Voilà des gens fort courtisés. Après avoir confié le destin de leur troisième album aux gloutons de Horror Pain Gore Death Productions, les tchèques de LYCANTHROPHY se voient honorés d’une ressortie parrainée par l’institution mentale Nerve Altar, jamais à la bourre sur les bons coups. Ceci étant dit, au vu du dossier en question, pas étonnant que les labels s’affolent. Car après tout, ces marlous sont une référence depuis leur première offense, alors, il est relativement normal qu’ils se voient opposer des œillades énamourées.

On the Verge of Apocalypse n’est donc pas une nouveauté per se, puisque déjà lâché l’année dernière, mais comme je n’en avais pas parlé (honte et opprobre), je le traite comme tel, car il mérite amplement un petit rappel.

LYCANTHROPHY, c’est une carrière de vingt-cinq ans, et de l’allant au moment de proposer à ses fans un peu d’inédit. Si leur tableau de chasse en longue-durée n’affiche que trois trophées, celui des splits est complètement encombré, à tel point qu’il va bientôt falloir en acheter un autre. Les tchèques aiment collaborer, et qui pourrait leur en vouloir eu égard à la qualité de leur bordel.

On the Verge of Apocalypse c’est du Grind, du vrai, de l’analogique, qui refuse le Gore, qui refuse l’expérimental, l’avant-garde, l’ouverture et le métissage. C’est le Grind tel qu’il fut popularisé par les plus grands dans les années 80/90, avec toujours en exergue cette foi immuable en une rythmique turbo-nucléaire et un chant grognon et pas vraiment mignon. Mais le quatuor se montre tellement à l’aise dans la créativité classique, qu’on se laisse entrainer dans ses plans louches une fois encore.

Et on adore.

Supin (guitare/chant), Vosuck (guitare), Otto (basse) et Ondra (batterie) sont donc des gens très bien. Travailleurs, honnêtes, francs et doués, combinaison ultime quand on joue ce genre de barouf extrême. Déjà canonisés par les adorateurs de la secte blasts/D-Beat/Crust/Death/Mpphhh/Blaaaargh, ils se permettent encore de se distinguer de la masse par un habile jeu de références plus ou moins ouvertes.

A deux doigts de l’apocalypse ? Il me semble qu’il ne nous en reste plus qu’un avant de glisser vers le néant, mais je salue cet optimisme. Très engagés socialement, très enragés musicalement, les membres de LYCANTHROPHY aiment toujours autant les comptes ronds, et nous offrent dix-huit morceaux pour dix-huit minutes. Servi bouillant, ce nouveau répertoire est aussi puissant et assourdissant que l’année dernière, et nous permet d’avoir une vue d’ensemble de notre situation peu enviable.

Avec une osmose solide et une passion commune pour le Noise amadoué, les pingouins osent à peu près toutes les figures imposées, entre NASUM, ASSUCK, BRUTAL TRUTH, et d’autres sprinters de fion. Et quand on digère un truc pareil, autant avoir de l’élasticité pour ne pas se déchirer.

Mais finalement, à quoi bon gloser pendant des heures pour parler d’un album de Grind qui dure dix-huit minutes ? Une fois précisé le caractère fondamental de la démarche, et les qualités développées, on peut tous aller se coucher.

Enfin, après avoir écouté l’album une bonne dizaine de fois évidemment.     

Titres de l’album :

01. Pride

02. Everyday Hate

03. Wasteland

04. D.C.D.

05. Waiting for Death

06. Kill Your TV

07. 1000 Years Old Dust

08. Human Greed

09. Who Is the Judge?

10. Dependence

11. Bad Day

12. Responsibility

13. Hypocrisy

14. Roots of Evil

15. Enlightenment

16. Caught in a Cage

17. F.N.C.

18. Traces of Decay

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