Un cas un peu plus compliqué que la moyenne. SABÏRE, dont le nom ne doit pas être connu de grand monde nous propose son premier album sur Listenable, presque quinze ans après sa naissance, se réclamant d’un style pour le moins incongru, l’Acid Metal. Ok pourquoi pas, mais kézako ? HAWKWIND ? 13th FLOOR ELEVATOR qui reprend du W.A.S.P ? JEFFERSON AIRPLANE en cure de désintox LED ZEPPELIN ? Rien de tout ça visiblement, mais une incroyable générosité pour un premier disque qui sanctionne une carrière encore larvée. Plus d’une heure et dix minutes de musique, c’est soit une largesse incroyable soit une inconscience totale, ou quelque chose entre les deux, mais en tout cas, une formule qui marque les esprits, peut-être plus que cette musique moins bizarre qu’il n’y parait.
SABÏRE, c’est avant tout un musicien canadien, Scarlett Monastyrski. C’est donc au nord de l’Amérique du nord que ce projet est né, avant que son leader n’émigre en Australie pour y former un nouveau line-up. Une aventure en deux temps donc, qui trouve aujourd’hui son apogée sous la forme d’un quatuor se lâchant au son de quinze morceaux, le maximum que l’on puisse caser sur un simple CD. Quantité, qualité ? L’affaire se corse au moment des comptes, puisque des erreurs de débutant ne sont pas forcément évitées, même si le caractère sympathique de l’affaire permet d’en excuser certaines.
Que les affolés de l’originalité ne remuent pas trop la queue. Si le son global est en effet plutôt excentrique, l’attitude empruntée, et les influences mixées, le résultat n’est pas non plus la dernière folie à deux à la mode, mais bien une adaptation des standards eighties dans un contexte 2020’s. En gros, du bon Hard-Rock à l’américaine, joué par des tâcherons capables, et un chanteur/multi-instrumentiste suffisamment doué. Concrètement, on a le sentiment d’un groupe du Strip oublié par les encyclopédies qui aurait abusé de la réverb’ et de l’écho sur la voix. Pas désagréable, mais pas non plus révolutionnaire. Il faut donc prendre en compte la prévisibilité de la production actuelle pour pouvoir apprécier cet objet, qui il y a quarante ans serait passé plus ou moins inaperçu.
Mais je ne peux m’empêcher d’éprouver une certaine tendresse pour Scarlett Monastyrski. Ce musicien à part a construit son monde, patiemment, attendant de trouver les bons lieutenants pour en dessiner les contours (Zoran Mrakic - basse, Paul Corben - batterie, Ivor Radocaj - guitare/chœurs). Et en 2024, le timing est bon pour propager la bonne parole d’un Sleaze détourné et détouré, qui saura satisfaire les fans de FASTER PUSSYCAT, VAN HALEN, repris par la vague Post-Wave des THE CULT, FIELDS OF THE NEPHILIM et toute une palanquée d’artistes nippons qui ne sont jamais les derniers à copier comme des fripons.
Concept album (supposition qui demande vérification), Jätt a des qualités propres que l’on ne peut lui enlever. Sa construction en deux parties, séparées d’une césure à l’hémistiche instrumentale, et enrobées par une intro et une outro, propose quelques digressions plus intéressantes et intimes, une fois la frontière de « The River - (Centre) » passée. Ainsi, « The Last Day », plus émotif, « Toxic Man » boogie surchauffé à la lumière Pop anglaise des années 80 sont deux témoignages d’un virage négocié avec beaucoup de flair, pour éviter la surchauffe d’une inspiration linéaire.
Peut-être un peu plus ambitieuse, cette seconde partie développe des thèmes non plus originaux ou osés, mais au moins plus diversifiés. Si cette voix totalement étouffée par les effets finit par lasser, elle est partiellement sauvée par un instrumental costaud, qui ose même le Hard Speed sur l’effréné « Your Rending Hands », qui caracole à bonne vitesse pour nous fouetter les fesses. De quoi se raccrocher aux branches donc, qui semblaient plier dans la première moitié.
Le groupe propose ses titres les plus progressifs et allongés, et « Chained Down » se permet de dépasser les sept minutes, en s’appuyant sur un riff prétexte à tous les poncifs d’un Hard Rock d’antan. Mais le charme opère par intermittence, lorsque les ambiances nous enroulent dans un voile onirique, quelque part entre un LIZZY BORDEN nocturne et un LOUDNESS diurne.
Une écoute intégrale demande un effort, ne le nions pas. Ces soixante-dix minutes auraient sans nul doute pu être étêtées de vingt minutes au moins, si certains morceaux avaient été écrémés, voire même oubliés. Les deux parties de l’album sont déséquilibrées, ce qui nous amène à préférer la seconde moitié plutôt que la première, trop stable et monomaniaque.
Et « The Shadow in My Heart » d’ajouter une touche de sensibilité à l’affaire, alors même que le métrage arrive à son terme. Et c’est pile à ce moment-là que le groupe se lâche complètement, avec le thrashy « Rip, Rip, KILL!!! », qui rappelle le Canada d’EXCITER, pays d’origine de notre cher Scarlett Monastyrski.
Demi-teinte donc pour Jätt, qui débarrassé d’un tiers de sa durée (pioché dans sa première moitié évidemment) aurait pu être un album de très haute volée, et d’une ingéniosité savoureuse. En l’état, il reste un premier album surprenant, sorte de brouillon génial d’une copie finale pas encore bien rédigée. Mais les moyens sont là, l’envie aussi, alors espérons qu’à l’occasion d’une suite, SABÏRE apprenne à trier.
Titres de l’album :
01. The Doorway - (Entry)
02. Pure Fucking Hell
03. Ice Cold Lust
04. I'm A Rock
05. Just a Touch of Acid
06. Alone Again
07. Call Me Bastard
08. The River - (Centre)
09. The Last Day
10. Toxic Man
11. Your Rending Hands
12. Chained Down
13. The Shadow in My Heart
14. Rip, Rip, KILL!!!
15. The Stairs - (Exit)
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31