Trois ans pile ou presque après leur émergence sur la scène Hard-Rock mélodique/AOR, les finlandais de ONE DESIRE reviennent pour nous offrir la suite de leurs aventures, via un second LP aux ambitions clairement affichées. Devant à la base intégrer les bacs en avril, l’album a vu sa sortie décalée d’un mois eu égard à la situation sanitaire actuelle, mais ce délai n’entamera en rien l’enthousiasme des fans à l’écoute de cette nouvelle pièce d’orfèvrerie mélodique. Pour rappel, le groupe a été fondé par le batteur Ossi Sivula en 2012, rejoint petit à petit sur son navire par le guitariste Jimmy Westerlund de Los Angeles, le chanteur Andre Linman (STURM UND DRANG) et le bassiste Jonas Kuhlberg (Paul DI´ANNO, CAIN´S OFFERING, MYGRAIN). Le line-up n’a d’ailleurs pas bougé depuis le premier LP, et c’est donc un groupe en pleine osmose que nous retrouvons aujourd’hui, prêt à conforter son statut de valeur montante finlandaise. On le sait, les norvégiens, suédois, et finlandais prennent le style très au sérieux, et composent toujours de véritables chansons telles qu’on les concevait dans les années 80, lorsque le Hard-Rock mélodique et l’AOR trustaient les premières places des charts. Mais ce qui distingue aussi les musiciens nordiques de leurs autres homologues européens ou américains, c’est cette façon d’ancrer la tradition dans un contexte plus moderne, pour ne pas se contenter de recopier des recettes trop éprouvées. Ainsi, Midnight Empire ne fait pas exception à la règle, et transpose dans un langage musical contemporain les anciens idiomes en vogue il y a trente ans, que ce soit en termes de composition ou d’enregistrement. Et c’est ainsi qu’un titre comme « After You’re Gone » s’ingénie à transposer BON JOVI et 220 VOLT dans un décorum du vingt-et-unième siècle, avec un son gonflé et une énergie propre au nouveau siècle. Un délice donc, mais aussi la reconnaissance d’un art qui ne supporte pas l’approximation.
Après avoir tourné avec succès en compagnie de H.E.A.T ou ECLIPSE en Europe, et avoir figuré à l’affiche de quelques festivals, les finlandais sont donc aujourd’hui rodés, et prêts à débouler sur le monde avec leur musique euphorique, hautement mélodique, mais indéniablement puissante. Deux ans pour peaufiner dans les moindres détails ce Midnight Empire ont largement suffit à la formation pour atteindre la perfection déjà suggérée par One Desire, et il n’est guère surprenant de constater que ce second tome est inattaquable autant dans la forme que dans le fond. Sans avoir changé d’un iota leur approche ou leur optique, les finlandais continuent sur leur lancée, soignant la moindre note et le moindre arrangement pour proposer au public des chansons riches et pleines, symptomatiques du talent des finlandais pour ce genre de Crossover global. On retrouve donc avec plaisir le talent immense de Jimmy Westerlund, jamais avare de petites trouvailles sublimant des structures simples, mais aussi le timbre chaud de la voix de Linman, qui sans en faire trop, trouve toujours le ton juste et la note précise. Bien sûr, rien de révolutionnaire dans cette musique qui reprend à la virgule près les préceptes immuables des styles qu’elle aborde, mais la satisfaction d’écouter des chansons difficilement perfectibles, souples, ne reléguant pas la puissance à l’arrière-plan pour nous engluer dans un sentimentalisme de bas étage. On savoure une fois ce postulat assimilé des perles comme « Godsent Extasy » reprenant à son compte la séduction du Hard-Rock californien de la fin des eighties pour le mettre en application dans les salles finlandaises, rappelant la magie éphémère des SHARK ISLAND, dont le « Paris Calling » est encore gravé dans toutes les bonnes mémoires.
Heavy mélodique ? Au vu de l’ampleur de la production et de la densité de l’œuvre, le terme ne semble ni incongru ni galvaudé. Le quatuor parvient toujours à trouver l’équilibre entre agressivité instrumentale et douceur des mélodies, cédant parfois à la tendresse sans perdre de sa sincérité. Ainsi, « Through The Fire » suggère que l’influence de WINGER n’est pas passée à la trappe du temps, avec ces guitares toujours aussi emphatiques qui subliment une texture de base nivelée. Les soli de Jimmy Westerlund sont toujours aussi précis et efficaces, n’utilisant que les notes nécessaires en évitant la démonstration, et son jeu n’est pas sans évoquer Jake E Lee ou Reb Beach, tandis que sa précision en acoustique confère au morceau la souplesse dont il a besoin. Une conception de la ballade en demi-teinte donc, qui s’écarte des excès de romantisme des eighties pour prendre en compte la lucidité de l’époque. Et avec des morceaux possédant tous leur personnalité propre, ONE DESIRE signe un album varié, aux ambiances modulées, très professionnel mais aussi terriblement spontané, toujours à la frontière de l’AOR et du Hard Rock (« Heroes »). Les titres sont tous conséquents, avec la barre des cinq minutes régulièrement franchie, et pourtant, les idées ne manquent pas, que ce soit en termes d’intros qui tamisent la lumière ambiante, ou de couplets qui offrent des crescendos vers des refrains parfaitement irrésistibles (« Rio »). On en vient à s’interroger sur la marge de progression possible d’un groupe qui semble déjà avoir atteint son propre sommet, et imposé sa griffe entre agressivité assumée et souplesse harmonique (« Battlefield Of Love », le son de la rythmique est tout bonnement hallucinant). On pense parfois aux reprises ou au style propre de THE LOCAL BAND, mais c’est évidemment le nom de H.E.A.T qui s’impose au moment des comparaisons, et de toute cette scène du nord sous les feux des projecteurs depuis plus d’une décennie.
Le tout s’écoute donc d’un trait, sans jamais provoquer la moindre lassitude, les tubes s’enchainant avec une grâce bluffante, entre chorus contagieux et énergie globale furieuse. « Killer Queen », confirme que l’inspiration ne se tarit pas malgré les cinquante minutes globales, alors que le final « Only When I Breathe » ose une conclusion quelque peu synthétique, symptomatique des accointances old-school de la formation. Une fois encore, le label italien Frontiers a accordé sa confiance aux bons musiciens, et peut se prévaloir d’un catalogue aux proportions dantesques. Avec Midnight Empire, ONE DESIRE prouve qu’il est bien plus qu’un groupe à ajouter à une liste de références déjà longue, et bien l’un des représentants les plus crédibles et particuliers de cette vague finlandaise de combos plongés dans le passé. Un album qui aurait fait les beaux jours des charts américains de la fin des eighties, mais qui aujourd’hui, incarne la perfection de la traduction d’un passé magique dans un présent moins typique qu’il n’en a l’air.
Titres de l’album :
01. Shadowman
02. After You’re Gone
03. Down And Dirty
04. Godsent Extasy
05. Through The Fire
06. Heroes
07. Rio
08. Battlefield Of Love
09. Killer Queen
10. Only When I Breathe
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22