Highway to Heartbeak

Stardust

09/10/2020

Frontiers Records

Un petit groupe hongrois qui attire l’attention du plus gros label européen d’AOR et de Hard Rock mélodique, c’est un peu le conte de fée que tout le monde aime. Le genre d’histoire qui rappelle ces légendes américaines de groupes jouant sur des petites scènes alors qu’un gros manager/producteur est dans la salle incognito, et qui se retrouvent signés sur des majors, avec une gigantesque tournée prévue après qu’ils aient décroché leur premier hit single. C’est pourtant ce qu’ont vécu les STARDUST, qui visiblement ont vraiment un nuage de poussière d’étoiles qui gravite autour d’eux, puisqu’avec un seul EP autoproduit dans la poche, le quintet est parvenu à persuader ce bon vieux Serafino de les héberger et de les promouvoir en Europe. Là aussi, la signature résulterait selon la légende de l’insistance des fans du groupe auprès du staff du label pendant l’un des fameux Frontiers Rock Festivals, mais en écoutant le premier LP de ces originaires de Budapest, je ne peux que comprendre la foi de leur fanbase. Dans un créneau très risqué de nostalgie Hard Rock mélodique, teinté d’AOR sensible, les hongrois ont réussi à défier les américains et les italiens sur leur propre terrain, se payant même le luxe de les battre en termes de fraîcheur et d’énergie, ce qui n’est pas le moindre des exploits. Et de fil en aiguille, de tube en hit, le petit poucet est en passe de se transformer en Cendrillon du bal harmonique, nous livrant là une performance hallucinante, qui a quand même bénéficié d’un gros coup de pouce de deux princes charmants.

En effet, STARDUST a pu se reposer sur les épaules solides de deux grands noms de la musique, Mark Spiro (BAD ENGLISH, HOUSE OF LORDS, GIANT) et Tommy DENANDER (RADIOACTIVE, OVERLAND, Steve WALSH), pour assumer la préparation de ce premier grand soir, et immanquablement, Highway to Heartbeak brille comme le diamant qu’il est, le groupe ayant même eu la bonne idée de citer la belle Pat Benatar dans le texte en reprenant son « Heartbreaker ». D’un autre côté, « 2nd Hand Love » leur a été ciselé par Mark Spiro lui-même, qui a fait un sacré cadeau aux hongrois en leur offrant un hit de cette ampleur, qui nous replonge directement dans les années 80 de WINGER, SLAUGHTER, SURVIVOR et autres BON JOVI. Bien sûr, l’album en gagne une énorme plus-value, allant même jusqu’à saluer de la main les cousins suédois, certainement médusés de voir un autre peuple faire aussi bien qu’eux en termes de vintage remis au goût du jour. Mais l’expression résume très bien l’attitude et la philosophie des STARDUST, qui sont très conscients de ne rien avoir inventé. Fondé en 2015 par deux amis, Adam Stewart (chant) et Tim Keeley (batterie), et rejoints rapidement par trois autres membres, Facey (guitare/choeurs), Dave Legrand (claviers), et Ben Martin (basse/choeurs), STARDUST n’a d’autre ambition que de céder à sa passion, celle d’un Hard Rock clairement ancré dans le passé. D’ailleurs Adam Stewart, chanteur et membre fondateur n’hésite pas à déclarer sans aucune gêne :

« Nous adorons DEF LEPPARD, WINGER, JOURNEY et tous les trucs des années 80… Alors, nous avons pris toutes ces influences et nous avons mixé ça à la mode STARDUST. » 

