Lorsque HELLOWEEN avait sorti son fameux Keeper of the Seven Keys part II, en majorité écrit par Michael Weikath, le monde du Metal était médusé. Secoué par des chansons aussi euphoriques et mélodiques que « Dr Stein » et « Rise and Fall », le hard-rockeur de base prenait conscience que sa musique pouvait être puissante, violente, mais aussi mélodique et…drôle. Les allemands imposaient alors une vision plus optimiste de la virilité, sans trahir leurs convictions Speed ou Power, et introduisaient une bonne dose de second degré dans leur cocktail. Depuis, bon nombre de groupes se sont engouffrés dans la brèche, acceptant l’importance du Schlager et du Folklore, sombrant parfois dans la parodie (NANOWAR), dans l’excès (STEEL PANTHER), dans la démesure (LORDI), mais gardant toujours en tête que le plus important pour un groupe est de composer de bons morceaux, capables de faire se lever les poings pendant un concert. Cette philosophie a donc traversé les âges depuis les années 80, et s’il est un groupe qui a bien compris le concept, c’est SKELETOON, qui avec son nom rigolo nous livre des œuvres impeccables depuis sa création en 2011. Ne le nions pas, les italiens ont trouvé une formule parfaite, pâte d’influences pétrie dans la bonne humeur et la créativité, et en acceptant l’importance du legs d’HELLOWEEN, les transalpins nous enchantent d’année en année, sans baisser en régime, puisque Nemesis est déjà leur quatrième longue durée, et suit de très près son merveilleux aîné They Never Say Die d’une seule année. Et si votre mémoire ne vous joue pas des tours, vous devez vous rappeler tout le bien que j’avais pu écrire de cet album fantastique, allant jusqu’à lui accorder une note quasi maximale, ce qui ne m’arrive que très rarement. L’effet de surprise avait bien sûr joué son rôle, mais en retrouvant les geeks en 2020, mon impression n’a pas changé, et je pense toujours que les SKELETOON sont l’attraction la plus sensationnelle depuis la découverte du parc d’attraction DIABLO SWING ORCHESTRA, dans un registre totalement différent.
Après avoir traité du mythe des Goonies sur leur album précédent, les italiens ne changent pas vraiment leur optique, et restent focalisés sur un monde de nerds qu’ils connaissent bien. Et sous une sublime pochette signée une fois encore du magicien de la palette graphique Stan W. Decker, le Derek Riggs des années 2000, se cache le LP le plus euphorisant de cette morne année 2020, catastrophique pour le monde de la musique qu’elle a mis en pause de façon très vicieuse. Dommage, parce qu’à l’écoute de ces douze nouveaux titres, on imagine sans peine le groupe faire un gros carton live, soulevant le public d’un festival king size, ou enflammant l’audience d’une plus petite salle avec brio et le sourire aux lèvres. Et c’est cet aspect-là qui m’a complètement fait craquer pour les italiens, cette façon d’aborder le Metal avec enthousiasme et légèreté, sans négliger la solidité des compositions. Un peu culotté sur le fond, mais débridé dans la forme, le Metal des SKELETOON garde toujours cette empreinte de galerie des glaces déformantes et de labyrinthe de l’horreur dans une fête à grande échelle, superposant les mélodies les plus entêtantes aux rythmiques les plus féroces, et maniant le Speed Metal avec autant d’aisance que le Heavy classique. En résulte une fois encore une collection de tubes rayonnant de toutes leurs dents, mais qui évitent la niaiserie avec un brio tout bonnement incroyable. Et après une courte intro, c’est le déluge de cotillons et de confettis qui s’abat sur nos oreilles, avec un tonitruant « Brighter Than 1000 Suns », qui explose d’exubérance et de sextolets sans aucun complexe.
Une fois encore, la voix incroyable de Tomi Fooler fait des miracles, renvoyant même ses idoles dans les cordes de l’amateurisme, et les capacités incroyables du vocaliste permettent au reste du groupe de se laisser aller et de tout pousser au maximum, sonnant parfois comme une version 78 tours de SCANNER ou HELLOWEEN. « Will You Save Us All ? » poursuit sur le même rythme effréné, sonnant comme une alternative cartoon au Heavy Metal le plus chantant et au Power Metal le plus conquérant. S’il est évident que les metalleux affectionnant le sérieux d’un JUDAS PRIEST ou d’un PRIMAL FEAR, et ayant déjà du mal à se dépêtrer des filets d’AVANTASIA et EDGUY auront de plus en plus de mal à comprendre l’enthousiasme que le groupe peut déclencher, le public qui comme moi a chanté sans retenue les hymnes d’HELLOWEEN et STRATOVARIUS sera une fois encore conquis par la fougue de ces italiens ayant entamé leur carrière en tant que simple tribute band. Et il eut été franchement dommage que les musiciens (Henry "Sydoz" Sidoti - batterie, Andrea Cappellari & Davide "Lord Dave" Piletto - guitares, Tomi Fooler - chant et Jack Stiaccini - basse) se cantonnent au simple rôle de doublure quand on entend des tueries Heavy de la trempe de « Nemesis », qui calme le jeu sans freiner les ardeurs, avec toujours en exergue ce caractère de dessin-animé pour les oreilles. A l’aise en registre médium, SKELETOON ne se prive pas pour proposer des titres plus nuancés, mais toujours aussi addictifs, tablant sur une énorme production pour ne pas brider leur exubérance.
Rois des intros spatiales et des enchaînements instrumentaux grandiloquents, les italiens foncent encore dans le tas, non sans avoir patiemment élaboré leur plan de vol. « Starseeker » rappelle un STRATOVARIUS préparé pour l’Eurovision, avec ses chœurs stellaires et la prestation lunaire de Tomi Fooler qui vient taquiner les aigus les plus purs de Michael Kiske, tandis que « Cold The Night » propose la première pause d’un album débordant d’énergie, via une balade au duo claviers/guitare de toute beauté. Mais on le sait, l’adrénaline est inscrite dans les gènes des musiciens, et « Follow Me Home » relance rapidement la machine pour la remettre sur les rails de la vélocité, plaçant une fois encore une harmonie délicieuse sur le chemin. Sans jamais s’éloigner d’une ligne de conduite rédigée en début de carrière, les SKELETOON livrent encore une fois une performance haute en couleurs, malgré quelques titres qui marquent le pas, comme de très convenu « Wake Up The Fire ». Heureusement, la théâtralité ne se cache jamais bien loin, et le rideau s’ouvre sur un acte gigantesque lorsque résonnent les trois coups de « Arcane Opera », space-opéra bluffant de maîtrise et d’entrain, qui prouve s’il en était encore besoin que les italiens sont vraiment les maîtres en leur domaine. On salue cette entreprise de consolidation des fondations, et cette évasion que le groupe nous propose, nous ouvrant les portes d’un monde coloré, magique, futuriste et euphorique, avec ses teintes contrastées, ses véhicules spatiaux incroyables, et sa population toujours heureuse de vivre sous la lumière de mille soleils. Alors plus qu’une Némésis, ce quatrième LP des SKELETOON est plutôt une catharsis, qui nous sort de nos névroses et de notre sinistrose pendant une petite heure qui fait vraiment du bien au moral.
Titres de l’album:
01. Prelude: Falling Galaxies
02. Brighter Than 1000 Suns
03. Will You Save Us All ?
04. Nemesis
05. Starseeker
06. Cold The Night
07. Follow Me Home
08. Wake Up The Fire
09. Il Tramonto Delle Ere
10. Arcane Opera
11. The Nerdmetal Superheroes
12. Carry On
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18