MAULE, qui n’a rien à voir avec une taupe, vient de sortir de terre pour nous présenter son premier album, distribué par les italiens de Gates of Hell Records. Et qui dit Gates of Hell Records dit « traditionalisme » et « classicisme », approche totalement revendiquée par ce quatuor canadien. Un quatuor aux nombreuses qualités instrumentales, et surtout, biberonné à la NWOBHM de leur Vancouver natal, ce qui permet de nuancer la philosophie séculaire anglaise d’une touche d’américanisme savoureuse. Et qui dit anglophonie des années 80 dit SAXON et IRON MAIDEN, mais aussi JUDAS PRIEST, et ce sont exactement les trois influences majeures qui se dégagent de cet éponyme high on energy.
D’ailleurs, « Evil Eye » ne trompe personne en entame avec ses tierces à la Harris & co, et son up tempo aux riffs tranchants qui rappellent le meilleur du duo KK/Glen. Une plongée dans le passé de notre cher Heavy Metal, voilà donc le programme d’un premier album qui ne fait montre d’aucune autre ambition que de vous replonger dans le bain de votre jeunesse, un bain bouillonnant, qui rendait la peau rouge et faisait transpirer comme un bœuf en concert.
MAULE est donc le énième représentant old-school du mois, les sorties se succédant à bon rythme déjà, pour s’inscrire dans une continuité immuable. Mais qui dit répétition ne dit pas forcément déception, et ce Maule, quoi que prévisible du début à la fin est assez plaisant, puisque composé et joué par des musiciens ayant la foi. Celle des rythmique solides et des guitares intrépides, avec ce petit plus d’un chant un peu rauque et criard, qui ajoute à l’aspect cru de l’entreprise.
King of Bones (basse), Eddie "Doomin'" Riumin (batterie), Danny "Danzo" Gottardo (guitare) et Jakob "Riddle of Steel" Weel (guitare/chant), sont donc des gens très sympathiques, Metal jusqu’au bout des ongles de pied, sincères, honnêtes, et pratiquant l’art de l’hommage avec un talent consommé. On aime chez eux cette basse galopante, ces duels de guitare fédérateurs, cette envie, même si leur inspiration est un peu trop pesante pour qu’ils s’en dégagent. Ainsi, « Ritual » reprend exactement les mêmes méthodes que « Evil Eye », alors que « Summoner » reprend les mêmes méthodes que « Evil Eye » qui lui-même reprenait exactement les mêmes méthodes que « Ritual ». Vous l’aurez donc compris, c’est la quadrature du cercle qui vous attend, et un premier album qui joue la sécurité en misant tout sur la puissance et la foi.
Des chevaliers aux mouvements précis mais répétitifs, et pourtant, la sauce prend principalement à cause de cet investissement global convaincant, mais aussi grâce à une production impeccable qui fait briller la ride et rebondir la grosse caisse. La basse, autre atout majeur du groupe a aussi droit à un premier rôle, et les soli troussés par le très capable Danny "Danzo" Gottardo, mélodiques à souhait et réminiscent de la grande époque de MAIDEN et THIN LIZZY se montrent sous un jour flatteur, rendant le tout digeste, d’autant que l’album ne passe pas la barre des quarante minutes réglementaires.
Des surprises ? Pas vraiment, sinon quelques variations parfois, avec des décélérations et accélérations à l’image du turbocompressé « Sword Woman », aussi efficace que le « Helpless » de DIAMOND HEAD ou qu’un TANK en pleine bourre. Quelques évolutions plus riches sur « Father Time », une intro percutante et un déroulé épique et plus emphatique, un « March of the Dead » hargneux parfaitement dopé par le timbre spécial de Jakob "Riddle of Steel" Weel, et un bon final en hommage aux motards et autres grosses cylindrées sur le limite Power Metal « We Ride ».
Du bon Heavy formel, pour un groupe qui gagne à être connu. Pas de quoi ébranler la hiérarchie vintage, mais largement de quoi se sustenter si l’on aime son Metal lourd, mais boogie et digeste.
Titres de l’album:
01. Evil Eye
02. Ritual
03. Summoner
04. Maule
05. Red Sonja
06. Sword Woman
07. Father Time
08. March of the Dead
09. We Ride
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52