicien local désireux de jouer une forme assez particulière de Metal extrême, le « Virgin Metal », qu’il définissait lui-même comme une mouture très pure de Heavy, non dilué et non contraint à respecter des obligations de métissage pour séduire les masses. L’histoire du combo est assez trouble, et sa production plus qu’éparse. En trente ans d’existence depuis la première démo Virgin Metal Invasion From Down Under (à vos souhaits), HOBBS' ANGEL OF DEATH n’a sorti que trois longue durée, un split et une compilation, Hobb’s Satan’s Crusade, ce qui en fait un des ensembles les moins productifs du genre.
Car Peter aime les pauses. Enfin pas directement, mais il justifie ses longues absences par un professionnalisme et un perfectionnisme qui l’obligent à tenter le coup de l’album parfait à chaque occurrence, un peu de la même manière que Tom Schultz de BOSTON avait de réenregistrer à l’infini les parties de Third Stage jusqu’à ce qu’elles soient assez polies pour briller dans la nuit.
Mis à part le fait que Peter n’est pas Tom, et que HOBB’S n’est pas le BOSTON du Thrash Metal. Le premier album éponyme sorti en 1988 n’avait recueilli qu’une indifférence polie de la part des médias, et un intérêt léger des fanzines spécialisés, et faute avouée étant demie pardonnée, il faut reconnaître que le Metal assez passe-partout de l’ami Peter n’incitait pas à l’enthousiasme.
Après sept ans de disparition, l’animal bricola les ailes de son ange d’infortune pour lui permettre de s’envoler à nouveau sur Inheritance, un poil plus aventureux et inspiré que son prédécesseur, et une fois de plus, hiatus, et retour sur la scène à l’orée des années 2010 pour que l’aventure continue avec de nouveaux compagnons.
2016, troisième LP des Australiens, pour le compte des passionnés de Hell’s Headbangers Records, et dix ans de préparation pour donner un nouveau chapitre et éclairage sur la conception très personnelle du Virgin Metal de la part de Peter.
Musiciens affutés, créativité retrouvée, à quelle sauce allait-on être dévorés ? Il faut reconnaître que le plat d’aujourd’hui est plutôt relevé, même s’il ne révolutionnera pas les tables dressées en Europe pour célébrer le retour en fanfare d’un Thrash assez éprouvé, mais encore frais malgré les années.
« J’ai réenregistré le nouvel album trois fois. Mon but était d’offrir à l’industrie un album plus mature. Les tentatives précédentes étaient bonnes, mais je n’étais pas totalement satisfait du résultat, alors j’ai attendu patiemment d’être pleinement comblé par celui-ci. Et je pense que ça se ressent au travers du nouvel album. Je pense que Heaven Bled est aussi bon que mes précédents disques, écrit et produit par moi-même, et plus ouvert et propre à satisfaire une large part de l’auditoire Metal ».
Il est évident qu’un concepteur ne va pas dénigrer son propre travail, mais est-ce qu’un regard objectif pourra corroborer cet enthousiasme avec toute l’objectivité nécessaire ?
En partie oui, puisque Heaven Bled dame largement le pion aux deux précédentes réalisations de Peter en termes d’efficacité et de créativité.
Les morceaux sont longs mais bien construits, la technique, bien qu’affirmée ne prend pas le pas sur la brutalité, et le tout n’est pas dénué d’une certaine finesse d’esprit et de trait.
L’homme s’est même permis quelques brûlots vraiment chauds, comme en témoigne le lapidaire et concassant « Final Feast », qui effleure les traits les plus symptomatiques de SLAYER en les confrontant au purisme Metal du JUDAS PRIEST le plus radical. Comprenez par cette comparaison, « «Painkiller » se prend Christ Illusion en pleine gueule », ce qui vous en conviendrez, est une image assez…imagée.
Breaks à profusion, parties Heavy, accès de fièvre Thrash, le modus operandi de Peter n’a pas changé, mais est effectivement parvenu à un stade de maturation avancé. On y retrouve tous les tics du sympathique compositeur Australien, ces riffs de guitare qui virevoltent comme des pies en plein vol et qui sonnent parfois un poil accélérés au mixage, ces rythmiques ébouriffantes de virtuosité violente, et ces pavés massifs balancés en pleine face d’amateurs de Metal un peu trop timorés.
La méthode atteint même une certaine perfection dans l’exécution, et le dantesque « Suicide » permet même de retrouver les sensations éprouvées il y a quelques dizaines d’années, lorsque le Thrash luttait encore de ses dernières forces contre un Death implacable prêt à le terrasser.
Pics de vitesse appréciables, soli incandescents, harangues vocales véhémentes, pilonnage incessant palliant une créativité aux abonnés absents, c’est une façon de procéder rassurante pour les hordes thrashisantes qui regrettent leur headbanging d’antan.
Efficace donc, mais Heaven Bled à les défauts de ses qualités. En tapant sur l’heure de production, il renonce à la brièveté indispensable à ce genre de réalisations, et tombe dans le piège du pétard à la mèche trop longue. Les idées se retrouvent usitées à intervalles réguliers, et le gosier de Peter à souvent tendance à hurler dans le vide («Heaven Bled », aux pourtant délicieuses intonations Death). Trop plus trop égale pas assez, malgré quelques intros morbides bien senties (« Depopulation », que n’aurait pas renié un OBITUARY fatigué des notices nécrologiques), et quelques rondes de riffs agités par des blasts possédés (« Il Mostro Di Firenzi »). La production un peu concentrée n’aide pas vraiment à décoller, même si elle favorise certains morceaux « à ambiance », dont le final « Abomination » est la meilleure illustration.
Non, Heaven Bled n’est pas un disque raté, loin de là. Il se situe dans une bonne moyenne de Thrash très violent et sombre, reste à l’image de son concepteur, et se veut honnête et légèrement ambitieux. Il s’écoute en partie avec plaisir, il suffit en effet de choisir ses morceaux préférés pour le ramener à une durée plus facile à supporter.
Justifie-il une telle attente ? La réponse est probablement non, mais chacun jugera selon son humeur du moment. Mais je ne peux m’empêcher d’éprouver une profonde sympathie pour un musicien qui s’accroche à sa passion de cette façon depuis tant d’années, sans rien attendre d’autre que l’affection et la fidélité de fans qui ne l’ont jamais laissé tomber.
Titres de l'album:
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18