Peut-on en vouloir aux norvégiens de WIG WAM d’avoir emprunté le titre d’un album légendaire de BLACK SABBATH ? Non, car ce nouvel album totalement imprévisible le justifie de toutes ses notes, et présente le visage d’un groupe réunifié, malgré les circonstances. En 2019, le combo prévoyait de faire des festivals l’année suivante, plans qui sont évidemment tombés à l’eau, pandémie oblige. Et il serait très étonnant qu’ils puissent mettre leur plan à exécution en 2021, l’avenir proche s’annonçant plus que sombre pour les manifestations de masse. Nonobstant ce triste constat, c’est un réel plaisir de retrouver le quatuor en 2021, neuf ans presque après leur dernière intervention musicale Wall Street qui s’était avéré un mauvais pari à long terme. Et avec la collaboration entre Âge Sten NILSEN avec Erik MARTENSSON (ECLIPSE/ W.E.T./NORDIC UNION) dans AMMUNITION et le fait que Trond HOLTER ait rejoint JORN, le futur de WIG WAM semblait compliqué, et les fans s’étaient fait une raison : leur nostalgic band favori faisait désormais partie du passé, et pour le retrouver, il convenait de se jeter sur ses anciens albums, en se rappelant de son intervention remarquée à l’Eurovision. Mais le destin est capricieux, et ses dédales complexes. C’est ainsi que Glam (Åge Sten Nilsen - chant), Teeny (Trond Holter - guitare), Flash (Bernt Jansen - basse) et Sporty (Øystein Andersen - batterie) nous présentent leur dernier-né qui ne détonnera pas dans la fratrie globale. Certains webzines vont déjà jusqu’à parler du LP le plus complet de la carrière des norvégiens, et après écoute attentive du produit en question, je ne saurais leur donner tort.
WIG WAM a toujours été le plus crédible et festif refourgueur d’antiquités du marché nordique et européen. Leurs hymnes sont comme les feuilles mortes et se ramassent à la pelle, et impossible d’oublier des œuvres aussi enjouées que Hard to Be a Rock'n Roller ou Non Stop Rock'n Roll. Du Rock n’roll donc joué à la norvégienne, mais surtout une sacrée façon d’accommoder de nouveau les recettes Sleaze des eighties tout en les épiçant d’une large dose de Heavy. Et en parlant de Heavy, Never Say Die en est truffé, et autant dire que le malicieux Teeny s’en est donné à cœur joie sur ces nouveaux morceaux qui débordent de riffs agressifs. La production, bombastic comme on l’espérait met en relief cette puissance accrue, comme si les huit années d’absence avait aiguisé l’appétit des quatre lascars. Et le couperet tombe immédiatement, comme disparaissent les petits fours à un banquet, « Never Say Die » sonnant exactement comme l’hymne qu’on était en droit d’attendre de ces vieux briscards. Le temps a beau marquer leur visage, il n’en entame pas pour autant leurs capacités et leur enthousiasme interne, et c’est un groupe soudé et inspiré que nous retrouvons sur ces chansons toujours aussi simples et symptomatiques de l’hédonisme en vogue dans les eighties.
Pas étonnant que la vague revival du nord ait influencé tant de musiciens de par le monde, tant ces nouveaux refrains sont autant de témoignages de la suprématie norvégienne en la matière. Åge Sten Nilsen n’a rien perdu de sa gouaille, et ces digressions sur les tubes immortels de BON JOVI revus et corrigés Heavy sont particulièrement savoureuses, les soli se mettant à la hauteur des mélodies entêtantes. S’il était évident que le temps passé n’allait pas changer la philosophie du groupe, il a au contraire boosté les énergies, et produit un effet dynamique tout à fait éclatant : le résultat est donc énorme, et le plaisir décuplé.
Never Say Die est donc un classique instantané, et joue sa partition comme si l’avenir n’avait aucune importance et que seul le présent importait. Cette euphorie qui reste dans les neurones et qui vous oblige à trépigner sur votre fauteuil en chroniquant cet album est enivrante. Parfois proche d’un Heavy salement Power, WIG WAM a souligné la virilité de son retour de la façon la plus probante, nous servant bouillants des hits comme « Shadows Of Eternity » ou « Dirty Little Secret », démonstrations de persuasion Heavy qui renvoient la concurrence au placard. Pas question ici de se laisser empêtrer dans le gluant du tape à l’œil des années 80 et ses harmonies doucereuses, la fête se doit d’être infernale, et les riffs tillent dans le gras.
Ce qui n’empêche pas le combo de laisser sa sensibilité s’exprimer, comme d’habitude, et de se laisser aller à un instant de tendresse, sans sortir les bougies et les huiles essentielles. De fait, « My Kaleidoscope Ark » superbe comme un hit de CINDERELLA nous caresse dans le sens du poil, sans jouer la corde trop sensible de façon trop appuyée. « Kilimanjaro », lancé en signe avant-coureur a gardé son impact, et oppose l’instrumentation acoustique à la puissance Heavy, et rejoint une fois de plus la trajectoire du BON JOVI de « Wanted Dead or Alive ». Mais détailler l’album en track-by-track serait d’une futilité crasse, tant l’intégralité de l’album a été peaufiné à l’extrême, sans perdre en sauvagerie. Les WIG WAM sont toujours les meilleurs au petit jeu de dupes entre agressivité et séduction, et leurs morceaux frappés du sceau 2021 ne dérogent pas à la règle : mieux, ils la perfectionnent. Alors, on excuse aussi la facilité en pilote automatique de « Call Of The Wild », puisqu’elle est immédiatement compensée par la délicatesse harmonique du superbe « Northbound ». L’équilibre est donc parfait entre passé et présent, entre inflexions Bluesy à la WHITESNAKE (« Hard Love »), et impulsions plus personnelles et zeppeliniennes (« Silver Lining », qui rappelle méchamment le sublime « Blind Faith » de DEF LEPPARD).
Ne jamais vendre la peau des norvégiens avant de les avoir enterrés. Et même là, bien surveiller qu’ils ne sortent pas de leurs tombes pour revenir hanter nos salles de concert. Seul détail qu’on regrette - et de taille - l’impossibilité pour le groupe de défendre ce superbe nouveau répertoire sur scène. Mais gageons que dès que la situation se sera débloquée, ils seront les premiers on stage pour nous enflammer.
Titres de l’album:
01. The Second Crusade
02. Never Say Die
03. Hypnotized
04. Shadows Of Eternity
05. Kilimanjaro
06. Where Does It Hurt
07. My Kaleidoscope Ark
08. Dirty Little Secret
09. Call Of The Wild
10. Northbound
11. Hard Love
12. Silver Lining
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23