Quitte à traîner mes basques dans le nord de l’Europe, autant y user aussi le fond de mon pantalon, et puis mon reste de système nerveux, déjà salement mis à l’épreuve par des années de pratique sonore chaotique. En en parlant d’Europe du Nord et de chaos, j’ai le plaisir de vous introduire aux plaisirs bruitistes de tarés locaux, résidents d’Helsinki, qui depuis quelques années secouent leur Finlande natale de leurs exactions Grind pas vraiment complaisantes. On le sait, le Grind est exutoire, mais aussi foutoir, lorsqu’il est utilisé comme excuse et non comme but. La facilité de tout bousculer efficacement n’est pas donnée à tout le monde, et on ne recense plus le nombre de combos qui s’incrustent dans le style comme des puces sur le dos d’un pauvre cabot exsangue. Mais les KLEPTOCRACY sont tout sauf des parasites, et savent jouer, ce qui n’est pas le moindre des arguments lorsqu’on traite du cas éminent du Grind à tendance Core. Toutefois, ne vous attendez pas à une quelconque empathie de leur part, puisque ces trois flingués là (M - chant, H - guitare/chœurs et J - batterie) n’ont pas l’intention de ménager vos oreilles en y collant du miel, mais bien de les détruire à grands coups de blasts et de cris mi- porcins, mi- oursins. La tactique est d’usage, mais ce qui rend le barouf de ces finlandais si goûtu est son aspect purement analogique, qui nous évite les dérives synthétiques du Gore, difficiles à digérer une fois les cinq minutes passées. Ici, on joue le Grind comme on joue sa vie, avec flair, intelligence et d’un air débonnaire, qui peine à cacher le professionnalisme des gus. Il faut dire que les trois oiseaux traînent leur manche dans le milieu depuis suffisamment longtemps pour savoir ce qu’ils veulent, ce qu’en témoigne une discographie certes peu achalandée, mais de qualité.
D’ailleurs, l’énigme se pose quant à cet album, qui se voit flanqué de quinze titres dans ma version personnelle, alors que celle proposée gratuitement sur le Bandcamp des donzelles ne propose que sept saillies. Il semblerait que le dossier que j’ai déniché opte pour un mash-up entre les deux réalisations su combo, leur premier EP/LP, The Recipe for the Apocalypse, publié il y a trois ans, et ce plus récent éponyme, sorti début février. Difficile donc de dénouer le vrai de l’extrapolé, mais dans son habillage un peu plus longuet, ce second EP se montre performant et parfait, dans un veine de Grind du nord de tradition, qui ne crache pas sur un brin de révérence aux NASUM, THE KILL, ASSUCK, et autres défenseurs du droit de foutre le bordel librement. Tout ceci est bien évidemment très formel dans la déconstruction de l’harmonie, mais la cohésion dont font preuve les trois lascars est assez convaincante, d’autant plus qu’ils n’hésitent jamais à déborder du simple cadre de l’ultraviolence pour imposer quelques glauques ambiances. Parfois, le retour dans le passé louche vers un Crust salement malmené (« Sarajevo »), qui peut toujours compter sur une précision diabolique, des breaks mesurés au millimètre, et un batteur tentaculaire qui place des roulements et autres descentes avec un flair confondant. Bons musiciens, les KLEPTOCRACY penchent parfois du côté Dark Death où ils risquent de nous faire basculer (“Lies After Lies”), mais tiennent le rythme sans forcer, ce qui rend leur Grind encore plus outrancier. Plus qu’un simple EP, Kleptocracy est une véritable crise de folie, qui nous prend aux tripes et nous secoue comme un schmilblick enneigé, nous fracassant la tête à l’envers, et nous laissant avec un nombre conséquent de plans à remettre à l’endroit. On sait la cruauté nordique très ludique, mais l’approche de ces tarés est vraiment déjantée, et impossible de résister à ces embardées entonnées à deux voix et à blasts déployés, qui nous rappellent que le Grind, lorsqu’il est bien joué, reste la catharsis idéale de tous les psychotiques en thérapie bruitiste musicale.
En vingt petites minutes, le trio passe en revue toutes les figures à placer, en les agrémentant d’une créativité leur permettant d’explorer des recoins insoupçonnés, à la jonction du Crust, du D-beat et d’un Grind salement allumé. On ne s’ennuie guère plus d’une seconde en leur compagnie, et si évidemment les titres jouent la carte de l’inévitable brièveté, ils placent suffisamment d’idées pour nous enthousiasmer. Petit coup de semonce à la NAPALM DEATH/ANAL CUNT (« Vituttaako ? », deux secondes mais rigolo), et mid tempo qui se dégoûte d’un chant à la limite du vomi dans le frigo (« Totuus, Tyhjä Sana »), et l’affaire est dans le sac, bien compacté et pesé pour ne pas vous arnaquer sur la balance avant de payer. Tout ceci est éminemment jubilatoire, dans un foutoir qui reste largement assez structuré pour ne pas écœurer, et en substance, Kleptocracy marque les esprits en se positionnant dans le peloton de tête des sorties Grind de cet hiver. Bourrinons mes frères, mais bourrinons avec passion.
Titres de l'album:
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31