Imaginons que vous ayez usé jusqu’au dernier sillon vos vinyles de DISMEMBER, ENTOMBED, UNLEASHED et GRAVE. Vous en êtes fort marri, mais la passion à un coût d’usure que tout le monde paie au bout d’un moment. Et je ne saurais vous blâmer d’avoir cramé vos cartouches comme un sheriff qui dégaine trop, puisque j’ai moi-même épuisé les mêmes disques sans me demander s’ils aller durer éternellement.
Mais comme d’habitude, j’ai la solution à tous vos problèmes.
Il vous suffira de faire un petit tour par la Finlande pour y rencontrer les petits jeunes de WORMLORD. Fondé en 2019 à Helsinki, ce quatuor agressif lance aujourd’hui sa carrière via un premier long, très justement baptisé Open Wounds. Car en effet, les blessures sont toujours à vif, causées par la violence froide et nordique de l’orée des années 90, lorsque le Death suédois affrontait en joute brutale la Floride des Etats-Unis.
Nous découvrions alors les joies macabres de la célèbre HM-2, les productions rigides et congelées des studios Sunlight, et cette méchanceté clinique qui est devenue depuis une trademark révérée. Alors, lorsqu’un nouveau groupe se propose d’honorer ses anciens, il convient de le laisser faire, et d’attendre le résultat. Et dans le cas de ces finlandais énervés, il est justement parfait.
Copier, c’est vilain, mais plagier, ça n’est pas malin. Mais les WORMLORD ont eu l’intelligence d’adapter leurs passions aux exigences modernes de la nostalgie, et ainsi, éviter la paraphrase malhabile et le pompage en bonne et due forme.
Car - aussi difficile à croire cela puisse être - Open Wounds est encore plus méchant que ses illustres modèles. Il se repose évidemment sur une base scandinave éprouvée, mais y ajoute pas mal de cruauté à l’européenne, histoire de corser le mélange et le rendre plus relevé. Et dire que ce premier album est vilain comme un masque mortuaire est un doux euphémisme.
A cheval entre Left Hand Path et l’écurie Sentient Ruin, WORMLORD est un cauchemar d’une demi-heure qui laisse des traces dans l’âme. Si les guitares sont aussi classiques qu’un majeur tendu par Lars Goran Petrov, si la rythmique est diabolique comme Pazuzu en quête d’une nouvelle Regan, les ambiances sont travaillées, et parfois, sublimées. J’en tiens pour preuve le mystique et envoutant « Vermin », et ses deux minutes atmosphériques traumatiques en mode ballade pour zombies esseulés dans un cimetière.
Et comme la plupart des groupes ne s’autorisent jamais de sortie de route, cette incongruité géniale n’en est que plus appréciable.
Mais ne vous rongez pas les sangs, le tracklisting restant majoritairement brutal et viscéral. Mais avec l’ajout de quelques blasts de ci de là, d’une voix digne d’un Black Metal anglais décomplexé, et d’un sens du groove imparable (« Blind God », très proche d’AT THE GATES), Open Wounds a des allures de plaie ouverte copieusement arrosée de vinaigre et saupoudrée de gros sel.
On ne s’ennuie pas, et on n’a pas l’impression d’être pris pour une truite. Des efforts ont été consentis au niveau de la composition, ce qui permet d’éviter cette sale impression de décalque à peine modifié, et si le classicisme l’emporte parfois au détriment de la personnalité propre, c’est pour mieux vous tasser les vertèbres et vous laisser figé dans votre fauteuil.
Teigneux, frigorifié mais paradoxalement bouillant, ce premier album est une belle surprise, qui mérite la lumière qu’on projettera sur lui. Avec une alternance de titres traditionnels et de morceaux plus personnels, Open Wounds caresse agréablement les chairs, et se permet même quelques embardées notables (« Nether »).
Ajoutez à tout ceci une pochette superbe au vert moisi, un son épais et choisi, et vous obtenez un excellent disque d’OSDM qui ne se contente pas de recycler sans faire l’effort de modifier.
De quoi attendre un peu avant de racheter pour la troisième ou quatrième fois ces fameux classiques que vous avez tant usés.
Titres de l’album:
01. Open Wounds
02. Dismember
03. Butcher
04. Vermin
05. Blind God
06. Larvae Carnival
07. Nether
08. Ghouls
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