Bogota, Colombie, violence, Thrash/Death, voilà un menu alléchant pour débuter un week-end agité. Fondé en 2014, la confrérie EXILED n’avait jusqu’à présent offert que des formats courts à sa fanbase, un EP, une démo, un split, mais en 2022, le quatuor est passé à la vitesse supérieure avec cet Inside the Disrupted Minds, méchant, violent, abrupt, entre deux ou trois eaux, et foncièrement cruel.
EXILED, c’est un peu l’exemple type du groupe old-school versé sur la nostalgie, appliquant les recettes de ses ainés sud-américains, avec plus ou moins de bonheur. Et sous une pochette qui rappelle les plus grandes heures d’horreur du Death des années 90 se cache un disque qui ne perd pas de temps en conjectures et autres hésitations : le but est de frapper fort, très vite, très fort, et encore plus vite.
Néanmoins, et même à la limite d’un Thrashcore vraiment vilain tirant sur le Black Thrash (« Abyss of Fear », dégueulé comme un petit déjeuner), les musiciens restent dans le domaine de l’intelligible, et ne sombrent jamais dans l’approximation bestiale des grandes figures locales. Si la production (maison, assurée par le guitariste) est sèche et sans artifices, les morceaux témoignent d’une ambition presque progressive parfois, comme si VULCANO se frottait aux exigences de CELTIC FROST.
Ce qu’on aime ? Cette ambiance surchauffée, cette basse prononcée, ces soli étonnés, ce chant à la limite de l’apoplexie démoniaque, et évidemment, ces constructions qui permettent toutes les audaces, entre Crossover géant, et serment prêté à la violence la plus brutale. Ainsi, Juan Garzón (basse) et Smith Duque (batterie), section rythmique à l’abattage impressionnant (Smith Duque se livre même à un joli jeu d’équilibriste lors de ses nombreux fills supersoniques), permettent à Santo Alastor (guitare) et Sebastian Rojas (guitare/chant) de se laisser aller en décorant de motifs concentriques un canevas solide et serré.
Tout y passe, et la moulinette d’influences fonctionne à plein régime. Entre les accès de colère du SEPULTURA adolescent, les accélérations morbides à la DEMOLITION HAMMER, le parfum bestial de l’écurie Cogumelo, Inside the Disrupted Minds est un manifeste de trouble mental, le genre d’album qui déjoue tous les pronostics pour faire de la folie une nouvelle norme.
On sent du SLAYER et du KREATOR jeunes sur « Spiral of Pain », et la sensation est loin d’être désagréable. Avec cette caisse claire matte et sans écho, ces blasts soudains et impitoyables, EXILED joue avec les nombreux codes, mais joue en rangs serrés. Et entre cette noirceur presque palpable et cette débauche à la SADUS/DEICIDE, ce premier album tient ses modestes promesses, et nous violente pendant de longues minutes.
Mais les colombiens ne sont pas que des hérétiques hystériques, et ils savent aussi nous faire ressentir la claustrophobie d’un enfermement involontaire. Ainsi, les deux derniers segments du morceau « Shadow of Death » qu’on retrouvait sur leur premier EP, dévient légèrement de la trajectoire pour se rapprocher d’un Black Thrash démoniaque, au pas lent, mais à la cruauté évidente.
« Psychopathic Dreams (Shadow of Death Part II) » traîne sa méchanceté et son solo dissonant, tandis que « Revelations of Morbid Pleasure (Shadow of Death Part III) » accepte un tempo véloce pour nous plaquer au sol façon école suédoise de Néo Death. Efficace autant qu’il n’est malsain, ce premier long témoigne d’un bon potentiel. J’en veux pour preuve ce « Bloodstained Arrogance » sombre comme du HELLHAMMER des jours grippés, ou cet « Induced to Revenge », vilain comme de l’AGRESSOR lancé pleine bourre.
Vintage autant qu’il est possible de l’être, Inside the Disrupted Minds se déguste encore bouillant, brûlant la gorge et l’estomac, et ruinant le peu d’audition qui nous reste. Et comme l’histoire se termine façon suspens Doom à la BLACK SABBATH, on ne reste pas sur sa faim, et on souligne le caractère pluridimensionnel de l’affaire.
En gros, ça va très vite, ça joue très fort, mais pas n’importe quoi ni n’importe comment.
Titres de l’album :
01. Inside the Disrupted Minds
02. Altars to Hypocrisy
03. Abyss of Fear
04. Spiral of Pain
05. Psychopathic Dreams (Shadow of Death Part II)
06. Revelations of Morbid Pleasure (Shadow of Death Part III)
07. Bloodstained Arrogance
08. Induced to Revenge
09. Traumatic Memories of War
10. Imminent Extinction
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52