Et le bougre, avec sa naïveté presque touchante touche du doigt la quintessence de la vérité, puisqu’on retrouve en effet ces influences dans la musique de son groupe, chaude comme un soleil d’été, et joyeuse comme un sourire californien. Impossible de résister au charme de ces compositions simples mais truffées de refrains fédérateurs et de chœurs charmeurs (« Shout It Out »), et impossible de ne pas ressentir les effets du bronzage sur la peau en écoutant ce LP chargé en UV. Et lorsque la bande se laisser aller à la douceur d’une fin d’après-midi, il retrouve la magie de DEF LEPPARD pour ces blue-songs qui laissent le cœur un peu nostalgique (« Can’t Stop Loving You »). Le son, évidemment parfait - critères d’exception Frontiers oblige - met admirablement bien en valeur tous les instrumentistes, offrant une rondeur bienvenue à la basse de Ben Martin, et matifiant la batterie de Tim Keeley, qui peut s’en donner à cœur joie lors de ses numéros en up tempo. D’ailleurs, l’album est marqué par ce beat frénétique, qui évite de tomber dans la mélasse des bons sentiments trop prononcés, et les chansons sont volontiers agressives, restant toutefois dans les balises d’un Hard Rock harmonieux. Cela dit, STARDUST ne se prive pas pour emballer les débats, retrouvant la fougue d’un SWEET à l’occasion du refrain explosif de « Eye To Eye », autre tube incontestable. Mais comment mettre un titre en avant au détriment d’un autre lorsqu’ils ont tous l’ampleur de tubes imparables des années 80 ? Et le tracklisting prend des allures de boom eighties menée par un DJ impeccable qui connaît ses références américaines sur le bout des doigts, et qui exhume des perles AOR inestimables (« Hey Mother »).

Mais outre les compositions immaculées, l’autre atout de Highway to Heartbeak reste la voix incroyable de pureté et de puissance d’Adam Stewart, capable de rivaliser avec les Jami Jamison et autres Steve Perry, tout en gardant cette touche européenne plus souple et moins démonstrative. Mais lorsque l’homme grimpe dans les aigus, il ne fait pas semblant, et se montre capable d’enflammer n’importe quel couplet classique, alors que les soli de Facey retrouvent l’incandescence du légendaire Neal Schon. Une formation très en place donc, humble mais consciente de ses moyens, et ayant le culot de reprendre à sa sauce du Pat Benatar en y ajoutant une partie plus personnelle. Tous les amateurs de Hard Rock/AOR calibré années 80 risquent donc de se fédérer autour de ce groupe, et chacun choisira son chapitre préféré pour mettre en avant les nombreuses qualités des hongrois, même si l’entame « Runaway » n’a rien à envier en termes d’intensité à son pendant Bon JOVIen, ou si « Perfect Obsession » n’aurait pas dépareillé sur le meilleur album de SLAUGHTER ou sur une compilation d’inédits de DEF LEPPARD.  Quoiqu’il en soit, STARDUST incarne à merveille la relève de la garde en Europe, et prouve qu’un petit groupe de Budapest peut finir par attraper ses rêves avec de l’obstination, un peu de chance et beaucoup de talent. Je plains sincèrement les prochains groupes de Frontiers sortant un album devant se mesurer à Highway to Heartbeak. Car la comparaison risque de se transformer pour eux en Highway to Hell.                                                                                                                 

Titres de l’album:

01. Runaway

02. Heartbreaker

03. Bullet To My Heart

04. Perfect Obsession

05. 2nd Hand Love

06. Shout It Out

07. Can’t Stop Loving You

08. Eye To Eye

09. Hey Mother

10. Blue Jeans Eyes

11. The River Is Rollin’


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par mortne2001 le 20/10/2020 à 16:29
95 %    918
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy. 

06/07/2025, 21:25

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C’est toujours parodique ou c’est mieux 

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Merci Ozzy pour tous 

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Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.

05/07/2025, 06:51

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Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)

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Ivan Grozny

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Toujours aussi léger !!! 

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Clairement ! Trop de blabla et de remplissage.

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@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.

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Benstard

La blague. 

02/07/2025, 10:20

Arioch91

@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)

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@senior boomerdo : va changer ta couche, grand-père

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ok boomer

01/07/2025, 20:36