IV

Shotgun Revolution

05/02/2021

Autoproduction

Quatrième album pour les danois de SHOTGUN REVOLUTION, et deuxième seulement à franchir leurs frontières, voici qui les place dans le même cas de figure que DISNEYLAND AFTER DARK dans les années 80. C’est d’ailleurs le seul point commun entre les deux groupes, puisque nos sympathiques résidents du Danemark se placeraient plus volontiers dans une optique Post-Grunge/Alternative que dans un créneau Hard Rock’n’Roll traditionnel. Fondé dans les années 2000, le collectif a déjà cinq longue-durée à son actif, avec un départ assez tonitruant sur Join the Revolution qui en disait long sur leur mouvement d’affiliation. S’en est suivi un autre album réservé au marché national, The Legacy of Childhood Dreams, puis un autre, éponyme en 2013, avant que Mighty Music ne défende le quatuor sur son quatrième chapitre All this Could Be Yours publié il y a cinq ans. Autant dire que pour les fans, ce volume IV se faisait méchamment attendre, mais cette fanbase justement a dû être rassurée par le fait que ce nouvel album n’était que la première partie d’un diptyque dont le second volet verra bientôt le jour.

Après un rapide tour d’horizon des avis sur le net, j’ai constaté que l’album divisait, mais que son approche ne faisait pas l’unanimité dans la nostalgie. Quelques sites référentiels ont même dégainé une timide moyenne à plusieurs reprises, comme si l’album ne répondait pas à leurs attentes, ou se complaisait dans une démarche old-school un peu trop facile. Et après écoute des dix pistes formant cette nouvelle ode à l’énergie 2K, je ne peux que me ranger à l’avis positif des quelques enthousiastes ayant trouvé leur compte dans ces chansons simples et directes, mais bourrées d’arrangements et de références externes.

Aujourd’hui en autoproduction, le groupe propose donc ce qu’il sait faire de mieux depuis ses débuts et capitalise sur son expérience de scène partagée avec des pointures du calibre de SLASH ou BLACK STONE CHERRY. D’ailleurs, le guitariste Martin Frank s’était rendu dans le Kentucky il y a quelques années pour coécrire un single avec ces derniers, ce qui a dû laisser des traces, puisque IV semble empreint de ce formalisme Post-Grunge traité de façon Rock que la nouvelle génération affectionne tant. La recette a donc été reproduite ici, ainsi que l’équipe de production. Nous retrouvons donc en arrière-boutique des noms connus de l’entourage du groupe, avec encore une fois un Flemming Rasmussen en ingé-son magique, et une prod’ maison signée Martin Frank, avant que le mixage et le mastering ne soient confiés à la légende rassurante Jacob Hansen (DIZZY MIZZ LIZZY, VOLBEAT, AMARANTHE). Le résultat est évidemment tonitruant, avec une dynamique incroyable servant admirablement bien le propos éclectique et énergique de ce nouvel album qui révèle le visage le plus séduisant des SHOTGUN REVOLUTION.

L’affaire est certes classique, mais les dix morceaux de ce nouvel album sont autant d’hymnes à cette époque des années 2000, lorsque les groupes proposaient un mi-chemin intéressant entre le Post Grunge et le Metal alternatif pour donner naissance au Néo Hard Rock, moderne et à l’aise dans ses boots et dans les charts. On pense à des institutions comme ALTER BRIDGE, BLACK STONE CHERRY, SHINEDOWN, QUEENSRYCHE, mais aussi à SLASH, aux MAXXWELL, et surtout, à une période de transition dans notre musique favorite qui ouvrait la porte à bien des possibilités.

Reconnaissons-le toutefois, la méthode proposée par les finlandais n’a rien de novatrice, et s’appuie sur des bases solides. Celles de leur carrière, qui depuis dix ans suit une trajectoire ascendante, mais aussi sur celles de cette génération qui prenait du neuf pour faire du vieux, ou l’inverse, et qui aimait plus que tout enchaîner des refrains fédérateurs à des couplets killer. En résulte une efficacité de ton immédiate, et une simplicité de propos enrichie par des arrangements très malins. Le ton est d’ailleurs donné par le premier single « Wormwood », que les auteurs définissent comme « un courant de pensée. Une chanson abstraite sur la vie et la mort, le vide, la solitude et la fragilité de notre existence. Rien n’est ce qu’il semble et la réponse pourrait être entre les lignes. ». En quatre minutes, les musiciens (Ditlev "Dee" Ulriksen -  chant, Martin Frank - guitare, Michael Venneberg "Tex" Carlsen - basse et Kasper "Wallee" Lund - batterie) frappent un grand coup, et développent des arguments solides pour excuser leur longue absence. Tout y est, l’intro grasse comme du STONE TEMPLE PILOTS des années Core, le beat pataud et la basse gironde, le chant un peu sournois, on s’y croirait vraiment, et la sensation, quoique mimétique, est vraiment plaisante.

