Tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage !!!
Non, Bébé, tu as raison, Johnny n’a pas besoin de faire ça. D’autant que la VO se contente d’un simple « It doesn’t have to be that way », beaucoup plus sobre et mature…Alors Johnny, range tes boots, laisse ton cheval dans son box, ne te retourne pas dans un déracinement de cheveux sexy, et reste avec Bébé. Et laisse les vrais pros faire leur travail, eux qui justement savent comment parcourir le monde pour rattraper leur destin. Les LOVE STALLION, étalons de l’amour, ont justement laissé le destin les rattraper, un beau jour de ce nouveau siècle. Déjà auteurs d’une première ruade assez remarquée dans le petit monde fardé du Sleaze, ces originaires de Denver enfoncent le lipstick dans le cercueil de la morosité, trois ans après leur émergence discographique qui n’a pas laissé le public américain de marbre. Le simple fait de savoir qu’ils ont assuré des dates en soutien de STEEL PANTHER suffirait pourtant à les ranger du côté des pasticheurs à deux balles, mais détrompez-vous : ces mecs-là sont sérieux, et leur musique aussi.
Unforgettable Ride, leur premier LP de 2018 produit par la référence Steve Avedis avait donc mis le feu aux poudres et aux fesses, et déclenché un intérêt certain pour ce quatuor nostalgique du Strip, du Sunset, de la laque à outrance et des spandex brillant dans la nuit. Travaillant son image au maximum, le groupe offre pose mutines, moues assassines, tresses badines et lunettes de soleil empruntées à la voisine, pour que leur image colle à cette optique Glam n’Sleaze passéiste qu’ils affectionnent tant. Ainsi, Aaron Hart (chant, guitare), Tay Hamilton (guitare/chœurs), Sabrina Winter (basse/chœurs) et Frankie Bones (batterie/chœurs) sont prêts à conquérir le monde au-delà de leur propre continent, et ils ont les armes pour ça, la séduction massive de refrains des années 80, le détachement sensuel des sex-symbols assumés, les chœurs fédérateurs, et les guitares évidemment dégoulinant de stupre.
En découvrant la sublime pochette de ce Hot to Trot, chaud pour trotter comme un amoureux passionné, on est immédiatement séduit par cet étalon de la nuit, au regard rose fluo et à la crinière d’argent. Promesse d’une nuit d’aventure et de plaisir, ce cheval cambré sur fond de Los Angeles nocturne bleuté intrigue, fascine, et oblige tous les passionnés de culture Glam et Sleaze à ressortir leur costume pour redevenir les héros d’une nuit, sauvant du marasme de la réalité une jolie blonde perdue dans l’enfer réaliste urbain.
Toutefois, et malgré les analogies, ne vous attendez pas à une filiation directe avec les clowns de STEEL PANTHER, puisque ici, la vulgarité n’a pas lieu d’être et n’est pas utilisée à des fins mercantiles. La musique de LOVE STALLION repose beaucoup moins sur des gimmicks graveleux et des textes obscènes, et les mélodies sont beaucoup moins populistes et plus…sincères. On s’en rend compte assez facilement et assez rapidement en écoutant le très sensible « Island Girl », qui s’il n’a rien à voir avec le tube éponyme d’Elton John, n’en garde pas moins un léger parfum seventies ave ces harmonies qu’on croirait sorties d’un best-of des EAGLES. Piano, sensibilité, les LOVE STALLION sont donc étonnants dans leurs choix, et nous réservent quelques surprises au détour de ce second longue-durée, qui fait plus qu’entériner les promesses faites par le premier sur l’oreiller.
Traînant plus sur les rives du quai Rock de la rivière Glam, les LOVE STALLION évoqueraient même parfois le parfum très BEATLES des ENUFF Z’NUFF, avec ces quelques accents légèrement psychédéliques qui rendent leur musique plus profonde que celle d’un POISON ou d’un SLAUGHTER. Pas question de facilité Pop donc, mais une vraie sincérité Rock, un son certes un peu faible par moments, une voix un chouïa mise trop en avant, des soli enterrés dans le mix, mais un vrai talent pour trousser des hymnes fédérateurs sur mid tempo, à l’instar de celui prôné par l’entêtant « Rock My Baby ».
Loin de se contenter de quelques hymnes noyés dans un océan de fillers, les américains gardent le cap du début à la fin du voyage. En tant qu’entame, « The Campaign » rappelle les L.A GUNS, avec ce chant très perché et ces riffs très classiques, et « Get Your Love » conserve la même optique, en remettant au premier plan les obsessions les plus sincères de la scène californienne des années 86/90.
Loin de la perfection, proche parfois d’un Heavy plus soutenu qui réconcilie Pat Benatar et les WRATHCHILD anglais (« Dangerous Lover »), encore très amateur dans le fond, mais attachant dans la forme, ce second album est une vraie réussite, qui évite pas mal de pièges old-school sans trahir ses dogmes passéistes. Les allusions boogie/bluesy sont bien là, et transpirent du léger « Even the Devil Has Angels », qui laisse une basse ludique parcourir son manche, les accès de fièvre Rock aussi, via le trépidant « Highway 69 », burner laqué et fardé, et de fil en aiguille, sans qu’on s’en rende vraiment compte, LOVE STALLION nous rend accro, en misant sur la spontanéité des RUNAWAYS et l’attitude bravache des PRETTY BOY FLOYD.
Et si les musiciens finissent par monter sur leur selle (« Bareback Cowboy »), ils n’ont guère besoin de courir le monde après leur destin comme des chevaux sauvages.
Johnny, Johnny, come home.
Titres de l’album:
01. The Campaign
02. Get Your Love
03. Dangerous Lover
04. Hot Town
05. Island Girl
06. Rock My Baby
07. Pump My Heart
08. Even the Devil Has Angels
09. Highway 69
10. Bareback Cowboy
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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