Stubborn Arsenal

Kömmand

19/11/2021

Metal On Metal Records

Déjà l’heure du troisième album pour les enragés de KÖMMAND. Le temps passe vite, d’autant que leur décennie d’existence s’approche à grands pas, mais pour le moment, concentrons-nous sur l’année 2021 et la sortie de cette bombe à fragmentation qu’est Stubborn Arsenal. Et c’est un euphémisme de dire que les KÖMMAND sont des gens bornés et têtus, puisqu’ils s’évertuent depuis leurs débuts à propager la rage d’un Black/Thrash d’obédience classique, mais suffisamment fou pour contaminer tous les nostalgiques des années 80. Des années 80 allemandes et lusophones évidemment, avec en porte-étendard des combos comme SARCOFAGO, VULCANO, SEPULTURA, mais aussi DESTRUCTION pour le côté cyclique des guitares, et VENOM pour l’esprit Punk anglais gentiment dégénéré.

Ainsi, quatre ans après l’entame tonitruante de Nekrö Kömmandö Attack!, deux ans après le mixage MOTORHEAD/DESTRUCTION de Savage Overkill, la bande hirsute et dépenaillée fait donc son grand retour, tous patches cousus, tous cheveux graissés, pour nous mettre une troisième déculottée, et pas la plus complaisante de son répertoire.

A base de « bleuaaargh », de « huh » et autres « fuck », le Metal noirci des résidents de Washington est toujours aussi primaire et efficace, à la recherche du chaînon manquant entre le radicalisme germain et la bestialité sud-américaine. Entre Black Thrash vraiment sale, Black Speed emballé dans de l’alu, et Thrash qui sue, Stubborn Arsenal démontre s’il en était besoin l’obstination des américains à renier toute forme d’évolution depuis les premiers efforts couchés sur vinyle par Cogumelo, tronçonnant les riffs en gros morceaux pour mieux les ranger au rythme d’une batterie à la puissance constante.

Le son, très sec et vexant les graves de son mépris est évidemment garanti casher, et le chant ignoble de Kömmander Z font de ce nouvel album un chapitre classique de la saga sanglante, même si le groupe a vu son line-up renouvelé de moitié cette année par l’adjonction de Bael'Zharon à la batterie et de Destrukutor à la guitare. Mais ces quelques ajustements n’ont pas pesé lourd dans la balance des traditions, et c’est une suite tout à fait logique que Kömmander Z nous propose aujourd’hui, toujours flanqué de son second Carnage à la basse.

Dans les fait, donc, et une fois acceptée l’étiquette de Black Thrash, à quoi vous attendre de ce nouvel opus qui dès son titre vous prévient de son caractère formel et entêté ?  A exactement la même chose que ce que les deux premiers offraient, et que le Blackened Thrash US nous enfonce dans les tympans depuis quelques années. Une adaptation des canons anciens, un respect de l’attitude, des riffs cloutés et noirs comme le jais, à un rythme échevelé, à des breaks totalement convenus, et à un amour sans bornes pur une violence musicale moins paillarde que la moyenne. Un jumelage entre Berlin et Sao Paulo, une visite guidée des bas-fonds brésiliens délocalisés dans un décor purement américain et urbain, à une délectation brutale de parties viscérales, et à un ballet ininterrompu de brutalité saine et déviante.

Quoiqu’il en soit, tout est dit ou presque sur l’entame éponyme « Kömmand », hymne parmi les hymnes, et qui développe une intro traditionnelle sur fond d’entrée en matière de cris et autres rugissements de guitare. Une fois la machine lancée, on se retrouve à l’époque damnée du Black Metal de VENOM, l’argumentaire contemporain plus brillant et professionnel, mais les attentes similaires. Du brut de chez brut, avec croix renversées, imagerie guerrière, chœurs à l’allemande et entrain général le confinant à l’exubérance d’un gamin face à ses cadeaux de Noel.

  

De là, le groupe avance comme un panzer kommando, défonce tout ce qui se dresse sur son passage, tout en acceptant parfois de temporiser pour se livrer à un combat tactique plus empesé. Ainsi, après l’interlude « Poser Disposer », subtil clin d’œil à HELLHAMMER avec samples caviardés, « I Dim Your Gleam » arrête les chenilles pour quelques instants, et ose un mid tempo menaçant. Mais évidemment, même en rythme décéléré, KÖMMAND garde sa puissance, et Destrukutor nous gratifie même d’un solo très capable à la Frank Blackfire.

Mais c’est évidemment le KÖMMAND affolé et déterminé que nous préférons, et « Speedkilling » remet les pendules à l’heure du retard sur l’horaire, louchant une fois de plus vers Newcastle avant de partir en vrille façon blasts lâchés d’un zeppelin comme un lest trop encombrant.

Le phrasé du chant, l’aspect rudimentaire des riffs ne doit pourtant pas occulter la recherche d’ambiances, le quatuor repoussant sans cesse son classicisme d’une personnalité plus affirmée. Ainsi, la tranche de saccades de « Blood upon the Eastern Throne » est catchy en diable, alors que « Street Forces » joue l’alternance, en laissant son batteur partir en free-lance. Fermement clôturé par un « Sewagechrist » démoniaque et parfait résumé, Stubborn Arsenal nous dévoile sans pudeur l’arsenal complet d‘un groupe qui affiche sa pusillanimité sans honte, et si l’innovation est toujours sacrifiée au profit de l’efficacité, la guette menée est terrible, impitoyable, délicieusement rétro et donne sacrément chaud.

                                                                                                                                                                 

                                       

Titres de l’album:

01. Kömmand

02. Chained to the Pentagram

03. IllicitoМ€r

04. Poser Disposer

05. I Dim Your Gleam

06. Speedkilling

07. Blood upon the Eastern Throne

08. Street Forces

09. Sewagechrist


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par mortne2001 le 07/07/2022 à 17:58
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