SPIRITWORLD, c’est une idée bien précise de la conquête de l’Ouest, quelque part entre Ennio Morricone, Sergio Leone, le post-ap italien, et les exactions viriles de SLAYER, PANTERA et surtout, Rob Zombie. Un truc fantastique, avec personnages improbables, dialogues impeccables, et or au bout du chemin. Enfin, de l’or, plutôt de l’horror, l’or des pauvres et des zombies du tamis qui s’échinent jour après jour pour voir apparaître sur la grille les précieuses paillettes. Les mains sont calleuses, les fronts brûlants, mais l’énergie déployée est au moins proportionnelle à celle investie pour raconter l’histoire en tant qu’observateur extérieur. Ou intérieur, selon le point de vue.
Ces cinq pistoleros agitent la scène de Vegas depuis quelques années maintenant, en combinant l’univers des LENINGRAD COWBOYS et la scène encore en friche d’un obscur combo Country en quête d’absolution. Il ne serait même pas étonnant d’y croiser le fantôme de Johnny CASH, devisant avec les CRAMPS, ZODIAC MINDWARP autour d’un verre de bourbon rempli aux deux tiers. C’est en tout cas l’ambiance qui transpire de ce nouvel album, le troisième et donc le plus important d’un début de carrière. Mais faites confiance à ce gros truand de Stu Folsom pour brosser un tableau poussiéreux de ses fantasmes qu’il ne grave pas sur pellicule, mais sur bande. Et celle qui l’accompagne est rodée aux plus gros hold-up de l’histoire.
SPIRITWORLD, ce sont donc ces cinq cowboys qui posent sur fond de désert. Stu Folsom (chant), Matt Schrum (guitare), Nick Brundy (basse), Preston Harper (batterie), Randy Moore (guitare), à peine remis d’un Deathwestern qui mordait la poussière et les douilles reprennent donc la route pour arriver à l’heure au prochain arrêt. Avant midi évidemment, l’heure des duels, la mine souriante mais la gestuelle sans équivoque. Helldorado et son jeu de mots à la Blackie Lawless propose donc ce melting-pot incroyable que le groupe a toujours pratiqué, mais cette fois-ci porté à une ébullition digne des plus hautes températures du désert de la mort. Des guitares, bien sûr, un beat appuyé, des arrangements thrashy et une énergie de tous les diables, pour le crossover le plus méchant du marché.
Et si les doutes viennent vous chatouiller, écoutez « Waiting on the Reaper » pour les dégager. Rarement Thrash aussi efficace aura été déguisé en conquérant de l’Ouest, comme ces sagouins qui portent un costume à se faire jeter des citrons en pleine gueule au Mexique.
Leur label se frotte les mains, puisque ce sont eux qui prennent tous les risques. Mais ces risques sont calculés au regard d’une originalité ne se démentant jamais. Car mélanger les ingrédients est une chose, mais obtenir un cocktail revigorant et goûteux en est un autre. Le Thrash et le Hardcore, on connaît depuis longtemps. La Country & Western et le Rock aussi. Le Death Rock et les réflexes Heavy itou. Mais tout ça en même temps, c’est beaucoup moins courant. Et pourtant, ça fonctionne. Et pas qu’un peu.
SPIRITWORLD - à mon humble avis - vient de pondre le disque le plus excitant de cette première moitié 2025. Un truc qui paradoxalement est bouillant mais rafraichissant à la fois. Quelque chose qui juxtapose le bouseux du sud au thrasheur de Californie, et qui n’hésite pas du tout à la jouer hors-contexte. Et il faut du culot pour placer en plein milieu de l’aventure un truc aussi malin que « Prayer Lips », repos du guerrier qui cite les grands du Folk ricain et Devin Townsend en pleine introspection bluesy/space.
Mais ce qui est toujours aussi remarquable dans le cas de ces pingouins du chaud, c’est ce que cette originalité ne prend jamais le pas sur l’efficacité. Pas question de s’en remettre à un gimmick trop facile pour faire passer la pilule, il convient de composer de véritable chansons qui tiennent la route et qui sont capables de fédérer tout le monde, ou presque. « Oblivion », pour l’exemple, sonne comme la révolte de prisonniers dans un bunker fédéral des plus dangereux. On visualise bien le bordel et on peut presque sentir la sueur couler du front des matons. Un chaos incroyable, transposé dans un univers entre vie et mort, entre cartoon et surnaturel, entre magie et pragmatisme sans manières.
On peut avouer prendre son pied en écoutant un disque tout en restant objectif. Ça n’est pas une question, mais une affirmation, et la toute petite demi-heure autorisée passe bien trop vite. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de cet Helldorado, qui frappe très fort et très vite. Les guns brillent au soleil, les chapeaux cachent les regards en biais, et l’atmosphère est pesante. C’est à qui tirera le premier, et le plus précis.
Bang. You’re dead.
Il est assez jouissif de se rendre compte que Kerry King, Rob Zombie et Billy Graziadei auraient pu former un gang, ennemi de la terreur SLIPKNOT/FIELDS OF THE NEPHILIM. Sur le papier c’est n’importe quoi, mais en musique ça donne l’affrontement terrifiant « Stigmata Scars ». Et ça gratte comme de la toile de jute pour se protéger des rais. On se fout complètement du lendemain, et on attend juste le soir pour en taquiner un ou deux autour d’un feu.
Le Rock réchauffe les âmes et les cœurs, même de pierre.
Titres de l’album:
01. Abilene Grime
02. No Vacancy in Heaven
03. Western Stars & The Apocalypse
04. Bird Song of Death
05. Prayer Lips
06. Waiting on the Reaper
07. Oblivion
08. Cleansing
09. Stigmata Scars
10. ANNIHILISM
Pour moi, par ordre décroissant préférentiel, ce sera :Massacra - Enjoy the ViolenceMercyless - Abject OfferingsLoudblast - Disincarnate
23/04/2025, 12:56
Allez, mon top 3 français des années 90: Massacra - Signs of the Decline Mercyless - Abject OfferingsLoudblast - Sublime Dementia
23/04/2025, 08:42
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38