Le reste du répertoire est à l’image de ce premier hit. Les danois sont toujours aussi à l’aise pour varier le propos sans dénaturer le fond de leur opinion, et les nuances se manifestent la plupart du temps par un allègement du ton et une accélération du tempo, comme le souligne avec entrain « Enter the Fire ». L’ensemble est bien évidemment très formel, et symptomatique de la démarche du nouveau siècle qui cherchait à renouveler un genre sans vraiment le détacher de ses racines (le groupe admet même les influences conjointes d’AEROSMITH, LED ZEPPELIN, AC/DC & GUNS N’ ROSES), et en écoutant des hymnes comme « Under the Surface » ou « Claustrophobia », impossible de ne pas penser à VELVET REVOLVER ou SEETHER.

Beaucoup de pertinence donc sur le premier volet de ce IV, qui s’ouvre de plus en plus au marché international du vintage remis à neuf. Une façon comme une autre de dévier de la trajectoire 80’s qui est devenue une norme depuis une dizaine d’années, mais surtout, une manière de poser les bases d’un style qui emprunte, mais qui rend au centuple. De l’efficacité, de la lucidité, et finalement, plus de bonheur offert que ces albums pondus au kilomètre recyclant des riffs NWOBHM avec moins de bonheur que d’opportunisme.   

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Wormwood

02. Enter the Fire

03. Cafe of the Damned

04. Under the Surface

05. Black Angel

06. Claustrophobia

07. The Fall

08. Silent Torture

09. Cold Star Light

10. After the Storm


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 16/05/2022 à 18:25
78 %    533

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report

Abbath + Toxic Holocaust + Hellripper

RBD 21/01/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Tourista

Désolé pour les coquilles monstrueuses.  Merci la saisie automatique.

19/04/2024, 20:51

Tourista

Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler !   Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.

19/04/2024, 18:08

Humungus

@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...

19/04/2024, 15:54

grosse pute

Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.

19/04/2024, 15:20

Humungus

Ouhlala miam miam !!! !!!! !!!

19/04/2024, 10:35

Tourista

Désolé, c'est bien SODOM et non....   Putain de correcteur !  

19/04/2024, 07:52

Tourista

On s'en cogne.   Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)

19/04/2024, 07:52

Arioch91

J'aime bien ! Ajouté à ma shopping list.

18/04/2024, 19:48

Saul D

" Marianne" c'est pour miss Schiappa? ok je sors :-)

18/04/2024, 17:12

Gargan

Y'a du riff polonais.

17/04/2024, 08:12

grinder92

Pas de groupes irlandais alors ! 

16/04/2024, 11:24

Gargan

Faudrait descendre un peu et faire la prochaine édition au stade rochelais   

16/04/2024, 08:30

Tourista

Au delà du commerce qui brûle, ce qui est ÉVIDEMMENT regrettable pour l'entrepreneur et la clientèle, il est difficile de ne pas voir le côté comique de l'événement... Au pays des clochers qui ont servi si souvent de barbecues.  (...)

15/04/2024, 18:21

Simony

Oh ça va on rigole ! Pour une musique qui se dit en désaccord avec le concept de religion, je trouve que l'on sacralise et idolâtre un peu trop de choses dans cette scène.C'est dommage c'est sur mais c'est que du matériel, ça va !

15/04/2024, 16:14

Labbé

je plussoie ! cet album est effectivement fort fort bon... mention spéciale pour Howl of Gleaming Swords. Merci pour la découverte ! 

15/04/2024, 15:01

LeMoustre

Le niveau des commentaires ici ça fait peur

15/04/2024, 14:25

LeMoustre

Oh purée !!! Merde !Moi qui ai eu la chance de pouvoir y trainer une demi journée entière (il les fallait) a la recherche de perles d'époque, émerveillé par ce magasin-musée, c'est bien fâcheux cette news.U(...)

15/04/2024, 13:47

Humungus

Y'a des gens ici qui sont trop "Trve".

15/04/2024, 06:54

Satan

Y a des gens ici qui n'ont aucun sens de l'Histoire et un sens de l'humour franchement bas-de-plafond.

14/04/2024, 23:29

azerty666

Résidu de Slayer, mouhahahahahaaaa ^^

14/04/2024, 20:10