Quatrième album pour les danois de SHOTGUN REVOLUTION, et deuxième seulement à franchir leurs frontières, voici qui les place dans le même cas de figure que DISNEYLAND AFTER DARK dans les années 80. C’est d’ailleurs le seul point commun entre les deux groupes, puisque nos sympathiques résidents du Danemark se placeraient plus volontiers dans une optique Post-Grunge/Alternative que dans un créneau Hard Rock’n’Roll traditionnel. Fondé dans les années 2000, le collectif a déjà cinq longue-durée à son actif, avec un départ assez tonitruant sur Join the Revolution qui en disait long sur leur mouvement d’affiliation. S’en est suivi un autre album réservé au marché national, The Legacy of Childhood Dreams, puis un autre, éponyme en 2013, avant que Mighty Music ne défende le quatuor sur son quatrième chapitre All this Could Be Yours publié il y a cinq ans. Autant dire que pour les fans, ce volume IV se faisait méchamment attendre, mais cette fanbase justement a dû être rassurée par le fait que ce nouvel album n’était que la première partie d’un diptyque dont le second volet verra bientôt le jour.
Après un rapide tour d’horizon des avis sur le net, j’ai constaté que l’album divisait, mais que son approche ne faisait pas l’unanimité dans la nostalgie. Quelques sites référentiels ont même dégainé une timide moyenne à plusieurs reprises, comme si l’album ne répondait pas à leurs attentes, ou se complaisait dans une démarche old-school un peu trop facile. Et après écoute des dix pistes formant cette nouvelle ode à l’énergie 2K, je ne peux que me ranger à l’avis positif des quelques enthousiastes ayant trouvé leur compte dans ces chansons simples et directes, mais bourrées d’arrangements et de références externes.
Aujourd’hui en autoproduction, le groupe propose donc ce qu’il sait faire de mieux depuis ses débuts et capitalise sur son expérience de scène partagée avec des pointures du calibre de SLASH ou BLACK STONE CHERRY. D’ailleurs, le guitariste Martin Frank s’était rendu dans le Kentucky il y a quelques années pour coécrire un single avec ces derniers, ce qui a dû laisser des traces, puisque IV semble empreint de ce formalisme Post-Grunge traité de façon Rock que la nouvelle génération affectionne tant. La recette a donc été reproduite ici, ainsi que l’équipe de production. Nous retrouvons donc en arrière-boutique des noms connus de l’entourage du groupe, avec encore une fois un Flemming Rasmussen en ingé-son magique, et une prod’ maison signée Martin Frank, avant que le mixage et le mastering ne soient confiés à la légende rassurante Jacob Hansen (DIZZY MIZZ LIZZY, VOLBEAT, AMARANTHE). Le résultat est évidemment tonitruant, avec une dynamique incroyable servant admirablement bien le propos éclectique et énergique de ce nouvel album qui révèle le visage le plus séduisant des SHOTGUN REVOLUTION.
L’affaire est certes classique, mais les dix morceaux de ce nouvel album sont autant d’hymnes à cette époque des années 2000, lorsque les groupes proposaient un mi-chemin intéressant entre le Post Grunge et le Metal alternatif pour donner naissance au Néo Hard Rock, moderne et à l’aise dans ses boots et dans les charts. On pense à des institutions comme ALTER BRIDGE, BLACK STONE CHERRY, SHINEDOWN, QUEENSRYCHE, mais aussi à SLASH, aux MAXXWELL, et surtout, à une période de transition dans notre musique favorite qui ouvrait la porte à bien des possibilités.
Reconnaissons-le toutefois, la méthode proposée par les finlandais n’a rien de novatrice, et s’appuie sur des bases solides. Celles de leur carrière, qui depuis dix ans suit une trajectoire ascendante, mais aussi sur celles de cette génération qui prenait du neuf pour faire du vieux, ou l’inverse, et qui aimait plus que tout enchaîner des refrains fédérateurs à des couplets killer. En résulte une efficacité de ton immédiate, et une simplicité de propos enrichie par des arrangements très malins. Le ton est d’ailleurs donné par le premier single « Wormwood », que les auteurs définissent comme « un courant de pensée. Une chanson abstraite sur la vie et la mort, le vide, la solitude et la fragilité de notre existence. Rien n’est ce qu’il semble et la réponse pourrait être entre les lignes. ». En quatre minutes, les musiciens (Ditlev "Dee" Ulriksen - chant, Martin Frank - guitare, Michael Venneberg "Tex" Carlsen - basse et Kasper "Wallee" Lund - batterie) frappent un grand coup, et développent des arguments solides pour excuser leur longue absence. Tout y est, l’intro grasse comme du STONE TEMPLE PILOTS des années Core, le beat pataud et la basse gironde, le chant un peu sournois, on s’y croirait vraiment, et la sensation, quoique mimétique, est vraiment plaisante.
Le reste du répertoire est à l’image de ce premier hit. Les danois sont toujours aussi à l’aise pour varier le propos sans dénaturer le fond de leur opinion, et les nuances se manifestent la plupart du temps par un allègement du ton et une accélération du tempo, comme le souligne avec entrain « Enter the Fire ». L’ensemble est bien évidemment très formel, et symptomatique de la démarche du nouveau siècle qui cherchait à renouveler un genre sans vraiment le détacher de ses racines (le groupe admet même les influences conjointes d’AEROSMITH, LED ZEPPELIN, AC/DC & GUNS N’ ROSES), et en écoutant des hymnes comme « Under the Surface » ou « Claustrophobia », impossible de ne pas penser à VELVET REVOLVER ou SEETHER.
Beaucoup de pertinence donc sur le premier volet de ce IV, qui s’ouvre de plus en plus au marché international du vintage remis à neuf. Une façon comme une autre de dévier de la trajectoire 80’s qui est devenue une norme depuis une dizaine d’années, mais surtout, une manière de poser les bases d’un style qui emprunte, mais qui rend au centuple. De l’efficacité, de la lucidité, et finalement, plus de bonheur offert que ces albums pondus au kilomètre recyclant des riffs NWOBHM avec moins de bonheur que d’opportunisme.
Titres de l’album:
01. Wormwood
02. Enter the Fire
03. Cafe of the Damned
04. Under the Surface
05. Black Angel
06. Claustrophobia
07. The Fall
08. Silent Torture
09. Cold Star Light
10. After the Storm
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36