Ça s’agite dans les Balkans, et les démons se réveillent à l’heure la plus sombre de la nuit. Ce moment connu localement comme étant le Gluvo doba (l’âge sourd en VF) est donc l’instant où les ténèbres nocturnes permettent aux démons de se réveiller, et constitue le point de départ d’une nouvelle aventure BM. Cette aventure est celle de CMPT, qui avec son premier longue-durée baptisé Krv I Pepo (du sang et des cendres, encore en VF) nous propose sa version serbe d’un BM chanté en idiome national, mais respectant les codes du Black norvégien le plus historique et traditionnel.
Album conceptuel, Krv I Pepo nous offre donc une tranche de légende païenne locale, et se montre performant dans tous les domaines, malgré son allégeance à un style né dans les années 90. Des guitares acides qui tournent comme des queues fourchues de petits diables, une rythmique inépuisable, et un chant époumoné, des ingrédients très formels pour une approche personnelle. Aucune indication n’est donnée quant aux parties impliquées dans ce projet, qui a déjà publié un EP plus tôt en 2021 (Mrtvaja). Nous pourrions donc avoir affaire à un one-man-band tout comme à un véritable groupe, mais la structure importe peu : seuls la direction artistique et le rendu sont d’importance.
De ce côté-là des choses, l’opération est réussie, haut la main. En variant les ambiances et les climats mais collant à la thématique sombre et froide, CMPT nous fait réviser nos classiques, entre fureur à la DARKTHRONE et pesanteur à la BATHORY, et nous immerge dans les traditions nationales en empruntant des chemins assez directs. On aime évidemment ce son ample et cette grandiloquence de ton, et lorsque le rythme ralentit enfin à l’occasion de « Prokletije », on apprécie l’approche mélodique amère et la tristesse résignée de ces licks de guitare extrêmement harmonieux.
Pas de charge virulente non-stop donc, mais des nuances, et une bonne connaissance du terrain. S’il est toujours ardu de coller musicalement à un concept historique ou folklorique, CMPT ne sombre pas dans le hors sujet, et parvient facilement à créer des images sonores qui nous plongent dans une nuit mystique, à la recherche de réponses qui ne se trouvent pas dans les livres d’histoire. Ici, la culture est respectée et honorée, par l’entremise d’arrangements vraiment bien choisis, et on pourrait presque sentir le vent glacial nous parcourir l’échine. Même si la violence est évidemment omniprésente, elle n’est jamais gratuite, et s’accorde volontiers des légendes locales.
Evidemment, pour tout néophyte, Krv I Pepo sonnera comme une symphonie traditionnelle, dans la plus droite lignée d’un BM classique. Si le groupe n’a pas forcément cherché l’originalité, il a tout de même trouvé un compromis intéressant entre l’individualisme et la séduction de masse, et nous a pondu huit titres hivernaux, maculés d’une noirceur impénétrable, formidablement mise en valeur par ce mur de son lorsque tous les instruments sont à l’unisson. J’en tiens pour preuve « Vrani Pir », rigide et théâtral, dont le développement n’est pas sans rappeler quelques injonctions d’EMPEROR dans cette majesté poétique mais létale.
De temps à autres, suivant son fil rouge, CMPT sombre dans l’ultraviolence la plus ouverte, et « Srce od Trnja » de foncer tête baissée dans le noir, pour percuter de plein fouet des esprits malins remontant à la surface de la terre. Rythmiquement imparable, cet album est donc un formidable exercice de style formel, qui sous couvert d’idées simples se permet de tutoyer la perfection dans le genre, tout en gardant une certaine humilité d’inspiration. Mais qui dit humilité ne dit pas forcément absence d’ambitions, ce que prouve le magnifique et imposant « Memla », qui ramènera les fans nordiques dans le giron du BATHORY le plus Viking, avec son riff lancinant et amer, et cette frappe massive de caisse claire en arrière-plan.
Quelques synthés pour enjoliver le tout, un maximum de bruitages venteux pour suggérer le froid de la nuit, et une envie, une énergie, et des capacités de narration assez tangibles font de Krv I Pepo un album tout à fait recommandable, qui se termine même à la frontière de l’Ambient et un épilogue tragique et pompeux.
Belle découverte serbe donc que ce premier album, qui permet à CMPT de se faire un nom, et de bénéficier de la distribution solide d’Osmose, qui a cru en lui, avec raison.
Titres de l’album:
01. Seme Ponoći
02. Krv i Pepeo
03. Prokletije
04. Vrani Pir
05. Srce od Trnja
06. Memla
07. Mesečev Zub
08. Na Večernjem Lahoru
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04