Un, deux, trois, nous irons aux bois. Non, on recommence.
Un, deux, trois, nous irons aux Pays-Bas.
Pourquoi faire ? Tout simplement parce que WESENWILLE nous y invite, et qu’on ne décline pas pareille invitation. Après tout, le duo/solo d’Utrecht a toujours été honnête dans ses relations avec son public, et au moment même où leur troisième album frappe le marché, il est temps de dresser un bilan objectif de ces quasi dix années d’existence. Ne le cachons pas, les hollandais font partie de la vitrine de ce cher Gérald, et la fierté de son label. Depuis I: Wesenwille, qui posait les bases et creusait les fondations, WESENWILLE n’a eu d’autre objectif que de perfectionner sa vision, et d’enrichir sa musique. Il n’est donc guère étonnant de constater que III : The Great Light Above est son œuvre la plus ambitieuse, blindée d’idées, jouant sur le clair-obscur, et rappelant le grand silence des cités d’indifférence, lorsque l’architecture emprisonne les âmes.
D’où vient cette lumière d’en haut ? Une lumière céleste ? Un vague néon dans une rue sombre et vide ? La foi ? Un ailleurs éventuellement plus enthousiasmant que cette planète à l’agonie ? Nous ne le saurons probablement pas, mais on peut toujours extrapoler. C’est là l’avantage du Black Metal qui permet toutes les digressions et qui une fois encore, se pose comme le style le plus osé et créatif de l’extrême.
WESENWILLE lâche sept morceaux, une longue symphonie dissonante et progressive, à la limite de l’expérimental, mais loin de l’avant-garde. Son emprise est toujours effective et concrète, et son concept fascine toujours autant. Depuis II: A Material God, publié l’année dernière, R. Schmidt (tête pensante, basse, violoncelle, guitare et chant) et D. Schermann (batterie) ont encore élargi leur champ d’action, pour se présenter en 2022 comme un groupe résolument à part sur la scène française, qui compte un nombre incroyable d’individualités notables. Tous pour un, un pour tous ? Certainement pas, un pour un suffit largement, tant le talent de ces formations est une arme impitoyable qui ne nécessite aucun allié. Et dire que WESENWILLE fait partie des misanthropes les plus dangereux est un doux euphémisme que ce troisième album souligne de son ambition mélodique.
Mixé et masterisé par S. Lockhart (Studio Emissary, Reykjavik), III : The Great Light Above est une œuvre dense et complexe qui nécessite des dizaines d’écoutes pour être disséqué. Faisant appel aux sentiments les plus tribaux (peur, fascination, idolâtrie, besoin viscéral de faire face à la réalité), ce nouvel album est à la croisée des chemins, parfois totalement atonal, parfois délibérément nostalgique, comme si deux lignes de temps cohabitaient en se chevauchant.
R. Schmidt a une fois de plus puisé dans ses sentiments les plus sombres de quoi alimenter la machine. D’ailleurs, il a jugé superfétatoire l’utilisation d’une intro quelconque, pour immédiatement nous embraser d’un « Revelation of the Construct » impitoyable, équilibriste, viscéralement violent, et long comme une nuit d’hiver en Suède. Ce premier morceau est révélateur de la confiance affichée par l’artiste, qui n’a visiblement pas éprouvé le poids mythique d’un troisième album, virage qu’il a négocié en toute sérénité.
III : The Great Light Above est donc un troisième tome dans une continuité logique, et qui s’inscrit dans une volonté de progression par petites touches. Entre Black tourmenté, Progressif assumé, et Post Black parfois utilisé comme une palette de nuances, WESENWILLE se conçoit toujours comme l’incarnation musicale d’une déshumanisation urbaine, entre prison de béton et avenues sans âme, éclairées par des réverbères fatigués. Entre l’Einsturzende Neubauten allemand et les complexes inhumains de banlieue français des années 70, le projet projette justement des images que l’on ne souhaite pas forcément voir, et qui illustrent avec beaucoup d’acuité l’enfermement sur soi-même que les années accentuent. Entre confinement et isolation involontaire, cet album aborde des problématiques sombres, mais reste pourtant un bouillonnement créatif plein de vie.
Une fois encore, R. Schmidt n’a pas joué la montre, et nous offre plusieurs morceaux conséquents. L’imagination est encore mise à contribution, pour permettre à d’anciens thèmes de s’actualiser, et l’atonalité mécanique d’un « The Legacy of Giants » laisse les sentiments au placard pour jouer sur la redondance de riffs anonymes, débités comme un discours trop bien appris.
Cette mécanique de répétition est le cœur même de l’œuvre. La voix, rauque mais distanciée contribue à la froideur d’une optique clinique, même si certains titres osent s’aventurer en terrain friable (« Trinity », moins de quatre minutes de violence pure). Les chœurs doublés, les cris au loin, les à-coups rythmiques comme autant de nids-de-poule sur les routes endommagées de l’espoir, et évidemment, cette singularité qui a fait de WESENWILLE le « groupe » qu’il est aujourd’hui, tout contribue à renforcer cette sensation de paranoïa moderne, entre peur du lendemain et illusions perdues (« Our Sole Illuminator »).
Encore une fois, WESENWILLE joue un jeu dangereux, va sans doute s’aliéner les fans de BM le plus traditionnel, mais va aussi gagner en aura. « The Specular Gaze », en clôture, fait preuve de grandeur et de lyrisme, et boucle la boucle infinie d’une inspiration cyclique. III : The Great Light Above est donc une étape de plus franchie par le one-man-band hollandais, qui s’ouvre des portes tout en refermant quelques fenêtres.
Titres de l’album :
01. Revelation of the Construct
02. Transformation
03. The Legacy of Giants
04. Trinity
05. Our Sole Illuminator
06. Eclipse
07. The Specular Gaze
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04